« Une sortie sans égratignure, sans porter, sans pousser, n’est pas une sortie. » Je ne sais plus qui m’a dit ça …
Cela fait une bonne trentaine d’années que nous venons régulièrement passer quelques jours à Gruissan (souvent à l’Ascension ou à Pâques) profiter de ce magnifique coin en bord de Méditerranée.
Le vieux Gruissan est construit entre mer et étang autour de la Tour Barberousse. Le lieu a une histoire qui remonte à l’Antiquité.
Ce qui le rend pittoresque n’est pas pour moi le secteur et la plage des chalets, rendus célèbre par le film « 37°2 le matin » (magnifique !) mais ses étangs et sa proximité avec le massif de la Clape.
Même si je connais bien les lieux, c’est toujours avec grand plaisir que je parcours les pistes et sentiers du massif.
Le massif était une île encore pendant l’Antiquité, connue des navigateurs phéniciens, les romains y cultivèrent de la vigne. Le vin du massif est de qualité, je me sers souvent à la Cave de Gruissan, je connais aussi quelques domaines.
C’est au Moyen-Age que les alluvions de l’Aude comblèrent une partie des étangs et rattachèrent l’île au continent.
La Tour Barberousse surplombe le vieux Gruissan, c’est un vestige d’un château du Xème siècle bâti là pour surveiller les alentours de Narbonne et protéger les environs des attaques des pirates sarrasins. La tour n’a pas de lien historique avec Barberousse, célèbre corsaire ottoman du XVIème siècle qui terrorisa la Méditerranée occidentale.
« La clape » signifie « tas de cailloux » en occitan. Et effectivement, cela est sans doute dû à l’origine calcaire et marine du massif, il y des cailloux sur la Clape. Il n’y a pas que ça, on trouve aussi de belles pistes et sentiers en terre souvent rouge, mais la pierre, la caillasse est bien présente et particulièrement sur ce tracé publié.
La balade commence du côté des Ayguades, site que nous affectionnons particulièrement, nous faisons le plus souvent halte au camping LVL Les Ayguades, dans un chalet. Ce camping est très agréable et donne directement sur la plage. C’est aussi un accès privilégié sur le massif.
Nous sommes allés du côté des Abbatuts pour ensuite récupérer la forestière qui monte à la Vigie, beau promontoire qui offre un beau panorama sur la mer.
Nous avons laissé sur notre droite le Coffre de Pech Redon, point culminant du massif à 214 m, pour suivre un très joli sentier en terre qui longe la massif par le Nord jusqu’à la Garrigue de Figuières.
Là, nous avons emprunté un premier très caillouteux et très pentu, pousser et porter obligatoires, pour grimper sur le plateau. Même si je connais bien le massif, nous avons aujourd’hui suivi deux sentiers que je ne connaissais pas, superbes mais très caillouteux, très techniques … La partie Est du massif est la plus caillouteuse.
Du côté de Notre-Dame des Auzils (le site est interdit à la circulation des vélos), nous avons aussi suivi une portion très pentue, avec un court portage obligatoire pour descendre … Ne manquez pas de monter aux Auzils pour profiter du panorama sur la mer et si la chapelle est ouverte, entrez pour admirer les nombreux ex-voto. Un chemin de croix et un cimetière marin jalonnent le chemin qui mène à la chapelle. Le Jardin de l’Ermite (il y en eu plusieurs qui se succédèrent) offre une halte agréable avant la montée.
« Auzils » peut venir du mot latin « Auzel » qui signifie oiseau ou « auxilium » traduit par « aide ou secours ». Cette seconde étymologie convient mieux à Notre Dame qui est censée porter aide et secours aux marins.
Nous avons ensuite rejoint le superbe site du Trou de la Crouzade, puis longé la Combe des Porcs pour rallier ensuite la Capoulade et sa superbe descente avant de rejoindre l’étang et revenir aux Ayguades par la piste cyclable.
Si vous faites halte dans le massif, à Gruissan, Narbonne-Plage ou Saint-Pierre la Mer, ne manquez pas de vous promener du côté des salins, de l’Ile Saint-Martin ou jusqu’au Gouffre de L’Oeil-Doux. La balade le long du Canal de la Robine jusqu’à l’Ile Saint-Lucie (Port-la-Nouvelle) est aussi un incontournable.
Si vous découvrez le massif à vélo, 6 parcours ont été balisés au départ de Gruissan, ils sont très intéressants, le plus ludique (technique) est le numéro 3 « Les Caunes ». Le plus long, le n°6, « la montée aux plateaux », passe à côté de la Vigie, à côté du Pech Redon et à côté des Auzils.
Le tour complet du massif, en poussant jusqu’à Saint-Pierre et Fleury et revenant par Armissan et passant par l’Ile Saint-Martin, fait une soixantaine de kilomètres et est très varié par les terrains, les paysages et la végétation.
La trace : https://www.visugpx.com/aGRhNsXTqC