Idée reçue : « La route, c’est dangereux ! »

Hier une conductrice a fauché 3 cyclistes et tué l’un deux dans sa fuite, avant d’être arrêtée par les gendarmes. C’est affreux. On ne sait comment elle a pu renverser un premier cycliste puis prendre la fuite et frapper à nouveau.
Depuis hier, ça twitte, ça commente sur les réseaux sociaux, je l’ai fait aussi.

Ce matin, je suis allé au travail en vélo par mes routes de campagne, comme je le fais régulièrement, je m’y tiens. Pas de musique dans la tête, une pensée continue pour ces 3 cyclistes. Je connais très bien le croisement que l’on voit en photo dans les médias, j’y passe régulièrement, justement pour éviter la D20 que je juge trop passante. J’aurais pu y être …
La route n’est pas dangereuse, c’est notre comportement qui crée le danger et peut mettre en danger les autres : 4 roues qui tentent de doubler alors que ça ne passe pas ou qu’il n’y a pas de visibilité, des cyclistes qui roulent à plusieurs de front, des coureurs à pied sur des nationales sans bas-côté ou courant dans l’obscurité sans lumière ou sans élément réfléchissant, etc.
Le vélo a sa place sur les routes comme les autres véhicules, même si pour ma part je préfère en éviter certaines trop fréquentées, sur lesquelles les engins motorisés vont beaucoup trop vite …
On pourrait parler aussi des motos, des quads, des vététistes qui oublient trop souvent qu’ils en sont pas seuls dans cette superbe descente où on en a bavé pour monter et qu’il ne faudrait quand même pas qu’un P – – – – N de piéton nous gâche le plaisir … Ou des cyclistes qui foncent sur les voies partagées sans se soucier des piétons, faudrait quand même faire baisser la moyenne, et des piétons qui marchent à 4 de front sur ce même itinéraire partagé, ils vont pas nous emmerder les 2 roues … Partagé, partager, c’est pourtant pas compliqué …

D’ailleurs, cela serait pour moi tout à fait concevable que certaines routes (certaines le sont déjà) soient réservées aux engins motorisés immatriculés, d’autant plus si des routes parallèles plus sécures existent … Et pourquoi pas réduire alors encore la vitesse sur ces voies de délestage pour les deux roues, à 70.

Je roule donc sur le bitume avec plaisir, même si ce plaisir devient encore plus particulier quand je suis sur des pistes, des chemins, des sentiers ou au milieu d’un champ que je dois traverser à pied … Pas besoin d’aller loin …

Je pense être prudent et je communique avec les autres usagers, je fais signe quand ça passe, je me serre un peu, je prends plus de place quand ça ne passe pas et j’avertis. Comme par exemple dans ce virage à droite de la D45 au lieu-dit « Le Moulin » sous Gargas : c’est le point « chaud » de mon trajet aller, le seul virage où il n’y a vraiment pas la visibilité et où encore ce matin un(e) abruti(e) en voiture a décidé de me doubler sans visibilité. Et ce qui est dingue, c’est que même des cyclistes quand ils prennent leur bagnole, peuvent avoir ces comportements …

Je roule entre 50 cm et 1 m du bord, c’est ma bande de vie, bande de sécurité, je peux m’y réfugier en cas de souci, sans terminer dans le fossé … Et plus je me serre, plus on peut me serrer, j’ai donc vraiment besoin de cette bande de bitume à droite.

Le reste de la D45, en automne et hiver en tout cas, offre une bonne visibilité, c’est autre chose au printemps ou en été quand les herbes sont hautes, j’utilise alors mes autres trajets possibles, notamment par des chemins non bitumés tranquilles (j’y crois des sangliers et de chevreuils) ou de toutes petites routes, il y de quoi pour aller bosser passer de véritables chemins buissonniers, mais c’est plus long, et ça colle quand il a plu, je réserve donc ça aux beaux jours …

Le soir je rentre par les crêtes par Gratentour, Pechbonnieu, Saint-Loup-Cammas, Saint-Geniès, Lapeyrouse-Fossat, Castelmaurou et Le Cammas avant de redescendre sur le Girou pour un bout de D20 que je n’aime pas (quelques centaines de mètres mais avec un virage à droite étroit et sans visibilité, le long d’une haie), 7 bornes de plus qu’à l’aller mais sécurisant car très urbanisé (il y même des pseudos-cyclables) et donc à vitesse limitée (pas mal de 50). Et il m’arrive, avec les ralentissements et les quelques feux, de suivre la même voiture sur plusieurs kilomètres. Arrêtons de dire qu’on roule vite parce qu’on est pressé. Il suffit de calculer le gain de temps sur autoroute sur une longue distance entre une conduite en respect de la limitation de vitesse et bien au-dessus (150) pour se rendre compte qu’on ne gagne pas grand-chose. Arrêtons aussi de dire « Je vais vite, je peux, moi je maîtrise. »

Le cycliste doit être prudent, il doit être aussi respecté et protégé : sa seule protection est son casque (dire qu’encore beaucoup ne le portent pas, c’est un autre débat …)

Hier, 3 cyclistes ont été fauchés, un y a perdu la vie, au mauvais endroit au mauvais moment à cause d’un comportement fou.
Malheureusement, trop de conducteurs(trices) ont des comportements dangereux sur la route avec les deux roues. On oublie aussi qu’un vélo malgré tout peut aller vite, prend de la place (et le 1,50 m pour doubler, c’est pas pour rien) et donc surestimer ses capacités ou son temps de dépassement (quand on me double et qu’un véhicule arrive en face, je décélère automatiquement, sauf s’il y a encore un véhicule derrière).

Le vélo a sa place sur la route, il faut occuper cet espace, développer cette culture comme d’autres pays l’ont très bien fait, éduquer, signaler (multiplions les panneaux indiquant le partage des routes, cela se fait dans les coins que l’on sait fréquentés par les clubs cyclotouristes, sur les routes souvent utilisées, certains départements sont actifs pour cela) …

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