Longue (ou moins longue), avant et pendant …

Fin d’année scolaire très fatigante, la semaine a très mal commencé et n’a pas trop mal fini, une grosse pression avec le Grand Tour le 1er juin, fatigue physique et dans la tête et l’envie de bien évacuer tout ça … Des kilomètres aussi « à rattraper » sur le cumul de l’année, même si le bilan purement comptable n’est pas une priorité pour moi.

Envie donc de faire une bonne (grosse) longue avec du rouler de nuit et un coin que j’avais coché depuis longtemps sur ma to-go-list : le Pays de Sault, le Rébenty, le Col du Chioula, le Col de Marmare et les Gorges de la Frau. Un gros cumul de dénivelé sur une centaine de kilomètres pour traverser tous ces coins et une longue pour y accéder et en revenir …

Avant … Je prévois un départ à 21 h pour rouler 4 ou 5 heures et faire un bivouac court et léger pour attaquer le dur de très bon matin.
Je choisis donc de tracer en suivant la V80 Véloroute des Deux-mers jusqu’à Bram pour suivre ensuite la V81 Piémont pyrénéen jusqu’à Chalabre, du roulant, du plat donc.
Ma trace part ensuite vers Puivert, Roquefeuil, Belcaire, Camurac pour commencer à prendre de la hauteur, suivre quelques forestières que je soupçonne fort belles, descendre ensuite sur la fin des Gorges du Rébenty, prendre du goudron pour grimper au Col du Pradel, basculer sur Ascou et grimper au Chioula.
Le Col de Marmare est un peu plus bas, une forestière mène au Col de Fajou puis au Col de la Gardie entre forêt et prairies. C’est dans ce coin que l’Hers-Vif prend sa source et a creusé les Gorges de la Frau. J’avais déjà suivi le cours de l’Hers-Mort qui est bien vivant mais moins long que le Vif et moins torrentueux, qui prend sa source dans le Razès et se jette dans la Garonne du côté d’Ondes, j’ai eu l’occasion d’écrire de décrire à ce sujet … L’Hers-Vif, lui, est le principal affluent de l’Ariège, il parcourt 134,9 km (soyons précis) et la rejoint à Cintegabelle, je n’ai pas prévu d’y passer cette fois mais j’aurais suivi l’Hers plus tôt le long de la V81 et le retrouverai à Mirepoix.
Une fois les Gorges de la Frau passées, il restera un peu de dénivelé pour rejoindre Lavelanet, la suite et la fin seront plus faciles à aborder …
Mirepoix, pittoresque cité médiévale que j’ai déjà eu l’occasion de traverser, avec sa belle place, ses maisons à colombages, ses couverts et sa halle est un incontournable.
La trace rejoint ensuite le Lac de la Ganguise pour récupérer la V80 et rentrer sur Toulouse.

Je propose à Julien et Bruno de m’accompagner, ils apprécient tous les deux ce genre de balade avec bivouac léger, je fais un tour sur Googlemaps, l’Église Saint-Pierre à Chalabre semble avoir un grand porche qui pourrait nous accueillir … Bruno suggère et c’est un très bon choix de pousser jusqu’aux tribunes du stade communal, celui-ci semble ouvert, elle sont abritées et il n’y aura pas le son des cloches … Reste à surveiller les prévisions météorologiques qui semblent évoluer de façon favorable pour la fin de semaine.

Je pense que la balade sera très belle et très dure, en tout cas pour moi …

Pendant … Je retrouve Bruno et Julien à Ramonville en bord de Canal du Midi et nous partons direction Castelnaudary, c’est un peu plus loin que nous quitterons le canal pour rejoindre Bram.
Léger vent de face, pas gênant, les arbres plantés le long de la véloroute du Canal des deux mers et les arbustes coupent bien le vent.
C’est à hauteur d’Avignonet-Lauragais que le temps va changer : de grosses bourrasques et la pluie s’invite à la balade, il faudra que l’endroit trouvé pour le bivouac soit à l’abri.
Nous continuons donc et suivons la V81 qui relie Bram à la portion historique entre Mirepoix et Lavelanet. Cette V81, Véloroute verte du Piémont pyrénéen, a pour vocation dans le futur à être la première véloroute de massif en reliant l’Océan atlantique à la Méditerranée en logeant les Pyrénées. Plusieurs tronçons exclusivement aménagés en voies vertes existent déjà, dont ce tronçon que nous suivons cette nuit

J’écris souvent sur le sujet : notre association – et j’en suis très heureux, et ça dénote aussi de la bonne ambiance qui règne en son sein – rassemble toutes les pratiques : du sport oui, de la performance aussi, mais pas de compétition, avant tout du partage. Julien et Bruno font partie du noyau de l’association habitué (si on peut l’être) à la longue et très longue (plus de 600 km, 1200 km, on peut dire que c’est très long), Julien est donc très souvent devant et Bruno impressionne toujours par sa régularité de pédalage, un métronome ! Nul besoin de capteur de fréquence.

