Houblon Tour jour 1 : La Canourgue – Saint-Chély d’Apcher

 

Et si on allait boire une bonne bière ? C’est déjà un bon prétexte à enfourcher son vélo pour aller en déguster une, bien sûr avec modération …

J’ai déjà écrit sur Hors Traces Aventures – Origines qui défend une belle vélosophie et développe le Gravel entre Gard, Hérault et Lozère … Il y de quoi faire et prendre beaucoup de plaisir, plein les yeux, plein les jambes !

https://originesaventures.wixsite.com/raids

Le Houblon Tour, c’est une jolie aventure collective proposée par Romain Bossard sur 3 jours, en bikepacking, avec chaque soir une halte gourmande dans une brasserie … Du beau monde invité, des passionnés de ce retour aux sources qu’est le vélo de garnotte ou de la longue ou ultra-distance, des responsables de boutiques dédiées et passionnés (Boost Cycles par exemple), et des gars comme moi, amateurs de vélo tout simplement …

326 km et 6185 de D+ pour la partie chiffres … Et toujours pour parler chiffres, le raid va osciller entre 500 et 1500 m d’altitude, les paysages, les sols, la végétation et la faune (même si elle sera moins visible) vont bien varier … Quelques bons pourcentages vont aussi devoir être passés … Il faut la mériter la bière à l’arrivée ! Les bières à l’arrivée et le soir, les repas et les petits-déjeuners sont offerts, les participants sont autonomes pour le couchage, joli programme et belle invitation ! Et en parallèle, de la très ou ultra-longue sur route avec un 700 km (départ le 1er soir à 22h30), un 500 km et un 300 km. Du costaud …

Cévennes, Lozère, Aubrac, Margeride, Gévaudan, Causses … Terres rudes aussi chargées d’Histoire … Je pourrai citer la guerre des Camisards qui opposa protestants et catholiques après la révocation de l’Édit de Nantes qui poussa de nombreux protestants à se cacher dans le « désert » cévenol ou à s’expatrier.
Comment ne pas parler de la « Bestia » du Gévaudan (ou les bêtes) qui sévit sur la région entre 1764 et 1767 et fit couler sang et encre ? Encore aujourd’hui, la légende perdure.
La région abrita de nombreux maquis pendant la Seconde Guerre.
Combien d’ « Auvergnats de Paris » ont leurs racines en Aubrac ?
Et quand on a lu « Voyage avec un âne (qui était une ânesse) dans les Cévennes » de Stevenson, on n’ose pas trop prendre la plume mais plutôt ouvrir grands les yeux …

J’ai fait le voyage avec Sylvain, « Explorer Rider », et Édouard, « L’Aigle de Tournefeuille » qui est venu se faire une petite mise en jambe avant le Road Série de 600 km la semaine prochaine (une machine, plus ça monte, plus il t’en met plein la vue ou plutôt loin la vue puisqu’il s’éloigne inexorablement de toi qui moulines laborieusement ou qui mets pied au sol, j’ai déjà beaucoup écrit sur cette pratique très efficace et moins énergivore, sauf quand tu es dans un pierrier à 30 % de pente et que tu n’as de toute façon pas d’autre solution car tu ne peux pas porter ton vélo qui pèse avec bagages 19 kg) de Ridebike 11, donc en très bonne compagnie ! Deux mecs très sympas qui ne se la jouent pas sur le vélo, comme d’ailleurs les autres participants au raid. J’aurai l’occasion et la chance de discuter avec beaucoup.

Un peu de route jeudi 30 juillet pour rallier le point de départ, La Canourgue, et rencontrer les autres (illustres) invités pour une soirée conviviale autour d’une pasta-party à côté de la Chapelle Saint-Frézal, un joli site nature qui a bien présagé de ce qui nous attendait.

 

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Départ de La Canourgue, jolie commune de Lozère, surnommée « la petite Venise Lozérienne ». Nul besoin de cette dénomination pour lui trouver du charme !

On traverse le Lot pour prendre un peu de hauteur et se diriger vers l’Aubrac le long du Gr60b, le Gr60 et le Grp Tour des Monts d’Aubrac …

Question toponymie, Aubrac signifierait « endroit humide, boueux », son origine pourrait remonter au gallo-roman.

L’Aubrac est une belle terre, rude, l’hiver y est rigoureux, l’été chaud … Le vent y souffle sans retenue … L’agropastoralisme s’y est développé depuis longtemps. Forêts et espaces plus ras se succèdent.
Ce n’est pas qu’une terre de tourbières, de viande, de couteau (j’ai roulé avec mon Laguiole), d’aligot ou de fromage, les espaces naturels sont magnifiques, certains endroits sont peu fréquentés et la nature s’y exprime pleinement. On en prend plein les yeux et on se sent tout petit …


Cette traversée du plateau par les pistes et les drailles … Impressionnant … Nul besoin d’aller loin pour aller ailleurs … Ça, c’est de la lapalissade mais ça a du sens …

 

Le Chemin de Saint-Jacques le traverse.

