« Une voiture arrive, je serre le bas-côté. »

 

Idée reçue : « Une voiture arrive, je serre le bas-côté. » (publication en 2021, mais toujours – tristement – d’actualité)

Selon l’expression consacrée, je vélotaffe occasionnellement : mon lieu de travail est à une quinzaine de kilomètres de la maison, il y a une douche, j’y vais une à deux fois par semaine en vélo.
Je n’habite pas en ville, j’emprunte donc des petites routes secondaires et une portion de départementale assez fréquentée. Des routes que je connais très bien et sur lesquelles j’ai l’habitude de rouler le week-end.
Très exactement (amis 4 roues, si vous lisez ces lignes …), je pars de Garidech pour aller à Cépet. À l’aller, je passe par la route de Castelnau (D45) ; au niveau de Gargas, je vais vers Labastide-Saint-Sernin pour finir par la piste rurale (en Gravel) qui rallie Cépet. Au retour, je prends la même piste, traverse Labastide, coupe la D15D par le chemin de Rabaudis, rejoins la D20 (celle qui est très fréquentée et que je prends quand je suis en voiture, les gens roulent à plus de 100) au niveau du carrefour de Montberon, roule 1 kilomètre dessus (c’est sûr, c’est du billard, du velours, les purs routiers ou compétiteurs y roulent régulièrement, et même des cyclistes à 10 à l’heure, pour moi c’est presque suicidaire, il y en a même qui courent là …) puis pars à gauche par la D20A pour reprendre la D45 et rentrer à la maison.

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La première fois, j’ai eu peur, pourtant j’ai une certaine expérience du vélo sur itinéraire partagé. J’ai eu peur car j’ai pris ces routes aux heures de pointe et là, les autres usagers qui eux sont bien mieux protégés que le cycliste et semblent l’oublier, roulent comme des tambours sans se poser de question « C’est sûr, ça passe ! »
Alors, j’ai décalé de quelques minutes mon trajet, et là ça va mieux. Encore aujourd’hui, j’ai eu affaire à des abrutis en 4 roues (il n’y a pas d’autres mots, si, gros cons, et les dames ne sont pas en reste, puisqu’ils jouent avec la vie des autres) qui passent en force, à 10-20 cm de toi … Et je vois quand même un bon nombre d’usagers en 4 roues qui ralentissent car ils comprennent que ça ne passera pas de façon sécurisante et doublent correctement, d’ailleurs je leur fais un signe de la main pour les remercier.

Le code de la route est clair : on doit doubler un cycliste à 1,50 m d’espace minimum hors agglomération. Je vais pas vous faire 36000 calculs, sur ces routes que j’emprunte, comme j’en ai le droit, deux voitures et un vélo ne contiennent pas en largeur, et sur la départementale bien fréquentée, ça passe mais pas à 1,50 m, voilà pourquoi je réduis au minimum mon trajet sur cette route et sur ce type de routes en général.
Donc serrer sur le côté invite presque l’usager en 4 roues qui arrive à tenter le dépassement. J’ai donc choisi une conduite simple : si ça ne passe pas car un véhicule arrive en face ou qu’il n’y a pas de visibilité, je prends un peu plus de place ; dans le cas où celui ou celle qui arrive derrière veut à tout prix passer, soit je passe sous ses roues, soit je vais dans le fossé, autant lui faire comprendre que ça ne passe pas. Par contre, s’il y a de la place, si je vois avant que ça va passer, je serre ma droite et fais un signe pour signaler que c’est bon, ça passe.

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150cm-velo 3 points

Pas mal de 4 roues ou de 2 roues motorisées ont tendance à oublier qu’un vélo ça peut aussi aller quand même vite et donc que ça prend du temps à doubler ou que ça va arriver avant qu’on ne s’engage sur un rond-point ou après un stop. Le nombre de fois où j’ai dû piler à cause d’un(e) abruti(e) qui m’a bien vu arriver, qui a bien vu que j’avais la priorité et qui est passé quand même …

Et je ne parle pas de la circulation en ville, la jungle !
À voir ou revoir le reportage du 17 septembre du journal régional 19/20 Midi-Pyrénées Occitanie « Ma vie en 2 roues à Toulouse » rubrique Mobilité, sur le vélo comme moyen de déplacement pour se rendre au travail en ville, c’est comme ça tous les jours, une sacrée aventure ! Et ça montre bien aussi que nombreux sont ceux qui pensent être seuls sur el route et donc libre de faire ce qu’ils veulent … La loi de la jungle ! Sauf que dans la jungle, tu agis pour vivre et survivre …

Et la rubrique dédiée sur le site francetvinfo :

https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/z-26-conseils-usage-du-cycliste-debutant-toulouse-1723833.html

 

La route doit être partagée, les vélos y ont donc leur place et il n’est pas normal que ce principe simple ne soit pas respecté. Que gagne un 4 roues à doubler en force plutôt que ralentir et passer ensuite ? Quelques secondes sur un trajet de quelques dizaines de kilomètres …

Il y aussi une habitude qui s’installe : je vois les mêmes véhicules, les conducteurs savent qu’un ou des cyclistes passent là le matin, ils font attention.

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