Je me suis aligné sur la Cap Nore ce matin …
Deux mots pour qualifier cette manifestion labellisée à juste titre « rando d’or » par la FFC : beau, exigeant.
Le départ est donné à Villegly, les deux distances reines sont le 80 et le 100 km sur lequel je me suis inscrit. Les circuits de 60, 80 et 100 km vont chercher le Pic de Nore (1200 m d’altitude) par des variantes spécifiques. Attention à la barrière horaire sur le 100 km, il faut impérativement partir avant 7h30 pour espérer passer, et ne pas traîner, à moins d’être un missile …
Le site est magnifique, grandiose, sauvage ; les terrains, la végétation, sont très variés et la pierre bien présente …
Exigeant : je vous laisse deviner le dénivelé cumulé, les descentes sont très techniques, typées endruo, voire trialisantes, sans répit. D’ailleurs, le samedi, 2 courses enduro sont organisées au départ du Pic de Nore.
Les montées sont aussi ardues, même si certaines empruntent quelques pistes.
Les participants aux deux longues distances ne sont pas là pour rigoler : ça envoie dur, j’ai vu passer tout au long de la journée (plus de 10 heures sur ou au-dessus de la selle, et aussi à côté pour pousser, ou descendre) de vrais missiles …
De toute façon, les 25 premiers kilomètres sont là pour te faire comprendre que tu vas en baver, au cas où tu aurais l’intention de venir en touriste … J’en ai bavé, un peu, beaucoup … Pendant un long moment, j’ai tout débranché, la variante du 100 km était dure, et repris du poil de la bête en atteignant (enfin) le sommet du Pic de Nore, ce genre de circuit ne pardonne pas si tu n’es pas en grande forme … Mais les paysages, les terrains, sont tellement beaux … Passionnément, à la folie …
Raid (très) exigeant pour le pilote (en tout cas pour moi) mais aussi pour la monture : ce genre de circuit met à rude épreuve le vélo et le matériel. Mon Titus n’a pas bronché, encore une fois c’est le pilote qui a montré ses limites, pas la machine … J’ai déjà écrit sur les chaussures SUPLEST, les Offroad ont bien passé l’épreuve dans la caillasse et les portés .
Le Pic de Nore nous a accompagnés longtemps : tu le vois au loin, tu te rapproches, tu grimpes, tu descends dans une vallée proche, tu remontes, tu redescends, tu avances, il recule, tu le vois de plus près, tu ne le vois plus, tu te retrouves derrière lui et enfin tu y accèdes pour basculer sur les 25 derniers kilomètres. Là, tu te dis, « C’est bon, ça descend ! ». Oui, ça descend, mais alors dur, et ça remonte un peu plusieurs fois pour finir en beauté sur Villegly. Et la descente empruntait une partie de l’enduro de la veille …
Plus de 1700 participants sur le week-end pour l’enduro, la rando pédestre, les 5 distances proposées en VTT. Malgré cela, pas de bouchons, les départs libres permettent de fluidifier la circulation.
Les ravitaillements sont copieux : fruits frais ou secs, gâteaux, saucisse grillée (excellente !) et un peu de pinard pour les amateurs (je n’y ai pas touché), etc.
Organisation au top, circuits très bien pensés, un sacré travail en amont, notamment pour le tracé du circuit, la manifestation est réputée, ça vient de très loin pour s’aligner sur la Cap Nore. Bravo au club ATAC qui a aussi une belle réputation et bravo à tous les bénévoles !
Le circuit a emprunté la voie de Carcassonne, ancienne voie qui ralliait la cité et toute la région aux glacières installées sur les contreforts du Pic de Nore : l’homme récoltait la neige, la stockait dans des puits d’une dizaine de mètres de profondeur, recouvrait de fougère. La neige était stockée dans des moules dans des balles de tissus de 50 à 100 kg. Le transport se faisait par charrette. Les premières glacières datent du XVIème siècle.
« Respect les mecs ! » à Adrien et Marc qui sont venus des Landes en bikepacking pour la manifestation, se sont alignés sur le 100 km et vont rentrer chez eux en vélo … J’ai roulé un peu roulé avec eux, les messieurs en ont sous la pédale …