Périple 2024 – Also in English

En août 1865, les frères René et Aimé Olivier entreprennent avec leur ami Georges de la Bouglise un voyage pionnier qui les conduira de Paris à Avignon au guidon de leurs vélocipèdes Michaux équipés d’une selle en caoutchouc, d’une lanterne, d’un patin de frein sur la roue arrière, portant une petite valise, sur des routes empierrées stabilisées grâce à un nouveau revêtement mis au point par l’écossais Mac Adam … Il n’existe aucun compte-rendu officiel de ce voyage qui aurait duré huit jours.

Albert Laumaillé parcourt à la fin du 19ème 216 000 km en 16 ans à travers la France, l’Angleterre, la Suisse, l’Autriche, l’Espagne, l’Italie ou l’Algérie, dont 24 000 km pour la seule année 1879.

Thomas Stevens est le premier voyageur à vélo autour du monde de 22 000 km de 1884 à 1886, Annie Londonderry sera la première femme à voyager à vélo autour du monde. (in « Prendre la route, une histoire du voyage à vélo » d’Alexandre Schiratti).

Le vélo a toujours été une invitation à voyager, les récits ne manquent pas, l’aventure est toujours là … Je n’ai pas prétention à me comparer à ces premiers explorateurs à vélo ni à ceux d’aujourd’hui qui voyagent des mois ou des années entières à la (re)découverte de notre monde, n’a-t-on pas parlé très tôt de voyageurs cyclistes puis sous l’impulsion de Paul de Vivie, dit Vélocio, de cyclotouristes ?

Je consacre maintenant chaque été quelques jours à un voyage Gravel-touriste domestique, j’ai déjà écrit sur cette dénomination « domestique ».
Le vélo et plus particulièrement le Gravel qui donne accès aux chemins en tous genres (vraiment en tous genres quand on est amené à pousser ou porter le vélo, même lourdement chargé, c’est aussi ça le vélo) permet de partir à l’aventure vraiment au bout de sa rue … Même si le cumul kilométrique n’est pas une priorité pour moi, je compare ma pratique à celle de la randonnée à pied (d’ailleurs les randonneurs que je croise sont parfois surpris de voir un vélo emprunter certains chemins assez cahotiques), elle peut être aussi bucolique, elle me permet de faire plus de kilomètres sur la journée, de varier encore plus les paysages biogéographiques, la variété est vite là, je ne compte pas les paysages différents que je traverse … Le dépaysement est aussi au bout de la rue, d’autant plus quand le bitume au bout de celle-ci finit et laisse place à une piste ou un chemin.

Un intérêt indéniable à la pratique gravellistique est de permettre d’éviter la circulation routière qui peut être très anxiogène, j’en ai fait l’expérience encore lors de ce périple, les autres usagers pouvant oublier que le vélo a et doit avoir sa place sur les routes. À ce sujet, pour les portions bitumées j’ai privilégié sur la carte les petites ou toutes petites routes secondaires pour éviter quand cela a pu être possible les départementales très roulantes dans certains coins (en Corrèze par exemple).

J’ai aussi déjà employé le terme d’Hobo-Gravel avec l’idée de partir en toute liberté, sans destination exacte ou précise, sans chrono …
Je trace tout de même un itinéraire, je découpe en étapes mais je sais que je ne suivrai pas exactement la trace, que je m’arrêterai peut-être plus tard ou plus tôt.

Je prépare d’abord mes itinéraires avec un atlas, je choisis des villes pittoresques, historiques, des sites naturels particuliers, etc. Je trace ensuite sur Openrunner en variant les fonds de carte et en consultant aussi les vues satellites, je suis rarement désagréablement surpris. Pour ce périple par exemple, la seule surprise que j’ai eue s’est trouvée au niveau du barrage de la retenue d’Éguzon sur la Creuse : on ne peut l’emprunter pour traverser la rivière, je suis donc resté sur la rive gauche, bien m’en a pris …
Je varie mon itinéraire sur le terrain, en fonction de l’état des terrains (herbes particulièrement hautes cet été, montée trop pentue et trop caillouteuse, etc.), en fonction de la météo (je fais plus court, je fais un détour vers le coin de ciel moins chargé, ce qui ne marche pas à tous les coups), en fonction de mon état de forme et tout de même en fonction de l’heure ou des besoins (besoin en eau, courses à faire, etc.).
La trace n’est donc pas figée, elle me donne un cap général à suivre.

