Escapade charentaise : Oléron – Angoulême – Flow Vélo et autres – Also in english

Longue balade à travers les deux Charentes, plein Est, pour rallier Angoulême, Préfecture de la Charente, ancienne capitale de l’Angoumois avec ses comtes et ducs,  aussi connue pour son festival de la BD et ses murs peints. Je suis passionné de BD et pourtant je n’ai jamais visité Angoulême, cette balade est l’occasion de remédier à cela de façon originale.

Trois villes chargées d’Histoire donc au programme : Saintes, peuplée dès la fin du Néolithique, qui a dû compter entre 10 000 et 20 000 habitants au IIème siècle, de beaux vestiges romains et gallo-romains y sont encore visibles ; Cognac (connue pour son breuvage principalement issu de cépage ugni blanc, à consommer avec modération, je n’y goûterai pas aujourd’hui) où est né le futur François 1er (d’où la maison du même nom) ; Angoulême … Et entre ces villes, des jolis coins bucoliques, des bois, de l’eau (je vais débuter en bout d’estuaire de la Seudre (notamment du côté du Moulin des Loges) puis longer une partie de la Charente avant de revenir plein Ouest à travers les terres pour terminer par le Canal de Broue et le Canal de Mérignac que j’ai déjà eu l’occasion de suivre lors de mes balades vers Brouage ou Rochefort.

Entre Saintes et Cognac, la trace suit ou jongle avec la Flow Vélo et entre Châteauneuf-sur-Charente et Angoulême, avec la V92, partie de l’EV3, la véloroute Eurovélo Scandibérique reliant la Norvège à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Je parcours aussi une partie du Grp entre Angoumois et Périgord et du Gr360 Tour de Saintonge et du Gr4… De quoi donner envie de poursuivre la balade dans d’autres directions, j’en aurai fait assez aujourd’hui …

La Flow Vélo est une magnifique voie verte (avec quelques passages goudronnés partagés) qui part de Dordogne (à Le-Lardin-Saint-Lazare), suit le cours la Charente à partir d’Angoulême et rallie Fouras puis (en bateau, ou alors prenez l’option pédalo) l’Ile d’Aix, sur près de 350 km. J’ai pris quelques libertés avec le tracé « officiel », pour passer par quelques chemins beaucoup plus étroits et moins fréquentés …

https://www.laflowvelo.com/

La Charente est un très joli fleuve, qui invite à la balade bucolique, la Flow Vélo est un itinéraire idéal pour du voyage à vélo « facile » en famille ou entre amis, de nombreuses aires sont aménagées notamment à Châteauneuf-sur-Charente au Bain des Dames, certaines portions sont ombragées … La Charente se navigue, il faut pour cela passer par des écluses, elle est très sinueuse, sans doute est-dû à la faible déclivité de sa vallée.

La région, et particulièrement entre Cognac et Angoulême, est cossue, on peut voir de nombreux châteaux ou maisons de maître, cette richesse vient principalement du commerce du pineau et du cognac … C’est au XVème siècle que ce procédé de distillation est apparu pour mieux conserver ces vins qui étaient envoyés partout en Europe et notamment dans les pays de le Ligue hanséatique où ce « vin brûlé », brandevin ou brandy est très apprécié, le plus souvent coupé d’eau. À Cognac, les maisons Henessy, Rémy Martin, Courvoisier ou Martell ont de nombreux bâtiments. Je suis d’ailleurs passé dans une commune à côté d’une vielle bâtisse servant de chai, une odeur très agréable en émanait.

I.G.P. … Je ne vais pas écrire sur les cépages de Cognac mais sur une Indication Géographique délivrée en 2019 à des bouts de tissus, issus de rebuts de feutres utilisés pour la confection d’uniformes militaires du côté de Rochefort ou utilisés en papeterie du côté d’Angoulême à la fin du XVIIème siècle, recyclés comme doublures de chaussures, ayant donné naissance à la célèbre Charentaise.
Au début, elle se glissait dans les sabots pour remplacer la paille, on y rajouta ensuite une semelle.
Elle fut d’abord utilisée aux domestiques pour cirer les parquets des châteaux, aussi dans les poudrières des citadelles pour remplacer les chaussures militaires cloutées risquant de faire des étincelles en frottant le sol … (in Wikipédia)
C’est dans les années 1900 que la charentaise telle que nous la connaissons aujourd’hui prit son essor avec des couleurs vives et des motifs écossais.

