J’aime pratiquer le Gravel-tourisme domestique ou Gravel-tourisme interne. Le glossaire de l’Organisation Mondiale du Tourisme précise que ce tourisme (de façon générale, pas forcément en vélo) « représente les activités d’un visiteur résident à l’intérieur du pays de référence, accomplies dans le cadre d’un voyage de tourisme interne ou d’un voyage de tourisme émetteur » (Recommandations internationales sur les statistiques du tourisme 2008, paragraphe 2.39). J’avoue trouver une connotation péjorative à ce mot « domestique », qu’il soit un nom ou un adjectif. En tant qu’adjectif, il accompagne souvent les tâches domestiques et renvoie donc à la sphère domestique, à l’ordinaire, alors que le tourisme a une part d’extraordinaire … Et comme j’aime bien aller de temps en temps à contre-sens (« Je suis allée à Dubay, c’est fantastique ! », ça l’est peut-être, je ne porte aucun jugement dans mon propos, « J’ai fait le Tour du Monde », « J’ai une Rollex, j’ai réussi ma vie ! », « Ah, tu ne vas pas plus loin ? », là oui, le ton est sacarstique …) et même si certaines destinations lointaines m’attirent ou me font rêver il est vrai (les plaines de Mongolie, le Nord de l’Écosse, le Kenya et ses pays voisins, l’Atlas, le Canada, le Mustang, l’Argentine) je ne me sens absolument pas frustré de ne pas y aller (cela a un coût, cela questionne aussi sur les moyens de transport pour y aller et le bilan carbone) et je ne me sens absolument pas frustré de ne me consacrer qu’à ce tourisme domestique, et au départ de chez moi, le dépaysement est vraiment là, garanti, l’extraordinaire est là ! La Toscane occitane, l’Aubrac, le Cantal, la Montagne Noire, le Col de l’Herbe Soulette, la Côte vermeille, la Camargue, le Ventoux, le rougier de Camarès, celui des Dunes de Maraval ou celui de Peyrolles, le Salagou, la Clape, L’Estérel, Gorbio, le Vercors, Quéribus, les Monts d’Auvergne, la Gardiole, les Gorges de Galamus, les Calanques et Sugiton, Chassiron, Scicié, le Mont-Faron, le Cap Garonne, les mines du Bentaillou, le Ravin du Mal Infernet, le plateau du Coyan, les Corbières cathares, le Mas d’Azil, Le Pic de Nore, les Gorges de la Nesque, le Finistère, la V81 entre Saint-Girons et Foix, la Passa Païs, le Saut de Vésoles, le Sidobre, le Minervois, Belmont-sur-Rance, le Mont Tauch, la Flow-vélo, l’Alaric, le Col de Saint-Louis en colimaçon, la pointe de l’Éguille dans la Seudre, etc. Chaque département, chaque territoire a ses pépites, naturelles ou historiques … Et l’intérêt d’arriver sur des sites touristiques ou naturels reconnus et fréquentés à pied ou sur un Gravel est que l’on y arrive souvent par une voie différente de celle qui est la plus fréquentée, et que l’on en part aussi souvent par un autre itinéraire.
En Gravel, la distance parcourue sur la journée sera plus longue qu’à pied, les possibilités de voir les paysages varier plus importantes, le dépaysement peut aussi se faire sur quelques kilomètres, voir centaines de mètres …
J’ai récemment inauguré une trace Hobo-Gravel, c’est-à-dire en ayant un azimuth (je garde l’orthographe ancienne de ce terme), une direction donnée, un point à atteindre mais sans trop me focaliser sur la trace pour y arriver, je fais souvent des détours …
Après mon Mare Nostrum Gravel en 2021, le Covid Tour en 2022 et le détour vers le Gr Stevenson réduit en 2023, je souhaitais d’abord terminer cette balade 2023 interrompue et visais le Puy-en-Velay pour reprendre la balade, mais comme nous avons dû repousser d’une semaine notre traditionnel séjour sur l’Île d’Oléron, j’ai changé mon programme, pour peu que je puisse parler de programme, et ai décidé d’aller rejoindre Oléron sur une semaine et en passant par un itinéraire non encore emprunté. Pas de Canal latéral à la Garonne, pas de Gironde, pas de Landes, je dois voir plus loin.