J’essaie aussi de trouver un « truc » un peu original à faire, un truc bien à moi, ce périple 2024 « Je rejoins Oléron mais je veux voir la Brenne avant » réponds bien à cette vélosophie …

En voici le compte-rendu basé que les petites publications succinctes faites au jour le jour sur Facebook et agrémenté de commentaires supplémentaires, d’anecdotes, de recherches sur les sites traversés …

Toponymie … J’aime lire les noms des communes et lieux-dits traversés, j’en ai trois à vous proposer pour cette édition 2024 : Le Champ des Cheveux dans la Vienne, La Cabane à Guenon (ou Guénon, dans les Deux-Sèvres, il y a bien une cabane, plutôt une grange, j’aurais dû la prendre en photo, son état n’est pas flatteur pour les guenons), La Gare aux Lapins en Charente maritime … La région Nouvelle-Aquitaine serait-elle particulièrement riche en toponymes originaux ? J’aimerais connaître l’origine de ces noms …

Dédicace spéciale à Pierre-Yves, mon « pater spiritualis » en vélo et plus particulièrement en VTT. C’est grâce à lui que j’ai bien mordu à l’activité et ai fait mon petit chemin personnel ensuite …

In August 1865, the brothers René and Aimé Olivier set off with their friend Georges de la Bouglise on a pioneering journey from Paris to Avignon, riding their Michaux velocipedes equipped with a rubber saddle, a lantern, a brake pad on the rear wheel and carrying a small suitcase, on gravel roads stabilised by a new surface developed by the Scotsman Mac Adam… There is no official account of this eight-day journey.
At the end of the 19th century, Albert Laumaillé covered 216,000 km in 16 years across France, England, Switzerland, Austria, Spain, Italy and Algeria, including 24,000 km in 1879 alone.

Thomas Stevens was the first cyclist to travel 22,000 km around the world from 1884 to 1886, and Annie Londonderry was the first woman to travel around the world by bicycle (in ‘Prendre la route, une histoire du voyage à vélo’ by Alexandre Schiratti).

Cycling has always been an invitation to travel, and there’s no shortage of stories about it. The adventure is always there… I wouldn’t presume to compare myself with those first explorers on a bike, or with today’s cyclists who travel for months or even years at a time to (re)discover our world. Didn’t we talk very early on about travelling cyclists, and then, under the impetus of Paul de Vivie, known as Vélocio, about cyclotourists?

I now devote a few days each summer to a domestic Gravel-tourist trip, and I’ve already written about this ‘domestic’ term.
The bicycle, and more particularly the Gravel, which gives access to all kinds of paths (really all kinds when you have to push or carry the bike, even if it’s heavily laden, that’s also what cycling is all about) allows you to set off on an adventure right at the end of your street… Even if racking up the kilometres isn’t a priority for me, I compare my cycling to hiking (and the hikers I meet are sometimes surprised to see a bike taking some of the rather bumpy paths), it can be just as bucolic, it allows me to cover more kilometres in a day, to vary the biogeographical landscapes even more, the variety is quickly there, I can’t count the different landscapes I cross … The change of scenery is also at the end of the road, all the more so when the tarmac at the end of it ends and gives way to a track or path.

One of the undeniable advantages of cycling on gravel roads is that it allows you to avoid road traffic, which can be very anxiety-provoking, as I found out again on this trip, when other road users can forget that there is and should be a place for bikes on the roads. On this subject, for the tarmac sections on the map I’ve favoured small or very small secondary roads to avoid, whenever possible, the very fast departmental roads in certain areas (in Corrèze, for example).

I’ve also used the term Hobo-Gravel before, with the idea of setting off in complete freedom, without an exact or precise destination, without a stopwatch…
Nevertheless, I draw up an itinerary, breaking it down into stages, but I know that I won’t follow the route exactly, that I may stop later or earlier.
First, I prepare my itinerary with an atlas, choosing picturesque and historic towns, special natural sites, etc. Then I plot my route on Openrunner, using the route planner. I then plot my route on Openrunner, using a variety of maps and satellite views, and I’m rarely unpleasantly surprised. On this trip, for example, the only surprise I had was at the dam at the Éguzon reservoir on the Creuse: you can’t use it to cross the river, so I stayed on the left bank on the left bank, which was fine …
I vary my route on the ground, depending on the state of the terrain (particularly high grass this summer, too steep and too stony a climb, etc.), the weather (I take a shorter route, I make a diversion towards the less heavy patch of sky, which doesn’t always work), my state of fitness and, of course, the time of day or my needs (need for water, errands to run, etc.).
So the route is not set in stone, it just gives me a general direction to follow.

I’m also trying to find something a bit original to do, something that’s very much my own, and this 2024 trip ‘I’m heading for Oléron but I want to see the Brenne first’ fits in well with this cycling philosophy…

Here’s the report, based on the brief posts I made on Facebook from day to day, with additional comments, anecdotes and research on the sites I passed through…

Toponymy … I love reading the names of the towns and places I’ve passed through, and I’ve come up with three for this 2024 edition: Le Champ des Cheveux in the Vienne, La Cabane in Guenon (or Guénon, in the Deux-Sèvres, there is indeed a hut, more like a barn, I should have taken a photo of it, its condition is not flattering for the guenons), La Gare aux Lapins in Charente maritime … Could the Nouvelle-Aquitaine region be particularly rich in original toponyms? I’d love to know the origins of these names…

A special dedication to Pierre-Yves, my ‘pater spiritualis’ when it comes to cycling and mountain biking in particular. It’s thanks to him that I got into the sport and went my own way from there …

Translated with DeepL.com (free version)

08/07/2024 Jour 1, Toulouse – Labastide-Murat (Lot)

Le périple 2024 est lancé… En solo cette fois, hobo-gravel touristique et introspectif … Premiers 100 km très cyclo, halte à Castelnau-Montratier, village pittoresque, puis direction Cahors et un peu plus loin …

Montauban

Passage de route à gué sur l’Aveyron à Piquecos, du côté de Lafrançaise, pittoresque, j’y suis déjà passé, je voulais lancer le périple 2024 par là.

Castelnau-Montratier

Gr65, Gr46, les Drailles du Lot, le mot peut avoir différentes orthographes en fonction des régions pour ces chemins dédiés à la transhumance des troupeaux, elles peuvent être très larges et sont reconnaissables aux petits murets de pierres qui les longent … Elles peuvent être bordées d’arbres ou arbustes, pratique sous la chaleur.
Ambiance méditerranéenne cigales comprises, pistes blanches, caillasse… Cahors et son Pont Valentré.

Premier jour, étape à Labastide-Murat. Je pensais que la trace passait devant un camping juste avant, je l’ai loupé, pourtant je n’allais vraiment pas vite sur la fin, pas vite non plus tout au long mais c’est mon rythme. Superbe portion Gravel entre Castelnau-Montratier et Cahors puis entre Cahors et Vers le long du Lot, et après Vers. Les 15 derniers kilomètres sur route, ça commençait à tirer … 170 km pour 1600 m de D+, vallonné quand même et quand tu es chargé et sur des portions Gravel, dès que ça dépasse 7% ça commence à être dur …

Le Lot est navigable, très agréable et aménagé pour cela : des écluses ont été construites au niveau de toutes les retenues ou digues. Gr65, Gr36, Gr46 et quelques portions de la bien nommée véloroute La Vagabonde …