Cognac, la Maison François 1er

La balade, quant à elle, ne s’est pas faite en charentaises ! Départ avant le lever du soleil et retour après son coucher. Sur de tels parcours, avec une bonne proportion de sols non bitumés et même si le dénivelé est minime (pour une telle distance), le temps prend une autre dimension, la vitesse moyenne devient une donnée relative …

Hormis la distance, une difficulté de ce genre de parcours vient de cet aspect du tracé en quasi aller et retour (comme les tracés de ma série « Pour la photo », d’ailleurs cette balade est à ranger dans cette catégorie, même s’il n’y pas qu’une photo …) : sur une boucle au dessin plus au moins circulaire, tu sais que tu peux couper ou raccourcir, là tu dois aller au point le plus loin, prétexte à la balade, et revenir, tu fais en fait deux balades distinctes, seul hic mais si logique : le retour est aussi long que l’aller …
Pour ma part, le retour était plus dur, je le savais en traçant, l’aller était assez plat (il faut grimper dur pour atteindre la ville haute d’Angoulême), au plus près de la Charente, le retour était plus vallonné (et m’a réservé quelques bons coups-de-cul), j’ai retrouvé aussi quelques passages du Tour de la Charente à VTT. J’ai pris de la hauteur (si si) pour rouler sur de superbes pistes blanches à travers les vignobles et j’ai pu trouver de jolies pépites, j’ai pu même faire un peu de prospection, mes traces ne sont jamais figées, même sur de telles distances …

Par contre, passé Saintes, le vent ayant forci et le temps s’étant bien écoulé (je voulais terminer vers minuit, je terminerai plus tard), j’ai privilégié les petites routes, même si je n’ai pas rechigné à parcourir quelques chemins, mais ça commençait à tirer un peu, j’ai donc opté pour la solution la plus roulante, le goudron, en essayant tout de même de ne pas rester sur la D728, axe principal pour rallier l’Ile d’Oléron depuis Saintes, très passante, moins à l’heure à laquelle j’y suis passé mais les quelques véhicules que j’y ai croisés ou qui m’ont doublé roulaient assez vite (ou alors je roulais assez lentement, toujours est-il, et j’ai déjà écrit sur le sujet et j’adore les digressions, que notre écart de vitesse était assez important que je sois particulièrement vigilant, le danger sur la route tient notamment de cette différence de vitesse). Je n’ai donc pas suivi l’option la plus off ou allroad vers le Canal de Broue et celui de Mérignac. La portion sur le pont de l’île, même si elle signifiait que la balade était terminée a été particulièrement longue, l’éclairage est éteint une partie de la nuit et un (bon) petit vent de face soufflait …

J’ai pas mal utilisé les prolongateurs de cintre, y compris sur certaines portions de la Flow Vélo, elle présente pas mal de lignes droites assez longues et le revêtement est roulant.

Je suis un défenseur du bronzage cycliste même si nombreux trouvent ça ringard … Comme pour le bronzage agricole, j’y vois la défense d’une corporation, j’affiche mon appartenance à ce monde-là (et je conçois que beaucoup de cyclistes n’ont peut-être pas cet avis et font donc attention à leur bronzage). J’y ai bien travaillé aujourd’hui.

Toponymie intéressante aujourd’hui : La Quinardière, Chez Maulin (je ne sais pas s’il y habite toujours), Chez les Longs, Chez les Rois, il y a un gros paquet de « Chez » dans le coin, Le Bois des Cordes, Les Rogers (étaient-ils plusieurs, ou le prénom se transmet-il d’une génération à l’autre ?), Gâte-Bourse, La Grange à l’Abbé, La Chize, Pointe à Madame, Chante-Merle, Font de Crève-Cœur, etc. Le meilleur : Le Paradis, tout près de l’usine de placo Saint-Gobain … Le lieu-dit devait exister bien avant l’installation de l’usine …

Des lièvres rencontrés (dont un bien gros), des lapins, une biche, des chevreuils, nombreux échassiers dont plusieurs groupes de cigognes moins farouches (elles ont dû comprendre que ces drôles de bêtes se déplaçant sans bruit sur ces pistes blanches ne sont pas dangereuses), un (très) gros ragondin pas farouche du tout et même assez sûr de lui qui a traversé la voie verte tranquillement (je n’ai pas insisté), un écureuil …

324 km pour le trajet complet, trace non nettoyée.

