J’écris sur des temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître : en ces temps-là, il m’arrivait d’appuyer assez fort sur les pédales et d’aller assez vite, même sur des parcours assez exigeants, à cette époque, même si je n’ai jamais eu ni l’esprit à compétition ni le niveau …
Ce n’est pas suite à la balade du jour, je n’ai d’autre prétention depuis un certain temps que de prendre du plaisir sur le vélo, faire des efforts tout de même mais sans me soucier de ma vitesse moyenne ou du chrono … Je ne regarde l’heure que pour affiner ou modifier ma trace si besoin … Et il m’arrive de faire, toutes proportions gardées, des « gros » (et beaux) « trucs » …
La balade du jour, cette ligne de crête sur le versant Nord de la Bellongue, entre Paloumère, Cornudère et Col de la Croix-de-Guéret, il y a un moment que je l’avais coché sur ma Gravel de montagne to-do-list …
Pour beaucoup de cyclistes, poser le pied au sol pour pousser ou marcher est un aveu d’échec ou de faiblesse … La balade du jour, en ce sens, est assez exclusive : pas de connotation élitiste ou sélective, la balade exige des moments plus ou moins longs de pousser et de porter, et pour la descente qui suit le Sommet de Cornudère, assez technique, le temps passé à côté du vélo dépendra de votre bagage technique ou de la forme du moment, un passage se fera obligatoire à pied, voire en porté … Et j’écris souvent sur le sujet, cela ne me pose aucun problème de marcher à côté du vélo (c’est tout de même sur des portions assez pentues), de pousser ou de porter …
J’apprécie arriver sur des sites touristiques de façon inhabituelle, c’est ce que j’ai fait en passant au Col de Portet d’Aspet : j’y suis arrivé par la piste forestière de Bellongue Nord depuis Galey, plus haute, et j’en suis reparti par le Gr78 pour rejoindre la Route forestière du Picon, avec de superbes vues sur le Cagire et la chaîne des Pyréneées, au-dessus de Razecueillé puis celle de Paloumère avant d’entrer dans le vif du sujet : grimper pour atteindre la ligne de crête.
Premier pousser pour passer au Plan de Liet avec une carcasse de cheval bien rognée mais pas si vieille que ça pour mettre en condition, au-dessus de la Cabane de Roque Pi, pour rejoindre le Tuc de Haurades à 1 554 m. La suite se fera sur la ligne de crête, sur les traces des estives, herbeuses, avec de superbes panoramas : Pas de l’Âne, Cap de Mourens, Tuc de Tucol et Sommet de Cornudère. Je suis passé à côté de la Cabane de Cornudère et du Trou de l’Église où il n’y a pas d’église. Le site est prisé des randonneurs et des parapentistes. Il vaut mieux y passer hors saison d’estive. Quelques chevaux et deux troupeaux de bovins y passaient encore, ne jamais traverser un troupeau de vaches …
J’ai retrouvé la Piste forestière de Bellongue Nord après la Col de la Croix de Guéret et suis revenu sur Villeneuve par Le Plan au-dessus de Buzet, magnifique descente que je connais bien jusqu’à Villeneuve.
Galey est un superbe village d’altitude, avec des belles bâtisses cossues, et des maisons traditionnelles en pierres et toits d’ardoises et aux fours à pains caractéristiques de ces vallées du Couserans :
La commune existait déjà au XIIème siècle, un casal s’y trouvait : exploitation agricole auto-suffisante, Saint-Quentin de Galaer. Les templiers en auront ensuite la charge. C’est à cette époque qu’est construite l’église Saint-Pierre qui domine le village. Le calvaire et sa chapelle furent bâtis à l’initiative de Madame de Coarraze, baronne de la seigneurie d’Aspet.
Gravel, pas Gravel ? Je m’amuse de temps en temps avec ce débat qui pour moi ne pose pas la bonne question : dis-moi quels terrains as-tu à disposition, je te dirai quel Gravel tu fais …
Tout d’abord, le Gravel est vraiment un vélo couteau suisse, il passe partout et permet de n’avoir qu’un seul vélo à une époque où l’hyper spécialisation de nos montures a encore court : vélo aéro, randonneuse, baroudeuse, course, enduro, descente, fat bike, etc. Si on ne recherche pas la performance et le chrono à tout prix, le Gravel est le vélo parfait. Un seul vélo, une seule paire de roues, ça marche !
Ensuite, la pratique vélo dépend d’abord des terrains à disposition : on n’aura pas la même pratique dans les Landes, dans les Vosges, dans l’Aubrac, dans le Ch’Nord ou en bord de mer en Camargue … La pratique américaine (des pistes infinies droites) n’est pas valable ici. Pour ma part, la région toulousaine et ses grands alentours présente des terrains très variés, on y trouve de belles et longues pistes en gravier mais beaucoup plus de pistes agricoles herbeuses ou caillouteuses et des sentiers variés, il serait dommage de ne pas s’y aventurer. Car c’est ça aussi pour moi le Gravel : renouer avec l’aventure, la route s’arrête, une piste suit, un chemin suit, j’y vais !
J’ai commencé par le VTT, cela influe donc sur ma pratique Gravel et ce que j’en fais : je ne sors pratiquement plus mon VTT et le réserve à des parcours plus typés enduro, quand c’est trop facile en VTT, voire ennuyant techniquement (toutes prétentions gardées), j’y vais en Gravel … Je réapprends à piloter, à réfléchir où poser la roue pour passer, etc. Les quelques randonneurs croisés sur cette balade particulière se sont demandés ce que faisait là ce type avec un vélo avec ce cintre route …
En Gravel, on ne s’embête sur aucun terrain, le vélo n’est mauvais nulle part, il est même partout bon !
L’intérêt du Gravel est que tu peux vraiment en faire ce que tu veux, sans limites, s’y rajoute le succès, le commerce, le business, le marketing, la professionnalisation, les compétitions, c’est un autre débat …
Et il fallait bien que je publie une trace un peu particulière pour la 600ème publication sur Strava en 5 ans, sachant que je regroupe mes trajets de véloboulot …
Photos réduites en qualité pour assurer leur publication, le réseau est quelque peu perturbé ici …
La trace : https://www.visugpx.com/C5MyV6ytL5
Une réponse
Très beau reportage encore une fois et de magnifiques photos aux couleurs de l’automne.
Désolé je n’ai pas vu toutes les 600 publications.
Bien amicalement
Alphonse