Tiens, la Brenne c’est beau non ? Avec tous ses lacs …
Rocamadour, Collonges-la-Rouge, le Lac de Vassivière, les Monts d’Ambazac, c’est par là non ?
La Creuse donc, j’aime beaucoup ce territoire, je vais m’y attarder, musarder, pourquoi ne pas faire une halte à La Souterraine chez Éric, mon cher beau-frère, alors ensuite je vais passer à Crozant (que j’ai découvert d’abord à travers la série « Les Aigles décapitées » en BD puis sur le vélo) et longer un peu la Creuse pour passer chez George Sand à Gargilesse.
Je vais passer aussi sur ce joli chemin à Saint-Pierre de Fursac le long de la Gartempe, et au Lac de Néravaud !
À Bourganeuf, je ferai un salut à M’sieur Poupou, il est né tout près et j’ai tracé un Gravel poulidoristique qui reprend tous les coins de Creuse où Poulidor a vécu et roulé, le tracé est prêt. Je ne passerai pas à Saint-Léonard de Noblat, je veux passer à Vassivière.
La Brenne, mais pas plus haut, marais poitevin, Venise verte ? En vélo, il doit y avoir de jolies petites routes, je vais suivre les Gr et les Grp quand ce sera possible : Gr65, Gr36, Gr46, Gr480, Grp entre Dordogne et Ventendour, Gr440, Gr4, Gr564, Grp Monts d’Ambazac, Grp Val de Creuse, Grp Touraine Sud, Gr48, Gr364 et d’autres …
J’en aurai assurément plein les yeux et plein les pattes, ce sera vallonné … Départ le premier jour des vacances, lundi 8 juillet, tôt mais trop, pour une première étape de 170 km, mais rien n’est figé. 7 jours ou un peu plus, 1100 bornes environ et plus de 13000 m de D+ sur le tracé version 2, je composerai et pourrai varier sur le terrain.
Je publierai au jour le jour quelques photos et pensées sans prétention sur Facebook … Et le traditionnel compte-rendu complet (si vous me lisez régulièrement vous savez que j’aime digresser …) ici même …
2 Responses
Cher président directeur génial et néanmoins ami,
Te lire est un régal, t’écouter c’est apprendre, te cotoyer est une source d’inspiraton et si on se limite à ce qui concerne le vélo, je te dois tout ou presque.
Nous n’avons ni le même âge, ni le même poids et de facto, pas la même force. Pourtant, nous avons de nombreux points communs et en particulier l’amour du vélo, certaines valeurs et une bonne dose d’humour. Sans doute est-ce pour cela que nous nous entendons si bien, car être (presque) voisins ne suffit pas à créer l’osmose et à sceller une indéfectible amitié.
En lisant la longue liste de lieux que tu as exploré, je me mets à rêver d’évasion. J’en connais quelques uns, certains grâce à toi, mais il reste de la place pour découvrir tous les autres, du moins ceux qui sont encore à ma portée. Cependant, je suis curieux de savoir où se trouvent les Gorges de la Neste (…rire moqueur de la mouette rieuse chère à un ami commun, tu sais que j’adore te chambrer). Sans doute voulais-tu parler des Gorges de la Nesque (également qualifiées à juste titre de mini-Gorges du Verdon) que j’invite celles ou ceux qui n’y ont jamais posé leurs roues à découvrir absolument.
Bonne route et bon vent (de préférence dans les dos), mon ami, et au plaisir de t’accompagner si le profil de l’étape me le permet.
Merci mon ami de ce commentaire élogieux et touchant. La Neste coule dans les Pyrénées mais pas à travers des gorges, je corrige ! Toujours un plaisir de rouler et partager avec toi !