Peloton – Haralambon – Ventoux

 

La société du peloton / Guillaume Martin

société peloton

 

 

« La bataille au sein du peloton fait rage. Tous les équipiers tâchent de placer leurs leaders dans les meilleures dispositions à l’instant décisif. Ils se sacrifient. L’échappée se détache enfin, elle doit maintenant résister au retour du groupe principal. Malgré leur rivalité, les fugitifs doivent collaborer et harmoniser leurs efforts s’ils veulent conserver leur avance. Il n’y aura qu’un seul vainqueur et pourtant ce dernier ne peut espérer franchir le premier la ligne d’arrivée sans s’appuyer sur le travail des autres. »

Sport individuel pratiqué en équipes, le cyclisme nous renvoie à nos plus profondes contradictions. Comme toute organisation humaine, le peloton est composé de différentes « classes sociales » où la place de chacun est attribuée selon son rôle à jouer : les premiers de cordées (les leaders), les cadres exécutifs (les capitaines de route), les prolétaires (les porteurs d’eau). Cet univers hiérarchisé, avec ses jeux de pouvoir et ses services échangés, où toutes les pulsions sont exacerbées et où il faut pourtant s’entendre, l’auteur le connaît bien puisqu’il le pratique au quotidien. Alors que peut nous apprendre ce microcosme cycliste sur ce qui est en jeu au sein de ce grand peloton que nous appelons la société ? A l’heure où les crises mondiales se multiplient – écologique, sanitaire, idéologique -, ne sommes-nous pas semblables à ce coureur ambigu et récalcitrant qui privilégie son intérêt propre, sans voir que cela nuit à l’ensemble de la communauté ?
« Vélosophe » consacré par ses chroniques au Monde et par son livre Socrate à Vélo, Guillaume Martin nous offre une traversée personnelle des incohérences de notre temps, où le sport sert de modèle pour repenser la société. Et si la voie se trouvait dans le mariage de deux disciplines que tout semble opposer ? Dans une éthique des cimes où la philosophie et le sport se cherchent et se tutoient.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le versant féroce de la joie, Olivier Haralambon

Mort à 34 ans, Frank Vandenbroucke – « l’enfant terrible » du cyclisme belge – a captivé Olivier Haralambon, qui fut son coéquipier. Histoire d’une amitié et d’une fascination, ce récit d’une grande force littéraire décrit de l’intérieur les années où le cyclisme est passé de la légende au business.
Né dans une famille de cyclistes, Frank Vandenbroucke est un gamin du Hainaut dont la vie a été façonnée pour et par le vélo. Au seuil de l’an 2000, après un parcours turbulent, il est 3ème coureur mondial. Mais il ne résiste pas au dopage qui ne cesse de s’étendre dans le cyclisme professionnel. Dès lors sa carrière est émaillée de poursuites judiciaires et d’exclusions. « VDB » tente plusieurs retours, s’épuise en compétitions souvent sanctionnées d’abandons ou d’échecs. Suicides manqués, drogue, déboires amoureux : tout se conjugue contre lui malgré son brio et l’admiration que lui portent ses pairs. Il meurt brusquement à 34 ans, physiquement brisé.
Olivier Haralambon, lui aussi enfant du Nord et du cyclisme, a été fasciné par VDB avec qui il a couru, partageant les mêmes enthousiasmes et les mêmes épreuves. Menacé lui aussi dans sa santé par le dopage et la tension psychique d’un sport devenu de moins en moins sportif, il quitte le cyclisme professionnel pour suivre des études de philosophie et se confronter à l’écriture qui l’a toujours attiré.
Le versant féroce de la joie est un exercice d’admiration, un retour au cœur du peloton, mais aussi un travail littéraire sur le double et l’expérience des limites.

 

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Ventoux

 

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La photo a été prise il y a une trentaine d’années, dans le camping d’un village provençal, un jour avant que Joost, Peter et Bart n’entament à vélo l’ascension du mont Ventoux. Au dos, il est écrit : « Au camping, à Bédoin, juin 1982, de gauche à droite : David, Peter, Laura, Bart, Joost, André. » Bart Hoffman, bientôt la cinquantaine, se souvient de cet été intense et tragique qui fit voler en éclat leur belle et profonde amitié.
C’est alors que réapparaît Laura, elle qui, un après-midi, avait débarqué dans la bande, inconsciente de ce qu’elle provoquait, pour disparaître subitement au lendemain de la mort de Peter. Elle les invite à la rejoindre pour une nouvelle ascension, trente ans après. Entre poésie, musique et cyclisme, poursuivis par leurs démons, leurs remords et leurs regrets, troublés par leurs questions laissées sans réponse, les voilà donc partis à la recherche du temps perdu.

 

 

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