La trace nettoyée : https://www.visugpx.com/LXHq7q5xkz

Escapade charentaise : Oléron – Angoulême – Flow vélo et autres – Also in french

A long ride across the Charente, due east, to Angoulême, Prefecture of the Charente, former capital of the Angoumois region with its counts and dukes, also known for its comic strip festival and its painted walls. I’m passionate about comics, but I’ve never visited Angoulême, so this walk is an opportunity to remedy that in an original way.

Three towns steeped in history are on the programme: Saintes, inhabited since the end of the Neolithic period, must have had between 10,000 and 20,000 inhabitants in the 2nd century, and some fine Roman and Gallo-Roman remains can still be seen there; Cognac (known for its beverage made mainly from the ugni blanc grape variety – drink in moderation, I won’t be tasting it today), where the future François 1er was born (hence the house of the same name); Angoulême… And in between these towns, there are some pretty bucolic spots, woods and water (I’m going to start at the end of the Seudre estuary (particularly near the Moulin des Loges) then follow part of the Charente before heading due west across the land to finish with the Canal de Broue and the Canal de Mérignac, which I’ve already had the opportunity to follow on my rides to Brouage and Rochefort.

Between Saintes and Cognac, the route follows or juggles with the Flow Vélo and between Châteauneuf-sur-Charente and Angoulême, with the V92, part of the EV3, the Eurovélo Scandibérique cycle route linking Norway to Santiago de Compostela.
I’m also covering part of the Grp entre Angoumois et Périgord, the Gr360 Tour de Saintonge and the Gr4… Enough to make you want to continue cycling in other directions, as I’ve done enough today…

The Flow Vélo is a magnificent greenway (with a few shared tarmac sections) that starts in the Dordogne (at Le-Lardin-Saint-Lazare), follows the course of the Charente from Angoulême to Fouras and then (by boat, or take the pedalo option) to the Ile d’Aix, a distance of almost 350 km. I’ve taken a few liberties with the ‘official’ route, taking in some much narrower and less-frequented paths…

https://www.laflowvelo.com/

The Flow Vélo is an ideal itinerary for « easy » cycling with family or friends, with a number of areas set aside for this purpose, notably at Châteauneuf-sur-Charente au Bain des Dames, and some stretches are shaded. The Charente can be navigated by lock, and is very winding, no doubt due to the gentle gradient of its valley.

The region, particularly between Cognac and Angoulême, is a wealthy one, with numerous châteaux and manor houses. This wealth comes mainly from the pineau and cognac trade… It was in the 15th century that this distillation process was introduced to better preserve these wines, which were sent all over Europe, particularly to the countries of the Hanseatic League, where this « burnt wine », brandevin or brandy, is very popular, usually mixed with water. In Cognac, the houses of Henessy, Rémy Martin, Courvoisier and Martell have numerous buildings. In fact, I once drove past an old building used as a wine storehouse in a commune, and it gave off a very pleasant smell.

I.G.P. … I’m not going to write about Cognac grape varieties, but about a Geographical Indication awarded in 2019 to scraps of fabric, made from felt used to make military uniforms around Rochefort or used in stationery around Angoulême at the end of the 17th century, recycled as shoe linings, giving rise to the famous Charentaise.
At first, it was slipped into clogs to replace the straw, but later a sole was added.
It was first used by servants to polish the parquet floors of castles, and also in the powder magazines of citadels to replace studded military shoes that risked sparks when rubbing the ground … (in Wikipedia)
It was in the 1900s that the charentaise as we know it today took off, with its bright colours and tartan patterns.