J’ai déjà écrit au sujet des ornières, 2 principes à appliquer scrupuleusement :
1) Essayer de ne pas rouler dedans.
2) Si tu es dedans et que ça roule, restes-y ! Prudence tout de même… Et si t’y en sors, vas-y franchement ! Sinon c’est gamelle assurée, d’autant plus si tu es bien chargé à l’avant… Et si essaie d’en sortir trop lentement, tu vas mettre en application l’expression « choir comme une merde » … Heureusement dans ce cas, cela peut se faire sans dommages pour le vélo et le pilote …

Je n’ai pas eu la motivation pour faite demi-tour et chercher le camping, je me suis donc installé dans un joli jardin public. Tout est fermé le lundi, j’ai testé la pizza 24h/24, plutôt une bonne surprise.

Demain, direction Rocamadour, Collonges-la-Rouge, la Corrèze …

Après Cahors, j’ai suivi le Lot que j’ai traversé par ce superbe vieux pont de chemin de fer que j’avais déjà emprunté en 2019, il n’est pas interdit à la circulation piétonne même s’il faut en connaître l’accès.

Le Pont Valentré à Cahors est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco dans le cadre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle. La légende dit que l’architecte du pont, lassé par la lenteur des travaux, aurait pactisé avec le Diable pour en faciliter l’achèvement. Le démon devait renoncer à prendre l’âme de l’homme s’il ne parvenait pas à remplir une mission qui lui serait confiée. Juste avant l’achèvement du pont, l’architecte donna un crible au diable en lui demandant d’aller chercher de l’eau pour ses ouvriers. Le démon ne put remplir sa mission, dut abandonner l’idée de prendre l’âme de l’homme mais jura de se venger. Il envoya un petit diablotin qui chaque nuit retira la dernière pierre de l’angle supérieur nord-ouest de la tour. L’architecte chargé de la restauration a fait immortaliser cette légende par une pierre sculptée représentant le diable tentant d’arracher la pierre du pont mais n’y parvenant pas, ses doigts étant coincés dans les joints de la pierre.

La trace : https://www.komoot.com/fr-fr/tour/1718724655

The 2024 journey has begun… Solo this time, a touristy and introspective hobo-gravel … The first 100 km were very cyclo, with a stop in the picturesque village of Castelnau-Montratier, then on to Cahors and a little further on …

Crossing a ford on the Aveyron at Piquecos, near Lafrançaise, picturesque, I’ve been there before, I wanted to start the 2024 tour there.

Gr65, Gr46, les Drailles du Lot, the word can have different spellings depending on the region for these paths dedicated to the transhumance of herds, they can be very wide and are recognisable by the small stone walls that line them… They may be lined with trees or shrubs, which is practical in the heat. Mediterranean atmosphere, cicadas included, white slopes, gravel… Cahors and its Pont Valentré.

First day, stage at Labastide-Murat. I thought the track was going past a campsite just before, but I missed it, although I wasn’t going very fast at the end, not very fast all the way through either, but that’s my pace. Superb Gravel section between Castelnau-Montratier and Cahors, then between Cahors and Vers along the Lot, and after Vers. The last 15 kilometres on the road were starting to take their toll… 170 km for 1600 m of D+, hilly all the same and when you’re loaded and on Gravel sections, as soon as it exceeds 7% it starts to get tough …

The Lot is navigable, very pleasant and has been developed for this purpose: locks have been built at all the reservoirs and dykes. Gr65, Gr36, Gr46 and some sections of the aptly named La Vagabonde cycle route …

On the subject of ruts, I have already written about 2 principles that should be scrupulously applied:
1) Try not to ride in them.
2) If you are in one and it rolls, stay there! Be careful though… And if you do get out, go for it! If you don’t, you’re bound to get hit, especially if you’re heavily laden at the front… And if you try to come out of it too slowly, you’ll be putting into practice the expression ‘falling like shit’… Fortunately, in this case, it can be done without damaging the bike or the rider …

I didn’t have the motivation to turn around and look for the campsite, so I set up in a pretty public garden. Everything’s closed on Mondays, so I tried the 24-hour pizza, which was a pleasant surprise.

