
Commençons par les chasseurs … Si vous me lisez régulièrement, vous avez noté que je n’en ai dit que très rarement du mal, pour la simple raison que la bêtise ou la connerie ne sont pas réservés à une frange de la population, tant mieux, elle se répartit de façon égale dans toutes les catégories sociales et professionnelles de la population. La seule chose dont je ne suis pas sûr, c’est le pourcentage de bêtise (ou de connerie) qui affecte notre population, je suis de moins en moins optimiste sur le sujet. La seule différence entre un chasseur con (j’en ai croisé réellement deux en trente de balades à vélo) et un cycliste con (j’en ai croisé réellement un peu plus de deux en autant de temps), c’est que le chasseur a une arme, vous me direz qu’un cycliste qui pète dans un piéton peut le tuer aussi … Bref, j’ai croisé un bon nombre de chasseurs aujourd’hui qui avaient décidé comme moi de braver le mauvais temps s’il y avait lieu. Trois battues, bien signalées, je roulais sur des pistes larges, en orange ou avec ma veste de pluie orange fluo, bien visible, je me suis arrêté trois fois pour discuter avec les chasseurs croisés, très sympas … C’est écrit.
Les seuls cyclistes que j’ai croisés, ce fut sur le bord du Canal du Midi.
Du côté des automobilistes par contre, ça a été gratiné par contre, j’ai pourtant passé une très grosse partie de la journée sans en croiser ou croiser des 4×4 des chasseurs … J’ai suivi un petit bout de D620 entre Villeneuve-Minervois et Villegly, à la façon dont m’ont doublé certain.e.s, visiblement pressés et convaincus qu’on y passe sans problème à trois (et malgré les panneaux « 1,50m » que l’on peut régulièrement voir) j’ai vite compris qu’il serait prudent de changer de route, ce que j’ai fait ensuite en suivant la D835, puis la D37 et la D301 jusqu’à Trèbes, là aussi j’ai eu droit à deux dépassements très dangereux, notamment en virages sans visibilité.
Continuons avec la météo … Je suis parti (très) tard car la météo semblait incertaine, un peu de ciel à la maison, un peu de vent, je me suis dit que ça pourrait être bon du côté de Carcassonne … Et ça l’a été au moins jusqu’à Villeneuve-Minervois : le vent était très fort, a chassé les nuages et comme il n’y avait pas de relief, les nuages passaient, le soleil et le ciel bleu ont été au rendez-vous.
La Montagne noire est multiple et complexe, aussi pour sa météo, le vent a soufflé tellement fort qu’il a amené d’autres nuages qui ont bien accroché les contreforts du massif, contreforts que j’ai gravi par de superbes pistes forestières en gravier.
J’ai bien compris que j’allais vers la pluie et du vent violent si je montais au Nore. Les gens du coin ne disent pas « Tu montes au Pic de Nore », ils disent « Tu vas à Nore ». La dame croisée à Pradelles-Cabardès m’a même dit que j’avais du courage, c’est aussi pour cela que j’ai persisté …
Nore peut être sous la neige, il est souvent sous le vent, c’est un mont très venté, il n’y a qu’à observer son étagement de la végétation pour comprendre que le vent y souffle très fort : autour su sommet, c’est la lande, plus bas les arbres sont bas et penchés, la forêt ne reprend possession de l’espace que plus bas encore …
On aime comparer, le Pic de Nore est un petit Ventoux, ses montées depuis Mazamet ou Villeneuve-Minervois ne sont pas aussi rudes que celle du Ventoux depuis Bédoin mais elles doivent quand même se gagner. Elles font respectivement 17 et 22 km, ont une pente moyenne de 5,5 % et 4,56 %, avec une pente maximale de 11,8 % et 10%.
J’ai choisi pour ma part de rallier Pradelles-Cabardès par les forestières depuis Limousis, en passant notamment aux Soulanes de Nore, j’ai eu droit à quelques bonnes pentes au pourcentage à deux chiffres …






Le Ventoux est unique et emblématique de la Provence et du Tour de France, j’ai eu la chance de pouvoir goûter à l’ambiance très particulière et fraternelle qui règne à son sommet. Le Tour de France y est passé 8 fois et y a fait étape 10 fois. Le Tour n’est passé qu’une fois à Nore, en 2018 lors de la quinzième étape Millau-Carcassonne qui a vu la victoire de Rafal Majka.
Le vent peut souffler fort au sommet du Ventoux mais son nom ne vient pas de ça, elle vient du celte vint/vind (blanc, lumière) qui rappelle la réverbération de la lumière solaire sur ses flancs sommitaux, calcaire ou neige selon la saison. Ventoux signifie « petit blanc » ou « petit lumineux ». Mais les arbres en dessous de son sommet sont eux aussi penchés, courbés par le vent.
Pour le Nore, deux légendes expliqueraient son nom : dans la première c’est la fée Nore qui, agacée par les dégâts que causaient le vent de Cers aux cultures, aurait planté sa pique dans le sol là, et comme par magie les rochers se seraient accumulés autour pour former la Pique de Nore. Dans la deuxième, le vent de Cers est toujours mis en cause pour ses dégâts sur les cultures des humains pas que là, et ce sont Nore, Bug et Arach qui sont allés se plaindre à Jupiter. Jupiter n’aime pas être dérangé, il transforma Nore en montagne et Bug et Arach en sommet de Bugarach …
Je devais faire cette balade pour vérifier quelques trucs (chut, c’est pour un autre truc que nous organisons avec Ô Gravel, une petite balade à thématique occitane), et ce que j’ai vu m’a comblé et suffi, c’est pourquoi la redescente du Pic vers la vallée de l’Aude à partie de Laviale s’est faite exclusivement sur route. J’étais aussi parti très tard … Un peu trop pour allonger sur des forestières encore au-dessus de Laviale et Cabrespine.
Le Nore est vraiment superbe à gravir par tous ses versants, sur route ou sur piste … Je reivendrai rouler sur les pistes au-dessus de Laviale vers les Mont Redon, Pic de San Marti, Mont Péril, Pic de Rey, Roc du Tonnerre, Mourral Blanc et Roc Pezoul, pour rejoindre Cabrespine ou Caunes-Minervois, j’ai repéré le Dolmen de Palet de Roland dans le coin, lui aussi source de légende, je la relaterai à ce moment-là …



Je n’ai vraiment pas fait ça (ou pas vraiment) pour ça (lisez la suite pour comprendre les deux « ça »), je n’étais pas sur du voyage à vélo, mais rouler dans de telles conditions et persister (même si ça n’a pas été très long, je savais que j’allais « ramasser » en montant au Nore), apporte un peu de crédibilité quand tu traces pour des évènements où tu vas envoyer un certain nombre de participants … À ce sujet et pour le Nore en particulier, suite aux deux dernières ascensions du 22 décembre et d’aujourd’hui et puisque l’Occitanie 2025 va y passer (je l’ai annoncé dès la première publication sur le sujet), je vais rendre la tâche un peu plus facile sur un des deux versants (si si, je peux faire ça ! J’ai aussi fait attention aux pourcentages des ascensions quand plusieurs possibilités se présentaient). Par contre, je ne vais pas changer un autre gros morceau qui attendra les participants plus loin …
La trace : https://www.visugpx.com/8UhyqL6mG8











