La course secrète
« Un jour je suis un type ordinaire, avec une vie normale. Le lendemain je me retrouve sur un trottoir de Madrid avec un téléphone secret et un trou dans le bras qui dégouline de sang, à espérer que je ne me ferai pas prendre. »
Tyler Hamilton n’est pas un saint. Il a fait partie des meilleurs et des plus célèbres coureurs cyclistes du monde et remporté une médaille d’or Olympique avant d’être banni de son sport pour dopage en 2009. Il a été le premier lieutenant de Lance Armstrong au sein de l’équipe US Postal entre 1998 et 2001, puis son rival à la tête des équipes CSC et Phonak. Avant sa dégringolade, c’était un héros ordinaire sorti tout droit d’un film des années 50 : jamais un mot plus haut que l’autre, avenant, poli, l’inverse d’une superstar. Bosseur infatigable, dur à la douleur, il s’était patiemment hissé tout en haut de l’échelle.
Or cette success-story était une supercherie : dès sa première participation au Tour de France, Hamilton avait compris que pour gagner, il fallait tricher. Le boy scout menait en fait une double vie digne d’un roman d’espionnage : noms de code, téléphones secrets, versements en espèces, et un congélateur médical baptisé « Sibérie » où était entreposé le sang qui servirait pendant le Tour de France. Devenu le confident et l’ami de Lance Armstrong, il s’est retrouvé au cour du système mis en place par celui-ci pour se doper et gagner, sans se faire prendre.
Tyler Hamilton a été le bras droit de Lance Armstrong au sein de l’équipe US Postal de 1991 à 2001. Il a notamment été champion olympique du contre-la-montre en 2004 et a remporté la classique Liège-Bastogne-Liège en 2003, le Critérium du Dauphiné libéré en 2000 et le Tour de Romandie en 2003 et 2004.
Il a mis fin à sa carrière en 2009, suite à un contrôle positif à la DHEA.
Le Tour de la France exactement
Un pari fou ? Lionel Daudet, alpiniste amputé de huit orteils gelés dans la face nord du Cervin, en a tenté d’autres. Mais faire le tour de la France, exactement, en suivant pas à pas, au mètre près, le trajet de la frontière et du littoral, quelle belle folie, quelle aventure pourtant si proche de nous !
Le 10 août 2011, Lionel Daudet quitte la maison : il rentrera quinze mois plus tard, après avoir arpenté le territoire à pied, à vélo, en kayak, en voilier, seul ou accompagné d’amis, d’amateurs, de rencontres. Des chiffres ? Environ 3 000 kilomètres d’arêtes, de forêts, de rivières, et 6 000 kilomètres de littoral. Des soucis ? Nombre de nuits blanches et la foudre qui le traverse. Rien qu’un exploit ? Le Tour de la France, exactement, c’est aussi une vision sociale du pays, un jeu des mille bornes, un cache-cache avec les banlieues, les parcelles privées, la végétation.
À quoi ressemble une frontière ? Lionel Daudet nous invite à réfléchir à cette réalité mouvante.
Le roi René / Louis Nucéra
Vibrant hommage à René Vietto, cette figure légendaire des Tours de France de l’entre-deux-guerres, Le Roi René a été publié pour la première fois en 1976.
C’est devenu un grand classique de la littérature sportive.
Mes rayons de soleil / Louis Nucéra
Comme on sait, Louis Nucera est fou de vélo. Il a imaginé de refaire le Tour de France de 1949, que gagna Fausto Coppi, coureur de légende et de tragédie, et qui inspira Curzio Malaparte et Dino Buzzati.
Ce tour-là : 4813 kilomètres. Comment Louis Nucera a-t-il conçu son livre ? Le matin, par les plaines et les cols, dans les forêts ou sous le mistral, il roulait ; l’après-midi, il marchait dans les villes : Reims, Saint-Malo, Bordeaux, Nîmes, Briançon, Nancy.
Car on est cycliste de France comme Léon-Paul Fargue était piéton de Paris : fureteur, attentif, conquis plutôt que conquérant.
Ainsi le livre devient-il un recueil d’histoires vivantes. Là c’est l’instituteur du Cannet rendu muet car le mal l’a frappé ; ici le Normand qui sait parler aux oiseaux ; plus loin le clochard toulousain, monarque de la prose, qui mêle rugby et troubadours d’antan ; ailleurs les estaminets de Bruxelles où fleurissent des expressions semblables à celle-ci : « Tout homme a droit à vingt-quatre heures de liberté par jour… »
Petits cycles de bonheur / Pierre-Louis Desprez
Des émotions de l’enfance à l’interrogation du philosophe, des chemins côtiers aux pentes du Ventoux, des routes d’Auvergne et des sentiers de l’île de Ré aux boulevards parisiens, Pierre-Louis Desprez, de flexions en réflexions, nous emmène en balade.
Avec ce sentiment de bonheur et de liberté que le vélo procure, passé l’angoisse du premier équilibre une fois ôtées les petites roues. S’il est ici question de plaisir, on y parle aussi d’endurance – voire de souffrance -, de rêveries solitaires et d’amitié.
Et parce que ce voyage est avant tout littéraire, on y retrouve Freud, qui interdisait à ses filles de monter sur une selle. Zola, qui y voyait au contraire un bon moyen de dégourdir les jeunes filles…
On y croise aussi Paulette, la fille du facteur, Albert Londres et Antoine Blondin, Willy Ronis et les premiers » congés payés « , Proust, Morand, mais aussi Orsenna, Fournel ou Perec… C’est donc, à l’heure où le vélo confirme son retour dans les villes, une joyeuse invitation au voyage.