C’est en passant le premier tunnel vers deux heures du matin, assez long, de cette voie verte (la plupart des tunnels sont éclairés, dans celui-ci des détecteurs installés tout au long du tunnel déclenchent et maintiennent l’éclairage tant qu’il y a de la circulation, on y reviendra un peu plus loin) que nous pensons à y établir notre bivouac : le tunnel est long, particulièrement sec (les suivants le seront beaucoup moins), la température constante, il n’y pas trop de courant d’air. Nous sortons donc notre matériel pour dormir : couverture de survie, matelas gonflable pour Bruno et moi, duvet ou bivy, je complète avec mon petit oreiller gonflable très confortable. Et pour ne pas déclencher les capteurs installés dans le tunnel, nous nous installons avec Bruno dans deux des petits retranchements disposés régulièrement, Julien restera dans la rigole en béton le long du tunnel, un peu froide … Le reste du sol est constitué de sablette ou de gravier.
Nous décidons de nous accorder un repos de quatre heures.

Réveil vers 6 heures, je prends deux compotes, deux tranches de pain d’épice (c’est ce que j’avais prévu comme premier en-cas au réveil), nous repartons en direction de Chalabre où nous avons prévu de nous arrêter pour petit-déjeuner et prendre quelques provisions.
Nous nous arrêtons à la boulangerie puis au Bar des Sports où nous sommes accueillis très gentiment. Chalabre est une commune pittoresque qui mérite le détour et la halte.

Le temps est couvert, nous discutons un peu du programme (chargé) prévu dans la journée.  Je propose de contourner la première partie du gros relief prévu en passant à Espezel (nous pourrons y manger aussi si besoin) et en descendant ensuite chercher les Gorges du Rébenty que nous remonterons jusqu’au Col du Pradel.

Nous passons Puivert et son château (à noter que la halle au centre du village est propice au bivouac : elle est fermée par deux murs, est donc à l’abri du vent et il y a des toilettes publiques sur la place), prenons de la hauteur au-dessus de L’Escale pour aller chercher une superbe portion Gravel avant de redescendre sur Espezel.
Il y a de quoi se ravitailler à Espezel : deux épiceries, une boucherie, restaurant ou bar-restaurant. Et il y a un très joli espace couvert et aménagé autour de la fontaine : une table et quatre chaises, un bouquet de fleurs frais, une bibliothèque type coins des livres où l’on peut emprunter et déposer … Julien va dénicher quelques livres romanesques contenant quelques passages quasi-torrides ou propices à libérer l’imagination … Nous nous installons donc là pour manger après avoir fait quelques courses. Deux cyclosportifs (ou compétiteurs) en reconnaissance de l’Ariégeoise s’arrêteront là aussi et, sacrée coïncidence, Luc, Astrid, Marta et Marcel de notre association vont aussi passer là. Ils sont venus en véhicule dans le coin pour une balade Gravel.

Nous repartons donc pour rejoindre les Gorges du Rébenty et grimper au Col du Pradel sur une quinzaine de kilomètres.
Ces gorges sont superbes, certains passages très étroits, la pente régulière, par endroits plus accentuée.

Dans la montée, je croise une bonne dizaine de cyclistes qui descendent, seuls deux répondent à mon salut vocal … J’ai déjà écrit sur ces compétiteurs ou cyclo-sportifs qui ne répondent pas au salut de la main de peur de perdre quelques watts ou du temps, là c’était en descente, ils n’allaient pas vite, que voulez-vous ma petite dame, beaucoup de choses se perdent …

Le Col du Pradel culmine à 1673 m et est prisé des cyclistes, plutôt par son versant donnant sur Ax-les-Thermes : il présente de nombreux virages, a une pente moyenne de 6,62 % et des parties à plus de 11 %.
Depuis Niort-de-Sault, par où nous passons, la pente moyenne est identique (6,61 %), il y aussi des parties à plus de 11 %, mais les virages sont beaucoup moins nombreux, le route suit les gorges, elle est abritée (très intéressant sous le soleil), on ne profite pas de panoramas sur la vallée.

Julien et Bruno me distancent, la pluie reprend et la température descend. Il n’y a pas de réseau, j’arrive tout de même en prenant un peu de hauteur à joindre Julien pour lui donner ainsi qu’à Bruno un bon de sortie s’ils veulent aller se frotter au Col du Chioula puis ensuite au magnifique programme Gravel engagé après le Marmare pour rejoindre les Gorges de la Frau. Pour ma part, je vais rejoindre Ax-les-Thermes et prendre le train, je vais trop traîner, la pluie est de la partie, la température a bien chuté. La veille, au même endroit les conditions étaient estivales, le ciel dégagé et le soleil au rendez-vous.


Bruno a aussi un peu froid, tous les deux décident de m’attendre et de prendre la même option.
Nous entamons une belle descente du Col, la route est étroite jusqu’à Ascou (le Pailhères est dans le coin) le revêtement n’est pas de qualité constante, il faut faire attention. Après Ascou, la route devient beaucoup plus large, le bitume de meilleure qualité, nous rejoignons avec Julien un groupe de cyclistes espagnols, au moins l’un d’entre eux n’a pas apprécié être dépassé par un vélo avec des sacoches, un peu sale … Nous n’avons pas roulé aux vitesses des coureurs professionnels, certains sont de sacrés virtuoses.

Notre balade s’est terminée à Ax-les-Thermes pour prendre le train et rentrer sur Toulouse.

Je reviendrai faire cette trace entre le Marmare et les Gorges de la Frau, en train jusqu’à Ax et en passant par le Chioula.

Merci à Bruno et Julien de m’avoir accompagné, l’aventure associative Ô Gravel est une belle aventure humaine, elle m’a permis de faire de belles rencontres, de partager de bons moments sportifs humains autour du vélo, merci à tous ceux qui partagent ces moments avec eux, vous vous reconnaîtrez …

Photos et vidéos partagées par Julien :

2 Responses

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *