Le départ officiel et en grandes pompes va se faire juste en dessous del Coll dels Belitres au-dessus de Cerbère pour ce raid le long de la Méditerranée … 900 bornes environ en 6 étapes et plus de 10 000 m de D+, mais l’important n’est pas là.
Pourquoi ce col ? De nombreux réfugiés espagnols fuyant Franco et sont passés par là.
Départ donc de Cerbère pour rallier Gruissan (nous nous arrêterons à La Palme car nous aurons quelques difficultés à trouver un hébergement de loisirs, j’y reviendrai plus loin).
Départ près de la frontière franco-espagnole, en hauteur, vers 230 m d’altitude, sans prétention (nous sommes partis du niveau de la mer), avec vue panoramique sur la grande bleue, pour un raid qui va autant que possible emprunter des pistes, des chemins le long de la méditerranée jusqu’à la frontière italienne, près de l’eau, avec quelques passages dans les massifs proches et une dernière étape (nous n’y sommes pas encore) dans l’arrière-pays niçois en guise de feu d’artifice final.
Cerbère ne doit pas son nom au célèbre molosse à trois têtes de la mythologie mais plutôt à la présence de cervidés observés au premier siècle par le géographe romain d’origine ibérique Pomponius Mela.
Le Coll dels Belitres désigne le col par lequel s’enfuyaient les voleurs et les contrebandiers, nombreux dans cette région montagneuse et frontalière.
Le col a été aussi l’un des principaux lieux de l’exode des républicains espagnols après la victoire des troupes franquistes en 1939. Près de 100 000 personnesont passé ce col pour se réfugier en France et dans les pays latino-américains.
Nous quittons Cerbère par une petite route qui va vite prendre de la hauteur (et de la pente) entre vignes et maquis, pour passer sous le Col de Cerbère. Les paysages sont déjà magnifiques, la grande bleue s’offre à nous de belles façons le long de cette Côte Vermeille.
Les voies de chemins de fer espagnoles n’ont pas le même écartement que les françaises. Pour les trains de marchandises transportant des containers, on change les containers de wagon, pour les autres la seule solution est de changer les essieux. Cette opération se fait à Hendaye et à Cerbère.
Les wagons sont levés et les essieux changés, les wagons entrants poussent les wagons qui ont déjà été traités. Cela prend quelques minutes par wagon.
Cerbère a aussi été le lieu de la première grève de femmes en France : le transbordage des marchandises (et notamment des oranges) entre les trains français et espagnols était assuré par des ouvrières qui se mirent en grève en 1906 pour obtenir une augmentation de salaire.
Ces vignes en terrasses sont impressionnantes, le travail de l’homme a façonné les versants avec ces murets de pierre sèche …
Nous rejoignons Banyuls, village très pittoresque qui mérite le détour, Collioure n’est pas le seul point touristique incontournable du secteur …
Là, nous allons suivre un magnifique sentier (sentier des Elmes, sentier du littoral) qui va nous mener vers le Cap d’Ullastrell, les Albères permettent ces allers et retours entre mer en montagne, les terrains sont escarpés …
Nous passons aussi au très joli site de Paulilles.
Je voulais passer à Cosprons où se trouve la dernière vinaigrerie artisanale encore en activité en France, le panorama est magnifique, cette mise en jambes par un peu de dénivelé est superbe, n’oublions pas que les Pyrénées sont juste là … La Tour Madeloc est toujours là aussi, depuis près de 600 ans, et surplombe le paysage …
Côté gastronomie, ne manquez pas de goûter aux anchois mis en boîte, chez Desclaux ou Roques par exemple.
Nous passons au Coll de Mollo pour descendre presque en roue libre vers Collioure, très pittoresque et très fréquentée, ville d’Histoire et d’Art.
Ceux qui connaissent cette belle cité savent que la remontée de Collioure est bien raide …
La principal du dénivelé de la journée vient d’être fait, nous traversons ensuite les stations balnéaires d’Argelès, Saint-Cyprien, Canet-Plage, mer et terres se mêlent avec les étangs, le Barcarès et Port-Leucate. Nous empruntons quelques cyclables bien aménagées et trouvons quelques pistes à travers les cultures de fruitiers, les vignes et autres …
Nous passons au joli site du Racou, au Bois de Valmarie et dans la réserve naturelle du Mas Larrieu.
