Rendez-vous du jour au Foyer Marie-Louise avec Jennyfer, Geoffrey, Vincent, Bruno et Jacques. Nous avions un rendez-vous prévu à l’automne que nous avions dû reporter.
La saison du gras a commencé, pas seulement pour certains palmipèdes, j’avoue l’apprécier, mais aussi pour les terrains, ce qui est normal pour la saison et rassurant pour le climat.
Nous sommes donc partis avec les trois tandems (dont deux vont mériter une bonne révision) sur un peu de chemin (gras) vers Pechbonnieu puis Castelginest pour nous y promener sur les cyclables et voies vertes.
Je l’écris souvent : mon aventure avec Marie-Louise est avant tout égoïste. Je fais ça pour partager, proposer une activité originale à de jeunes ou moins jeunes adultes, mais je fais ça d’abord pour moi : ça me fait du bien de me confronter à cette normalité différente, à partager, à ne pas toujours comprendre, à voir le sourire sur les lèvres de mes compagnons de balade. C’est une thérapie pour moi : le « malade » (pour certains une personne en situation de handicap est malade, certains handicaps sont dus à des maladies) me guérit, me rend meilleur, posologie à consommer donc sans modération !
Il n’y pas si longtemps que ça dans notre pays, malgré tous les progrès restant encore à réaliser dans cette acceptation toute normale de la différence, et ça existe encore aujourd’hui dans d’autres pays et dans certains comportements de nos cons-citoyens, le handicap est vu comme une tare, une malformation, du mal …
La médecine a évolué – heureusement – dans sa façon de traiter certains handicaps d’ordre psychique mais il n’y a pas si longtemps que ça, on « les » envoyait à l’asile, la prison psychiatrique et on « les » médicamentait à grands de coups d’électrochocs ou on « les » assommait pour qu’ « ils » restent tranquille, on « les » cachait au reste de la société comme on veut cacher tout ce qui gêne la « bonne » conscience, le socialement correct.
C’est grâce des personnes comme Lino Ventura à travers son association Perce-Neige, sacré courage à l’époque pour une star médiatisée, qui à partir des années soixante vont militer, se battre pour défendre la cause des « enfants pas comme les autres ».
L’association Marie-Louise défend ce combat pour la normalisation de la condition des jeunes en situation de handicap, sans misérabilisme, sans pitié, seulement avec justice … Ça bouscule, ça peut faire peur car ça nous désarçonne, ça nous sort de notre « zone de confort » mais on a tellement à y gagner …
Cet après-midi, j’ai passé un très bon moment avec Jennyfer, Geoffrey, Vincent et les autres pilotes Jacques et Bruno.
Jennyfer est adorable, elle est toujours souriante, parle beaucoup, te dit merci (moi aussi je la remercie), fais des efforts pour que le tandem roule bien car il ne peut rouler qu’à deux. Geoffrey est toujours placide, parle moins, il était peut-être moins en forme aujourd’hui, un peu de difficulté au pédalage, quelques à-coups ou contre-coups, Jacques l’a bien encouragé, le pédalage à deux est assez technique.
Vincent ne parle pas trop, il répond quand on le questionne, aime les beaux habits et les montres, il peut être aussi très sonore, cela peut surprendre quand on ne le connaît pas. Et en fin de balade, cela a été particulièrement dur pour lui, dernière montée, la montre, l’heure qui visiblement ne lui convenait pas, de l’énervement, des cris, Bruno est parti devant avec lui pour le ramener au foyer. Il a pourtant apprécié la balade avant cette problématique … Les résidents qui roulent avec nous n’y sont pas forcés.
Prochain rendez-vous en janvier, avec un petit peu d’avance « À deux c’est encore mieux » vous souhaite de bonnes fêtes !
Tandem with Marie-Louise – Égoïste – Asile – Also in french
Today’s appointment at the Foyer Marie-Louise with Jennyfer, Geoffrey, Vincent, Bruno and Jacques. We had an appointment scheduled for the autumn that we had to postpone.
The fattening season has begun, not only for certain palmipeds, which I must admit I appreciate, but also for the fields, which is normal for the season and reassuring for the climate.
So we set off with the three tandems (two of which are going to need a good overhaul) on a bit of a (greasy) trail towards Pechbonnieu and then Castelginest, where we took to the cycle paths and greenways.
As I’ve often written, my adventure with Marie-Louise is above all a selfish one. I’m doing it to share, to offer an original activity to young or not so young adults, but I’m doing it first and foremost for myself: it does me good to confront this different normality, to share, to not always understand, to see the smile on the lips of my fellow walkers. It’s therapy for me: the ‘sick’ (for some people a disabled person is sick, some disabilities are due to illnesses) heals me, makes me better, a dose to be consumed without moderation!
Not so long ago in our country, despite all the progress that still needs to be made in this normal acceptance of difference, and this still exists today in other countries and in certain attitudes of our fellow citizens, disability was seen as a flaw, a malformation, evil…
Medicine has evolved – fortunately – in the way it treats certain mental disabilities, but it wasn’t that long ago that ‘them’ were sent to the asylum, the psychiatric prison, and ‘them’ were medicated with electric shocks or ‘them’ were knocked out to keep ‘them’ quiet, ‘them’ hidden from the rest of society just as we want to hide anything that bothers the ‘good’ conscience, the socially correct.
It was people like Lino Ventura, through his Perce-Neige association – quite courageous at the time for a media star – who, from the 1960s onwards, campaigned and fought to defend the cause of « children like no others ».
The Marie-Louise association defends this fight for the normalisation of the condition of young people with disabilities, without pity or misery, only with justice… It’s upsetting, it can be frightening because it throws us off balance, it takes us out of our « comfort zone » but we have so much to gain from it…
I had a great time this afternoon with Jennyfer, Geoffrey, Vincent and the other drivers Jacques and Bruno.
Jennyfer is adorable, she’s always smiling, talks a lot, says thank you (I thank her too) and makes an effort to ensure that the tandem runs smoothly because it can only run with two people. Geoffrey is always placid, talks less, he was perhaps less fit today, a bit of difficulty pedalling, a few jerks or counter-jerks, Jacques encouraged him well, pedalling in pairs is quite technical.
Vincent doesn’t talk too much, but he answers when you ask him questions, he likes fine clothes and watches, and he can also be very loud, which can be surprising when you don’t know him. And at the end of the walk, it was particularly hard for him, the last climb, the watch, the time that obviously didn’t suit him, the irritation, the shouting, Bruno went ahead with him to take him back to the hostel. He had enjoyed the ride before this problem arose… The residents who ride with us are not forced to do so.
We’ll be seeing you again in January, a little ahead of schedule, and « À deux c’est encore mieux » wishes you all the very best for the festive season!
Translated with DeepL.com (free version)
Une réponse
Bravo Thierry pour ton action envers les handicapés. Ton approche du problème est trés pertinente. Je suis bien placé pour en parler.
Continue sur cette voie, j’ beaucoup d’admiration pour ton travail.
Je te souhaite ainsi qu’à toute ta famille un joyeux noël et une bonne année 2024.
Le vieux tonton Jacques