Tomorrow, off to Rocamadour, Collonges-la-Rouge, the Corrèze…

After Cahors, I followed the river Lot, which I crossed by this superb old railway bridge that I had already crossed in 2019; it is not forbidden to pedestrians, although you need to know how to get there.

The Valentré Bridge in Cahors is listed as a UNESCO World Heritage Site as part of the Pilgrim’s Way to Santiago de Compostela. Legend has it that the architect of the bridge, fed up with the slowness of the work, made a pact with the Devil to facilitate its completion. The devil was to give up his right to take the man’s soul if he failed to complete a given mission. Just before the bridge was completed, the architect gave the Devil a sieve and asked him to fetch water for his workers. The devil was unable to fulfil his mission, and had to abandon the idea of taking the man’s soul, but vowed revenge. He sent a little imp who, every night, removed the last stone from the upper north-west corner of the tower. The architect in charge of the restoration had this legend immortalised in a carved stone depicting the devil trying to remove the stone from the bridge but being unable to do so because his fingers were stuck in the joints of the stone.

09/07/2024 : Jour 2, Labastide-Murat – Lac de Miel (Corrèze)

Erreur de manipulation du GPS au départ, il manque 2,5 km sur la trace : suivre le Gr jusqu’au Lac de Boutanes.

Lecture de circonstance : « Prendre la route, une histoire du voyage à vélo » d’Alexandre Schiratti aux Éditions Arkhé.
« Le vélocipédiste est l’homme mi-chair, mi-acier, que pouvait seul enfanter notre siècle de science et de fer. » Louis Baudry de Saunier.

30 bornes, 3 heures, Oh my Lot ! Magnifique et très vallonné … Première pause à Rocamadour.

Pause midi à Martel, village historique pittoresque.

Hier, j’ai traversé les rivières Tarn, Aveyron, Lot. Aujourd’hui c’est la Dordogne. J’ai retrouvé la véloroute V87 La Vagabonde. J’ai déjà rappelé qu’une véloroute est un itinéraire pensé pour les vélos qui emprunte les petites routes secondaires quand c’est possible. Ce n’est pas une piste cyclable… La culture de la lavande revient dans le Lot. En Dordogne, c’est la noix qui est la culture emblématique. Il fait chaud, c’est de saison, haltes régulières à l’ombre, les chemins sont bien ombragés.
Un peu laborieux ces 50 premiers kilomètres, je vais réduire la balade du jour et couper en trois les deux étapes prévues aujourd’hui et demain. On verra ça …

100 bornes aujourd’hui, 1800 m de D+. La balade a été exigeante, c’est pourquoi après Collonges-la-Rouge, j’avais prévu de quitter la trace initiale pour réduire le dénivelé positif, quand je peux j’essaie d’éviter aussi les trop forts pourcentages en montée sur les chemins … Chargé, c’est compliqué… Grosse erreur de direction, je me suis laissé porter par l’élan sur une longue descente sur une départementale, tout ça pour rien, j’ai dû remonter autant ensuite pour revenir dans la bonne direction, la trace sera bien explicite je pense. Halte au camping de l’étang du Miel même si le tarif est quelque peu prohibitif (32 €, n’oublions pas que le voyageur cycliste arrive en général tard, part tôt, n’a pas besoin d’électricité), très joli site, la douche a été appréciée ! Demain, je repartirai dans la bonne direction, sans doute pour une version plus cyclo, il y a encore un gros cumul de dénivelé…

Le corps a la mémoire de l’effort… Mes dernières longues sur 2024 ont été laborieuses, mon corps s’en souvient bien … J’espère qu’il va passer outre dès demain …

Quatre routes … Je suis passé aujourd’hui à mon premier « quatre routes », Les Quatre-Routes-du-Lot, je ne compte pas les « quatre routes ou je suis passé ». Je ne dois pas être bon en calcul ou en logique car ces quatre routes n’en sont en fait que deux qui se croisent, pour certains « quatre routes » par contre, ce sont bien des routes non alignées qui constituent le croisement. Oui, si tu places au milieu du carrefour, tu peux compter quatre routes mais je ne donne pas cher de ton espérance de vie …

La trace : https://www.komoot.com/fr-fr/tour/1718739873

A GPS error at the start meant that 2.5 km were missing from the route: follow the Gr to Lac de Boutanes.