Arrivée à Saint-Chély d’Apcher à la Brasserie de la Naine

https://brasseriedelanaine.fr/

Je n’ai pas eu l’occasion de saluer les deux brasseurs, Gwendoline et Florian, je suis arrivé trop tard, mais j’ai pu apprécier leur bière.

 

 

 

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Le parcours a été dur, exigeant, je tiens à apporter ma réponse à une question sur laquelle nous avions échangé avec Bertrand à l’occasion de mon RBCC Gravel et au sujet de laquelle nous avons échangé sur ce raid : VTT ou Gravel ?
Pour moi, la question ne se pose pas : tu peux le faire en VTT, c’est dur, ça tape, ça secoue, d’ailleurs il y avait des VTT parmi les participants, mais oui tu peux le faire en Gravel !
Je viens du VTT et je suis de plus en plus convaincu que le Gravel est vraiment le vélo tout-en-un. Il suffit (d’essayer) de suivre Olivier Loevenbruck de Gravioli dans les descentes pour le comprendre (le mec, je l’ai vu soulever le vélo sur une bosse avec son paquetage et je n’ai pas réussi à le suivre en descente …). Donc oui, c’est du Gravel ! Par contre, il faut un bon vélo (si vous cherchez, allez voir le site des Ch’tis de Stiff (https://shop.stiffbicycles.com/), leur Gravel est une bien belle machine, je roule avec, avec de belles roues montées par jpracingbike1, ça joue aussi sur le comportement de la bête (http://www.jpracingbike1.com/).
Un bon vélo avec du 40 de large minimum en 700 et un denture 38 devant au maximum (j’ai un 42 devant, trop gros, je le savais, d’autant trop gros le vélo chargé) et 11/46 derrière.

Pour moi, la question est plutôt : chargé (bagages, pas dopé) ou pas chargé ? je n’ai pas forcément la réponse. Si, tu profiteras plus techniquement (notamment quand ça tabasse ou quand ça descend, tu lâches plus facilement les freins) sans bagages qu’avec, c’est logique, mais le plaisir est quand même là, tu te dis « Putain, je suis passé avec mes 10 kg de bagages dans cette caillasse ! Ah ouais ! »
Le RBCC par exemple, je l’ai validé sur 2 jours mais si j’avais tenté le truc chargé, j’aurai prévu au moins 3 jours … C’est une autre façon de pédaler.

Le vélo est déjà une façon différente d’appréhender ton environnement, moins contemplative que la marche mais le temps prend une autre dimension, j’ai déjà écrit sur le sujet. Le bikepacking, c’est encore autre chose, tout aussi vélosophe, il y a un certain esthétisme même si l’allure peut ne pas l’être (esthétique) ; mais l’important n’est-il pas de profiter, de pédaler avec plaisir, d’en prendre plein les yeux ? L’effort aussi est du plaisir, pas toujours sur l’instant, mais juste après. Sur ce Houblon, J’ai chanté, gueulé sur la superbe piste blanche (j’étais seul, ça m’arrive toujours quand je suis sur un gros truc, et seul), je me suis arrêté un moment pour contempler ce plateau immense quand on a passé ce buron isolé dans la caillasse, si tu veux discuter avec ton ego, c’est un bon endroit. J’en reviens à cette idée d’ascèse évoquée sur le RBCC.

Le flacon importe pour moi pour atteindre l’ivresse. Et chacun prend son plaisir avec sa pratique, bagages ou pas, assistance ou pas, et le partage est quand même là, c’est là que la magie opère … Sur ce Houblon Tour, que le flacon a été beau ! J’ai été gâté sur ces trois dernières semaines …

Ce type de trace, c’est pour du Gravel, assurément. Sinon, cela signifierait que ce vélo ne serait vraiment qu’un coup de marketing ou un truc uniquement pour les ricains et leurs grandes pistes en gravier … D’ailleurs, ça m’a donné envie de tenter la Gravel TransCorbières en une traite et je vais participer à l’ultra Origines Gravier le 19 septembre, j’en redemande ! À mon rythme …

Je me répète et j’arrête : en Gravel, sur des parcours exigeants et donc « VTT », tu sais que tu vas être un peu plus secoué, tu sors de la zone de « confort » (je parle des deux suspensions) mais le plaisir est vraiment là, au moins après coup et alors amplifié : « Au ouais, t’es passé là … ». On peut parler d’esprit « Gravel » … Le (presque) tout-en-un …
Malgré tout, et je ne parle pas de ce raid ou du RBBC qui répondent à cette spécificité et sans me contredire moi-même, une épreuve Gravel a sa spécificité : elle est plus longue qu’une sortie VTT, peut présenter des difficultés similaires mais alterne avec des portions beaucoup plus roulantes sans forcément être bitumées …

Le circuit a été dur : Richard Delaume, de Spotzle, gros rouleur, a tenté l’intégrale en non-stop, il a quand même (costaud) réussi 2 jours en 1 mais a décidé d’arrêter le soir.

 

 

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Superbe première étape, très dure mais superbe … Face à la nature, face aux éléments, et quand même cette présence humaine avec ces murets qui parcourent la lande de l’Aubrac et ces burons accrochés … L’agriculture et l’agropastoralisme ont commencé à se développer là dès l’Âge du fer … De nombreuses croix sont disposées le long des chemins, très variées dans leur dessin. Nous avons croisé de nombreux randonneurs, certains en soutane.

Des petits lacs, des tourbières, des pistes, de la caillasse, de l’immense, plein les yeux … Une impression d’aridité mais l’eau est bien là …

 

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Toujours un intérêt curieux sur la toponymie : Beauregard, Moulin de Bartassou, Le Trébatut, Le Rioulong, La Prunette, Lous Rajas, La Rozière Haute, Croix de la Rode, Le Trap Bas, Haut, du Milieu (celui je l’avais rarement vu, le milieu), Le Pendouliou de Fabrègues, Buron des Nègres (j’aimerais connaître l’origine du nom de ce lieu), Le Moulin de la Folle, et tant d’autres qui sonnent …

Alimentation à surveiller dans ce genre de pratique sportive ! Merci Édouard pour ton arrêt au Relais des Lacs à Bonnecombe (on était sacrément en retard sur l’horaire), tu nous as attendus pour partager avec nous (Thierry et Olivier étaient là aussi) un délicieux aligot (à volonté ! On a mangé la charcuterie en entrée, on a fait impasse sur le fromage et le dessert)

https://relais-des-lacs.fr/

 

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La trace après Bonnecombe était magnifique … C’est là que j’ai eu une casse sur un de mes sacoches : elle a trop été secouée et une des vis d’accroche a cédé, réparation avec deux chambres à air (merci pour l’idée !) et je suis reparti, avec du retard. La fabrication de la sacoche n’est pas à mettre en cause mais j’avais quand même déjà pu observer lors de mon vélotaffing une faiblesse sur la fixation de l’accroche : la patte qui tient la sacoche n’est pas assez large et si ça secoue la sacoche tire sur la patte, j’avais déjà réparé et consolidé suite à des trajets un peu secouants … Je sais comment remédier à cela et je continuerai à utiliser ces sacoches en bikepacking Gravel, même si la sacoche de selle est plus utilisée et que mes sacoches peuvent en faire rigoler certains. Ce que j’ai apprécié sur ce raid, c’est que personne n’avait d’attitude hautaine façon « Moi j’ai fait, je sais ! ». J’ai rencontré de sacrées pointures dans le domaine du bikepacking, de la longue distance ou de l’ultra, j’ai beaucoup appris ne serait-ce qu’en les regardant, j’ai discuté mais pas un n’était sectaire. Parfois, dans certains sports, dans certaines activités, dans certains domaines, un corporatisme sectaire se met en place, ça m’agace, on voit à quoi ça peut mener … Voilà pourquoi je serai celui qui roule avec des sacoches en vélo de garnotte … Vous me reconnaîtrez à ça, je serai certainement le seul …

 

 

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Les hivers sont rudes sur tout le plateau, la neige abondante, les adeptes du ski de fond doivent se régaler.

J’ai choisi de continuer la trace exacte jusqu’au Lac de Moulinet que l’on voyait de loin, pas déçu de ses abords, lac à la fois sauvage par les tourbières qui le bordent et aménagé pour une halte bucolique.
Après le lac, il fallait monter, j’ai donc bien mouliné et pour parer à une éventuelle casse sur la deuxième sacoche, j’ai un peu jonglé avec la trace initiale : si le chemin semblait pas trop cabossé, je m’y engageais, sinon je cherchais la piste ou la route la plus proche … C’est pourquoi j’ai mis pas mal de temps pour boucler cette première étape et ces quelques 100 bornes et 2328 m de D+ …

 

 

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Bivouac au Cosy camping de Saint-Chély d’Apcher, petit bémol : l’autoroute passe à proximité et la départementale qui le borde a été particulièrement bruyante, peut-être à cause de la fête locale, nous avons eu droit à un concert de vrombissements de voitures et de deux roues (plutôt mobyletttes) jusqu’à tard dans la nuit. En plus, comme j’étais arrivé tard, je n’avais pas gonflé mon matelas, je l’ai regretté et donc très mal dormi, j’ai fait quand même un cycle complet de 2 heures entre 4 et 6 heures … Ceux qui ont dormi à l’hôtel ont aussi bien participé involontairement à la fête locale et le bruit qui l’accompage, tout comme ceux qui avaient choisi le bivouac au bord de l’étang du joli espace vert en centre-ville …

Voir aussi l’album photo dédié.

 

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