Pause repas à Argelès-sur-Mer, nous essaierons ensuite en vain de trouver une piste à travers les cultures pour quitter la ville : nombreux chemins sont barrés par des portails …
J’avais prévu notre première halte de ce raid au camping municipal de Gruissan. J’avais contacté plusieurs campings placés sur le parcours dès juillet, il m’avait été dit que je ne pourrai réserver et donc devait contacter les campings les jours mêmes … Evidemment en cette période, il est compliqué de trouver un emplacement pour une nuit. Nous avons appelé plusieurs campings pour trouver finalement une place à La Palme et donc raccourcir cette étape. Le problème se répètera le lendemain où nous contacterons en vain un certain nombre de campings … Je ne saurai pas non plus si la réponse négative était de bonne foi ou nous était donnée car nous n’étions pas des clients très intéressants. Nous longerons par exemple un camping en fin de journée où nous verrons des emplacements vides …
Nous sommes donc passés à Leucate pour aborder les superbes falaises de La Franqui, avant-goût de calanques avec le site de la Plagette …
Deux sites historiques sont à visiter dans le coin : la forteresse de Salses, pendant espagnol et très original de l’architecture Vauban et le site de Rivesaltes, qui a d’abord servi à « accueillir » les réfugiés espagnols suite à la promulgation le 12 novembre 1938 d’une loi instituant l’internement administratif pour les « indésirables étrangers » puis en 1942 a servi à emprisonner des juifs arrêtés par Vichy avant d’être déportés. Il servira ensuite de camp pour les soldats au départ vers l’Algérie et enfin en 1962 « accueillera » les réfugiés harkis … Ce lieu de mémoire est impressionnant à visiter par l’atmosphère qui s’en dégage …
http://www.memorialcamprivesaltes.eu/
Même si le relief est tout de même peu prononcé aux abords de la grande bleue, un élément ne doit pas être négligé : le vent … Tramontane, Autan, marin, Garbi, Cers, Aouro, Mistral, Mélambouré, Lebeche, levant, ponant ou Sirocco peuvent se montrer très présents … Et font la joie des véliplanchistes ou kitesurfers.
La fin de parcours se fera sur de belles pistes en bordure de l’Etang de La Palme pour arriver au camping Cap de Roc en toute fin de journée …
La gestion de l’eau est importante dans ce genre de périple par temps chaud. Je roule avec deux bidons (pour l’étape en Camargue, j’ai pris un troisième bidon dans la sacoche), et me réapprovisionne dès qu’un des deux bidons est vide. Les fontaines et toilettes publiques deviennent rares, il y en aura sur ce périple, les cimetières sont toujours des endroits utiles pour trouver un point. Lorsque je m’arrête pour m’alimenter ou consommer, je demande toujours s’il est possible de remplir mes bidons, la réponse est le plus souvent positive, on me propose même souvent de l’eau fraîche ou des glaçons … Avec Dominique, nous rechargerons deux fois dans des capitaineries. J’aurai l’occasion de remplir mes bidons dans une église plus tard lors du périple, grâce à la gentillesse de la dame qui s’occupe de son entretien. Deux fois, je demanderai à l’habitant.
130 km pour 1500 m de D+ et 9h59 de vélo …
The official departure with great pomp and circumstance will take place just below Coll dels Belitres above Cerbère for this raid along the Mediterranean … 900 km in 6 stages and more than 10,000 m of D+, but the important thing is not there.
Why this pass? Many Spanish refugees fleeing Franco passed through here.
So we leave Cerbère to go to Gruissan (we will stop at La Palme because we will have some difficulties to find a leisure accommodation, I will come back to this later).
Departure near the French-Spanish border, at an altitude of 230 m, without any pretension (we started from sea level), with a panoramic view on the big blue, for a raid which will use as much as possible tracks, paths along the Mediterranean Sea until the Italian border, close to the water, with a few passages in the nearby massifs and a last stage (we are not there yet) in the hinterland of Nice as a final firework.
Cerberus does not owe its name to the famous three-headed hound of mythology but rather to the presence of deer observed in the first century by the Roman geographer of Iberian origin Pomponius Mela.
Coll dels Belitres is the name of the pass through which thieves and smugglers, who were numerous in this mountainous border region, used to flee. The pass was also one of the main places for the exodus of Spanish republicans after the victory of Franco’s troops in 1939. Nearly 100,000 people crossed this pass to seek refuge in France and Latin American countries.