Appropriate reading: ‘Prendre la route, une histoire du voyage à vélo’ by Alexandre Schiratti, published by Éditions Arkhé.
‘The velocipedist is the half-flesh, half-steel man that only our century of science and iron could have produced’. Louis Baudry de Saunier.

30 kilometres, 3 hours, Oh my Lot! Magnificent and very hilly… First break at Rocamadour.

Lunch break in Martel, a picturesque historic village.

Yesterday, I crossed the rivers Tarn, Aveyron and Lot. Today it’s the Dordogne. I’m back on the V87 La Vagabonde cycle route. I’ve already reminded you that a cycle route is an itinerary designed for bikes that uses minor roads whenever possible. It’s not a cycle path… Lavender growing is making a comeback in the Lot. In the Dordogne, walnuts are the emblematic crop. It’s a warm day, which is in season, with regular stops in the shade, as the paths are well shaded.
The first 50 kilometres were a bit laborious, so I’m going to cut the day’s ride short and split the two stages scheduled for today and tomorrow into three. We’ll see…

100 kilometres today, 1800 m of D+. The ride was demanding, which is why after Collonges-la-Rouge, I had planned to leave the original route to reduce the positive altitude difference, and when I can, I try to avoid climbing too steeply on the paths… It’s complicated when you’re carrying a load… I made a big mistake in direction, letting myself be carried away by the momentum on a long descent on a secondary road, all for nothing, I had to climb back up again afterwards to get back in the right direction, the track will be quite explicit I think. I stopped off at the Etang du Miel campsite, even though the price was a bit prohibitive (€32, bearing in mind that cyclists generally arrive late, leave early and don’t need electricity). It was a very pretty site and the shower was much appreciated! Tomorrow, I’ll be heading back in the right direction, probably for a more cyclo version, as there’s still a lot of climbing to do…

The body has a memory for effort… My last long runs on 2024 were laborious, and my body remembers them well… I hope it will get over it tomorrow…

Four roads … Today I passed my first ‘four roads’, Les Quatre-Routes-du-Lot, I don’t count the ‘four roads I’ve passed’. I must not be very good at maths or logic, because these four roads are actually just two that cross each other, but for some ‘four roads’, the roads that cross each other are not aligned. Yes, if you place your car in the middle of the crossroads, you can count four roads, but I wouldn’t put much store by your life expectancy …

Collonges-la-Rouge

10/07/2024 : Jour 3, Lac de Miel – Bugeat (Corrèze)

Vagabondages ce matin, j’ai d’ailleurs retrouvé la Vagabonde. À la carte, vagabondage météorologique et gravellistique pour éviter la pluie et chercher le soleil. Mais il a bien fallu reprendre la bonne direction. Très vallonnée la Corrèze.

Jour 3, 114 bornes et 1900 m de D+ cumulé, voilà pour les chiffres.

Pour le reste, je me suis fait un bon plaisir Gravel ce matin du côté de la Combe Lapeyre où j’ai suivi un petit canal puis un chemin sur une ancienne voie ferrée jusqu’à Pandrignes, beaucoup plus de bitume cet après-midi mais beaucoup de petites routes et peu de circulation, donc beaucoup de montagnes russes dans ce coin, ambiance montagne à plus de 900 m d’altitude … Je ne crois avoir roulé sur du plat. Les routes plus larges sont plus fréquentées mais par contre présentent des pentes moins sévères … À fréquenter tout de même avec modération …

Paysages de montagne aujourd’hui : prairies, grandes chênaie et hêtraies, forêt de conifères, de belles vaches et de beaux taureaux, pas encore mille, par contre de nombreux étangs …
De belles bâtisses en grosse pierre, toits en ardoise ou en lauze.