As for the ride, it wasn’t done in charentaises! Setting off before sunrise and returning after sunset. On routes like these, with a good proportion of unmade ground and even if the difference in altitude is minimal (for such a distance), time takes on a different dimension, and average speed becomes relative…
Apart from the distance, one of the difficulties of this type of route comes from the fact that it’s almost an out-and-back (like the routes in my ‘Pour la photo’ series, in fact this walk is in this category, even if it’s not just a photo …): on a loop with a more or less circular design, you know you can cut or shorten it, but in this case you have to go to the furthest point, which is the pretext for the walk, and come back, so you’re in fact doing two separate walks, the only hitch being that it’s so logical: the return is just as long as the outward journey …
As far as I’m concerned, the return was harder, as I knew when I set out. The outward journey was fairly flat (you have to climb hard to reach the upper town of Angoulême), as close as possible to the Charente, but the return was more undulating (and gave me a few good kicks in the arse), and I also found a few passages of the Tour de la Charente à VTT. I got some height (yes, I did) to ride on some superb white trails through the vineyards and I was able to find some nice nuggets, I was even able to do a bit of prospecting, my tracks are never set, even over such distances …

Pont de Vinade

After Saintes, however, the wind had picked up and time was running out (I wanted to finish around midnight, so I’ll finish later), so I opted for the smaller roads, even if I didn’t mind taking a few paths, but they were starting to drag a bit, so I opted for the easier option, the tarmac, although I tried to stay off the D728, the main route to the Ile d’Oléron from Saintes, It’s a very busy road, not so much at the time I passed it, but the few vehicles that I passed or that overtook me were driving quite fast (or else I was driving quite slowly, still, and I’ve already written on the subject and I love digressions, that our speed difference was big enough for me to be particularly vigilant, the danger on the road lies mainly in this speed difference). So I didn’t follow the more off or allroad option towards the Canal de Broue and the Canal de Mérignac. The section over the pont de l’île, even though it meant the ride was over, was particularly long, the lights were out for part of the night and there was a (good) little headwind…

I’ve used handlebar extensions quite a lot, including on certain sections of the Flow Vélo, which has quite a few fairly long straights and a rolling surface.

I’m an advocate of cyclist tanning, even though many people think it’s a bit old-fashioned… As with agricultural tanning, I see it as a way of defending a guild and showing that I belong to that world (and I realise that many cyclists may not feel the same way and are therefore careful about their tan). I worked hard on it today.

Angoulême

Interesting toponymy today: La Quinardière, Chez Maulin (I don’t know if he still lives there), Chez les Longs, Chez les Rois, there are a lot of « Chez » in the area, Le Bois des Cordes, Les Rogers (were there several, or is the first name passed down from one generation to the next?), Gâte-Bourse, La Grange à l’Abbé, La Chize, Pointe à Madame, Chante-Merle, Font de Crève-Cœur, etc.The best : Le Paradis, close to the Saint-Gobain plasterboard factory … The place must have existed long before the factory was built …

I met a few hares (including a very large one), rabbits, a doe, roe deer, a number of wading birds including several groups of less shy storks (they must have realised that these strange creatures moving silently along these white tracks are not dangerous), a (very) large coypu who was not at all shy and was even rather self-assured as he crossed the greenway calmly (I didn’t insist), a squirrel …

324 km for the entire route, track not cleaned.

Arènes de Saintes

On s’extasie devant certains stades qui peuvent contenir 80 000 places ou devant des bâtiments de plusieurs centaines de mètres de haut, on oublie que ces constructions romaines pouvaient déjà contenir des dizaines de milliers de personnes. Du point de vue de l’architecture, avec les moyens modernes, je ne sais pas si on peut comparer mais je crois que nous n’avons pas fait mieux que les constructions du passé (pyramides, arènes, cathédrales, etc.). Il faut noter que notre première contrainte ou condition est la rapidité de construction, sur ce point, c’est impressionnant … Mais les constructions modernes traverseront-elles les temps ?

We get carried away by stadiums that can hold 80,000 people or by buildings several hundred metres high, but we forget that these Roman constructions could already hold tens of thousands of people. From the point of view of architecture, with modern means, I don’t know if we can compare, but I don’t think we’ve done any better than the buildings of the past (pyramids, arenas, cathedrals, etc.). It should be noted that our first constraint or condition is the speed of construction, which is impressive… But will modern constructions stand the test of time?

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