Sansot – Orsenna – O’Brien

 

 

chemins aux vents

Chemins aux vents, Pierre Sansot

« Le chemin m’exalte… Le chemin fait de moi un homme libre et fier. J’ai donc cherché à restituer avec des mots ce que j’ai cru entendre, apercevoir, respirer. Les chemins de terre avec leurs saisons, leur boue, leurs bas-côtés, leurs bornages, et les sentiers de haute montagne qui s’élancent vertigineusement vers le ciel, les chemins du tout proche mêlés à notre chair et qui en sont comme l’enveloppe, les chemins de l’ailleurs où il est bon d’affronter l’air du large et ceux qui ne mènent nulle part parce que leur destination n’est inscrite sur aucune carte. » – Pierre Sansot –

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

expo coloniale

L’exposition coloniale, Érik Orsenna

Je m’appelle Gabriel.

Je suis né en 1883 à Levallois, capitale des chevaux. Louis était mon père, très gourmand de mariages. Moi, depuis plus d’un demi-siècle, j’aime deux soeurs : Clara, la longue, photographe de shtetls, et Ann, la blonde, une femme d’affaires qui ne se donne que debout.

Grâce à elles, ma vie aura ressemblé à une exposition coloniale : un faux empire, des rêves trop grands, un spectacle pour les familles…

Grâce à elles, j’aurai connu l’Amazonie, Belem do Para, le positivisme, le port de Londres, la course automobile, la vie secrète de Clermont-Ferrand, les belles amies de Freud, le visage hideux du Vélodrome d’hiver, la vieille Hué, capitale des tombeaux… Et tant d’autres curiosités.

Ann et Clara m’auront appris des vérités insoupçonnées, par exemple que le caoutchouc ressemble à la démocratie, il évite les guerres civiles entre les choses, que sans les bicyclettes jamais nous n’aurions perdu Dien Bien Phu, ou que les chagrins d’amour sont plus doux dans la jungle…

 

 

 

 

 

 

 

Le-troisieme-policier

Le Troisième policier, Flann O’Brien

Prototype (à l’irlandaise) du polar métaphysique — cartésiens s’abstenir. Joyce salua en O’Brien son égal : « Un écrivain authentique, doué du véritable esprit comique. » Brendan Behan : « Je le lis avec soulagement et jalousie. » Edna O’Brien : « Avec Joyce et Beckett il constitue notre trinité de grands écrivains irlandais. » « Écrit en 1940, refusé par tous les éditeurs et publié seulement en 1967, après la mort de Flann O’Brien, Le Troisième policier inaugure un nouveau genre de thriller : le « véli-vélo insoluble ». Histoire d’un jeune homme, affligé d’une jambe de bois, qui tue un vieillard mais, la nuit suivant le meurtre, échange avec celui-ci des considérations sur la force du refus, le Non comme principe de vie, tout en se disant qu’il est bien dommage d’avoir trucidé un homme d’aussi agréable compagnie. Sur quoi l’unijambiste continue son exploration du pays des Merveilles et rencontre des policiers ferrés en théorie atomique (selon laquelle les gens qui passent leur vie sur leur bicyclette voient leur personnalité confondue avec l’engin) et dont la principale obsession est de traquer des bicyclettes ayant un taux élevé d’humanité » (LINDA LÊ) Policiers farfelus mais peut-être perspicaces, savants fous mais cependant philosophes, assassins délirants… Le polar métaphysique à son sommet.

 

 

 

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