Petite balade pour mon rendez-vous annuel saisonnier en Montagne Noire.
Départ des Cammazes, balade via la forêt de l’Aiguille en direction de Sorèze, Arfons, le Lampy et la rigole de la Montagne Noire.
Le ciel était un peu bouché, une brume assez épaisse était installée, la température en était d’autant plus assez clémente, le vent s’est levé ensuite pour laisser dans l’après-midi un peu de place au soleil.
Encore des fleurs, des champignons, malgré la saison, et beaucoup d’eau …
La forêt de l’Aiguille est un très joli terrain de jeu pour le VTT et a sa petite histoire : ancienne forêt royale, elle s’étendait jadis jusqu’aux portes de Revel et était traversée par le chemin Sayssagnes. Les charbonniers l’ont longtemps colonisée en transformant son bois en charbon de bois. Installés au cœur de la forêt, ils dormaient dans des cabanes à proximité de leurs chantiers. Ils empilaient les bûches en meules pyramidales qu’ils enflammaient sous une couche de terre et d’herbe en réglant l’arrivée d’air de façon à rendre la combustion incomplète. Cette opération durait plusieurs jours avec beaucoup de surveillance car la couche de terre pouvait s’effondrer et laisser passer trop d’air, ce qui provoquait l’incendie de la meule et la destruction du bois (d’où l’obligation de dormir sur place). Plusieurs marmites ou charbonnières sont encore visibles : c’était une autre façon de fabriquer le charbon de bois en remplissant ces trous creusés de bois et l’enflammant.
Vous pourrez passer aussi passer au Roc de l’Homme, ainsi appelé parce qu’un brave homme qui se rendait de nuit à Durfort, à dos d’âne, bascula dans le vide à cet endroit et se tua ; ou au Plo de Nestor où il ne reste que quelques vestiges de la grande auberge qui se trouvait là autrefois. Située sur l’ancienne route des Cammazes à Revel, elle servait aussi de relais pour les chevaux qui tiraient les diligences.
Il ne faut pas non plus manquer d’aller saluer le Hêtre tricentenaire.
Si vous vous promenez entre le Lampy et Arfons, suivez le GR7, le sentier est superbe et la descente sur Arfons très intéressante.
Il ne faut pas oublier que ce massif porte d’abord le nom de montagne, bien sûr il n’atteint pas les altitudes des Pyrénées ou des Alpes, mais de belles et longues descentes peuvent être envisagées depuis les hauteurs jusque dans la vallée : Sorèze, Saint-Amancet, Dourgne ou Massaguel pour les environs de Saint-Ferréol. Je ne parle pas de tout ce qu’on peut faire plus loin, vers Mazamet, le Pic de Nore, Labastide-Rouairoux, le Cabardès ou Aragon … Je privilégie pour ma part le secteur de Saint-Ferréol car il est une toute petite heure de route.
Petite question à messieurs de l’ONF s’ils sont concernés ou aux gestionnaires des grandes forêts de résineux qui ont été plantées sur le massif (de nombreuses grandes banques et compagnies d’assurance ont investi dans le secteur il y a pas mal d’années) et qui sont depuis quelques années exploitées façon forêt amazonienne : on rase tout … D’immenses espaces sont transformés en véritables no man’s land terreux, offerts à toutes les formes d’érosion, est-ce ainsi qu’on « gère » durablement les forêts ? Ça me désole de voir ces surfaces complètement retournées.
45 bornes environ, pas énorme mais de quoi se faire plaisir dans ce site magnifique (malgré ces endroits rendus déserts et stériles par l’homme), pas d’embouteillages sur les sentiers, je roule autant pour le plaisir des yeux que pour le plaisir sportif. Et de toute façon, je ne cherche pas la performance physique chronométrée, je cherche plûtot à rouler sur la durée et la distance, je n’ai toulours pas récupéré ma masse musculaire perdue entre 2013 et 2014, donc je roule tranquille mais longtemps …