J’ai presque terminé (il me reste une centaine de bornes à faire sur ce thème, peut-être est-ce pour cela que j’y vais maintenant par petites touches) mes prospections toulousaines sur le thème « partout ou presque ou en tout cas beaucoup … ». Je reviendrai rouler dans Toulouse, j’y viens régulièrement, j’y prends plaisir mais je ce ne sera plus pour sillonner les quartiers en long, large et surtout travers …
Petit tour (parti tard) pour aller compléter mon inventaire rive gauche avec l’Université Jean Jaurès.
Au sujet de la rive gauche de la Garonne, je tiens à saluer certains et certaines blogueurs/blogueuses qui comme tant d’autres et beaucoup de médias sont experts en sociologie et risques urbains : le Mirail, les Trois-Cocus (dont j’ai déjà raconté l’histoire), les Izards, Empalot, La Fourguette, Matabiau, la Faourette, Bagatelle, sont pour eux des quartiers malfamés, dangereux, etc. Je ne nie pas que certains endroits de Toulouse peuvent être « chauds », la délinquance existe, les trafics de drogue et autres aussi, etc. Oui, aussi, la vie est rendue difficile pour les habitants de certains quartiers par ce contexte compliqué, non je ne promènerai pas de nuit dans certains secteurs … Mais il est peut-être bon de souligner aussi les aspects plus positifs, qui pourraient donner espoir de voir les habitants retrouver une certaine quiétude. Je suis passé de nombreuses fois dans ces quartiers, en journée, en vélo, ce qui peut surprendre, je m’y suis arrêté dans les commerces, j’ai discuté, j’ai salué les gens que je croisais, oui, j’ai pu voir des guetteurs en bas des immeubles, des échanges illicites, je n’ai jamais été agressé … Je ne suis pas naïf ni utopiste mais arrêtons de critiquer certaines quartiers ou villes de France, laissons travailler les gens qui oeuvrent à leur réhabilitation, aidons les populations qui y vivent, questionnons-nous aussi sur la cause des problèmes qui s’y posent, sur la façon dont on a bâti et peuplé ces lieux.
Les parcs du Mirail, de la Reynerie, de Bellefontaine sont très agréables. Des réaménagements urbains sont réalisés pour apporter des espaces verts, plus d’espace, plus d’air. Le campus Jean Jaurès a été lui aussi réaménagé et est très agréable.
Je suis ensuite retourné à la Cité La Cépière où j’étais déjà passé, cité qui m’avait marqué, et où je me suis arrêté pour discuter de son histoire avec deux très gentilles dames.
Cette cité-jardin faite de petites maisons longères en rez-de-chaussée est une ancienne cité ouvrière : l’ensemble a été construit dans les années trente pour accueillir les réfugiés de la guerre d’Espagne. Les employés de la Cartoucherie leur ont succédé. L’intérieur des logements a été rénové au début des années 90. Il y a deux cités, une haute et une basse.
Toulouse Habitat, gestionnaire des lieux, mure les maisons au fur et à mesure des départs des locataires, les deux dames refusent de quitter les lieux, craignant le futur de cette cité. Le projet est en gestation depuis 2015. Les maisons qui ne sont pas murées sont en grande partie occupées par des populations sédentarisées issue des gens du voyage, comme la cité Bourrassol à Casselardit ou le lotissement Picarel au Ginestous (entre zone inondable et zone industrielle …).
Les lieux sont vétustes, certains coins insalubres, certaines maisons squattées mais cette architecture de maisons ouvrières mériterait un classement aux monuments historiques, une protection, une réhabilitation sans destruction des murs. Le site est sous le couloir aérien de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, cela interdirait de grosses constructions. Quand on voit l’explosion urbanistique sur l’agglomération et comment les ensembles sont construits, on peut s’inquiéter du devenir de ces cités-jardins laissées ou poussées à l’abandon, leur situation géographique et certainement le gain à en tirer peuvent laisser sceptique sur leur avenir social …
Magnifiques couleurs en fin de journée avec ce contraste entre un ciel très gris au Nord et la belle luminosité au Sud, rayons du soleil rasants …