We leave Cerbère on a small road that quickly rises (and slopes) between vineyards and scrubland, to pass under the Col de Cerbère. The landscapes are already magnificent, the big blue offers itself to us in beautiful ways along this Côte Vermeille.
The Spanish railways do not have the same gauge as the French.
For the goods trains carrying containers, the containers are changed, for the others the only solution is to change the axles. This is done at Hendaye and Cerbère.
The wagons are lifted and the axles changed, the incoming wagons push the wagons that have already been treated. This takes a few minutes per wagon.
Cerbère was also the site of the first women’s strike in France: the transhipment of goods (particularly oranges) between French and Spanish trains was carried out by women workers who went on strike in 1906 to obtain a pay rise.
These terraced vineyards are impressive, the work of man has shaped the slopes with these dry stone walls …
We reach Banyuls, a very picturesque village which is well worth a visit, Collioure is not the only tourist attraction in the area…
There, we will follow a magnificent path (sentier des Elmes, sentier du littoral) which will lead us to the Cap d’Ullastrell, the Albères allow us to go back and forth between the sea and the mountains, the terrain is steep…
We also pass the very pretty site of Paulilles.
I wanted to pass Cosprons where is the last artisanal vinegar factory still in activity in France, the panorama is splendid, this start by a little of uneven is superb, let us not forget that the Pyrenees are right there… The Madeloc Tower is always there too, since nearly 600 years, and overhangs the landscape…
In terms of gastronomy, don’t miss the canned anchovies, at Desclaux or Roques for example.
We pass Coll de Mollo to go down almost freewheeling towards Collioure, a very picturesque and busy town of history and art.
Those who know this beautiful town know that the ascent to Collioure is quite steep…
The main part of the day’s climb has just been done, we then cross the seaside resorts of Argelès, Saint-Cyprien, Canet-Plage, sea and land mingle with the ponds, Barcarès and Port-Leucate. We take a few well-developed cycle paths and find some tracks through fruit trees, vineyards and other areas…
We pass the beautiful site of Racou, the Bois de Valmarie and the Mas Larrieu nature reserve.
After a lunch break in Argelès-sur-Mer, we tried in vain to find a track through the crops to leave the town: many paths were blocked by gates…
I had planned our first stopover of this raid at the municipal campsite of Gruissan.
I had contacted several campsites along the route in July, but I was told that I would not be able to make a reservation, so I had to contact the campsites on the same day… Obviously, in this period, it is difficult to find a place for one night. We called several campsites and finally found a place in La Palme and so shortened this stage. The problem was repeated the next day when we contacted a number of campsites in vain… I won’t know if the negative answer was in good faith or was given to us because we were not very interesting clients. For example, at the end of the day, we went along a campsite where we saw empty pitches…
We went to Leucate to see the superb cliffs of La Franqui, a foretaste of the calanques with the site of La Plagette…
Two historical sites are to be visited in the area: the fortress of Salses, Spanish and very original counterpart of the Vauban architecture and the site of Rivesaltes, which was first used to « welcome » Spanish refugees following the promulgation on November 12, 1938 of a law instituting the administrative internment for the « undesirable foreigners » then in 1942 was used to imprison Jews arrested by Vichy before being deported. It was then used as a camp for soldiers leaving for Algeria and finally in 1962 to « welcome » the Harki refugees… This place of memory is impressive to visit because of the atmosphere it exudes…
http://www.memorialcamprivesaltes.eu/
Even if the relief is not very pronounced near the big blue, one element must not be neglected: the wind… Tramontane, Autan, marin, Garbi, Cers, Aouro, Mistral, Mélambouré, Lebeche, levant, ponant or Sirocco can be very present… And make the joy of windsurfers or kitesurfers.
The end of the course will be done on beautiful tracks along the Etang de La Palme to arrive at the Cap de Roc campsite at the end of the day…
Water management is important in this kind of trip in hot weather. I ride with two water bottles (for the stage in the Camargue, I took a third bottle in the pannier), and I refill as soon as one of the two bottles is empty. Public fountains and toilets are becoming rare, there will be some on this trip, cemeteries are always useful places to find a spot. When I stop to eat or drink, I always ask if it is possible to fill my water bottles, the answer is usually positive, I am often offered fresh water or ice cubes … With Dominique, we will refill twice in harbour master’s offices. I will have the opportunity to fill my water bottles in a church later on in the trip, thanks to the kindness of the lady who takes care of its maintenance. Twice, I will ask the inhabitants.
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