Rouler de nuit est vraiment particulier, sur route ou encore plus en VTT.
Longue le long du canal latéral à la Garonne faite ce soir (ou plutôt hier soir, enfin tout à l’heure quoi, on est parti vers 18h30) avec Dominique « team machine ».
Dominique est un garçon modeste. Et même s’il travaille dans le domaine pharmaceutique, il roule 100% naturel, et il envoie, tu peux même mettre une sangle à sa tige de selle, il t’ouvrira la route sans problème et te tirera, pour rendre service. Un gars à qui tu as envie, sans aucune arrière-pensée, de sucer la roue, encore faut-il s’accrocher …
Personne sur la piste (ou quelques rares piétons qui te prennent pour un extraterrestre : « Où allez-vous ? À Bordeaux … », on a un peu menti, mais on aurait pu, je devrais le faire en juillet, un peu plus tard dans la nuit, ou plus tôt le matin, et même aller plus loin), pas de danger, quelques lumières par-ci par-là au gré des communes traversées … Le pont-canal de Moissac, la gare de Castelsarrasin, la façade éclairée de l’hôtel Le moulin de Moissac ou du pont Napoléon, les lumières sur la brique orange la nuit ou la pierre blanche, ou pas de lumière du tout dans les communes ayant choisi d’éteindre l’éclairage public en pleine nuit, je ne crois pas que cela augmente la délinquance urbaine, les éclairages dans les péniches, bout de vies nocturnes, les bords de Garonne à Valence, les petits villages traversés saisis dans leur nuit immobile, Donzac, Sainte-Sixte … La pente d’eau de Montech saisie par la nuit, le bistrot Constant qui reçoit ses clients, on a envie de s’y arrêter, très bonne adresse …
Les abords de la centrale de Golfech qui dégagent une certaine poésie industrielle … Golfech qui illumine par contre, le petit pont sur le canal étincèle, toutes les bâtisses sont bien retapées, je pense que monsieur EDF participe largement et grassement aux impôts locaux, les infrastructures ne manquent pas … Quand tu roules sur cette portion de canal, tu vois de loin les cheminées de Golfech, c’en est même presque décourageant car elles sont quand même imposantes et tu les voies à plus de 10 km à la ronde, ou au moins leur panache de (je l’espère) vapeur d’eau. Tu es content de ne plus les voir, cela signifie que tu as envoyé quelques bons kilomètres …
De nuit, tu n’as pas d’appréhension face au relief (bon ce soir, il n’y en avait pas …), un autre monde s’offre à toi. Et c’est encore plus vrai en VTT.
Température assez clémente pour la saison, peu de dénivelé, parfait pour une longue en nocturne, belle sortie !
Petit bonsoir au gars en vélo croisé à Montech qui a cru en nous voyant arriver de front que c’était une voiture et s’est rangé sur la côté. Petit bonsoir aux quelques chiens que nous avons dérangés, aux ragondins, échassiers et autre gibiers rencontrés ; et petite dédicace à l’ami Christophe qui devait en être … Mais s’il était venu, le connaissant avec ses gênes booneniens, il aurait lui aussi appuyé et moi j’en aurais encore plus bavé avec mon vélo aux gros pneus et avec mes sacoches remplies. Vélo aux gros pneus capable quand même d’envoyer pour peu que le pilote soit à la hauteur … Je continue de le dire et de l’écrire : le vélo de garnotte est une excellente machine pour celui qui veut un seul vélo et c’est un excellent lien pour celui qui pratique aussi le VTT exclusif. Ça envoie si tu appuies, ça répond, ça passe sans problèmes le mauvais bitume ou les chemins même cahotiques, c’est confortable quand ça devrait tabasser, bref, ce n’est vraiment un phénomène marketing, ou les gars qui voulaient en faire un simple phénomène marketing se sont plantés et on fait une superbe machine ! Essayez-le !