Frédéric Héran, Le retour de la bicyclette, Une histoire des déplacements urbains en Europe, de 1817 à 2050 / Éditions de la Découverte
Comment le vélocipède a-t-il concurrencé le cheval ? Pourquoi les Hollandais roulent-ils plus à vélo que les Français ? La voiture est-elle vraiment plus rapide que la bicyclette ? Que penser des vélos en libre-service, des vélos pliants, du vélo à assistance électrique ? La multiplication des pistes cyclables suffit-elle à relancer la pratique ?
Retraçant le parcours de la bicyclette, depuis la draisienne du XIXe siècle jusqu’aux prototypes du XXIe, en s’intéressant à son environnement économique, culturel et social autant qu’à ses aspects techniques, Frédéric Héran raconte avec talent une histoire inédite des déplacements urbains.
Alors qu’il triomphait dans les années 1920-1930, le vélo a été chassé des villes européennes dans les années de croissance d’après-guerre. Pourtant, dès les années 1970, la bicyclette a réussi son retour progressif en Europe du Nord et dans certaines villes d’Italie. Mais la France et d’autres pays ont raté ce virage.
Analysant les politiques de déplacement urbain en Europe, l’auteur montre que la modération de la circulation a joué un rôle déterminant dans le retour du vélo. Demain, la bicyclette pourrait devenir un moyen de locomotion indispensable pour contrer les effets de la crise économique et écologique. Et contribuer à faire de la ville un espace égalitaire et convivial.
Jean-Didier Urbain, L’idiot du voyage. Histoires de touristes.
« Ne dites pas à un touriste qu’il est un touriste : il le prendra mal. »
L’idiot du voyage, c’est le touriste. Il est, on le sait, un mauvais voyageur. C’est du moins la réputation que lui prête aujourd’hui le sens commun, en vertu d’une longue tradition de mépris. Pourtant, le touriste n’est pas si idiot. Il faut lui reconnaître, outre ses utilités évidentes (économiques, politiques et culturelles), une réelle intelligence du voyage, un univers que fonde, avec ses confins et ses déserts, ses enfers et ses paradis, une « géographie personnelle ». Seulement voilà : hanté par le mythe du voyageur, le touriste n’échappe pas au mépris. Méprisant ses semblables, il se méprise lui-même. Pris au piège d’un tel paradoxe, les usages et les discours de cet explorateur s’en ressentent, faisant de lui un personnage complexe et complexé : le héros ambigu de ce livre.
Jacques Anquetil, histoire d’un géant
« Maître Jacques », une légende du tour
Jacques Anquetil a régné à une époque où le vélo était le sport le plus populaire, loin devant le football. Il a été le champion français par excellence, celui qui gagnait tout. Jacques à qui rien ne résiste : huit grands Tours (cinq Tours de France, deux Tours d’Italie, un Tour d’Espagne) et vingt-trois victoires d’étapes. Orgueilleux comme un Viking, impassible dans la douleur, chanceux dans l’adversité, le sportif normand a échappé à toutes les règles sur la route, mais aussi en dehors, dans sa vie privée. Il a été un homme que « la loi des Hommes ne concernait pas » , comme le révèle ce livre, à travers les riches archives de Paris Match.