Bivouac en haut des tribunes du superbe stade de Bugeat. Je dormirai et rangerai au sec …

Passage à Égletons dans la journée, commune réputée pour la qualité de son enseignement dans le secteur du Bâtiment et Travaux publics. La ville est adossée aux contreforts du plateau de Millevaches (j’en compterai beaucoup mais pas mille) et du plateau des Monédières.

Je vais passer dans les trois départements, Corrèze, Haute-Vienne et Creuse sur ce plateau des Millevaches qui culmine à 977 m. Les Millevaches ne compte peut-être pas mille vaches ou en compte plus, par contre il y une multitude de lacs, étangs, tourbières, de nombreux cours d’eau y prennent leur source, dont la Vézère, la Creuse, la Vienne, la Corrèze.

L’étymologie des millevaches vient sans doute de « mille vacca », « mille sources » (« vacca » vient de « batz », source), une autre origine viendrait de « lieu élevé et vide » … Le plateau peut aussi être appelé le « château d’eau de la France » …
Le plateau alterne forêts de conifères, hêtraies, chênaies, landes, tourbières. L’hiver peut y être rude …

Une seule contrainte horaire dans ce périple : faire les courses avant la fermeture des commerces. J’ai privilégié les petites épiceries locales ou les boucheries traiteurs, j’ai fait les courses au jour le jour pour ne pas être trop chargé. On trouve tout de même pas mal de ces petits commerces, dont certains ferment assez tard.
J’ai voyagé avec un petit réchaud et une gamelle, c’est agréable de manger chaud le soir.
Plaisir du soir : une petite bière et du salé (chips, noix de cajou, assortiment pour apéritif).

La trace : https://www.komoot.com/fr-fr/tour/1718752526

Vagabonding this morning, I found the Vagabonde. On the map, meteorological and gravelly wanderings to avoid the rain and look for the sun. But I had to get back on the right track. The Corrèze is very hilly.

Day 3, 114 km and 1900 m of cumulative D+, that’s it for the figures.

As for the rest, I had a good Gravel time this morning on the Combe Lapeyre side, where I followed a small canal and then a path over an old railway line to Pandrignes. There was a lot more tarmac this afternoon, but lots of small roads and little traffic, so there was a lot of rollercoaster riding in this area, with a mountain atmosphere at an altitude of over 900 m… I don’t think I’ve ever ridden on a flat road. The wider roads are busier but have less severe gradients… However, they should be used in moderation…

Mountain landscapes today: meadows, large oak and beech forests, coniferous forest, beautiful cows and bulls, not yet a thousand, but many ponds …
Beautiful stone buildings with slate or lauze roofs.

Bivouac at the top of the stands of the superb Bugeat stadium. I’ll sleep and tidy up in the dry…

A day trip to Égletons, a town renowned for the quality of its education in the building and public works sector. The town backs onto the foothills of the Millevaches plateau (I’ll count many, but not a thousand) and the Monédières plateau.

I’m going to pass through the three départements, Corrèze, Haute-Vienne and Creuse on this plateau of Millevaches, which culminates at 977 m. The Millevaches may not have a thousand cows or more, but it does have a multitude of lakes, ponds and peat bogs, and is the source of many rivers, including the Vézère, Creuse, Vienne and Corrèze.

The etymology of millevaches undoubtedly comes from ‘mille vacca’, ‘thousand springs’ (‘vacca’ comes from ‘batz’, spring), another origin would come from ‘high and empty place’… The plateau can also be called the ‘water tower of France’…

The plateau alternates between coniferous forests, beech forests, oak forests, moors and peat bogs. Winter can be harsh here…

There was only one time constraint on this journey: to do the shopping before the shops closed. I opted for small local grocery shops and butchers and caterers, shopping from day to day so as not to be too busy. There are quite a few of these small shops, some of which close quite late.

I travelled with a small stove and a canteen, so it’s nice to eat hot in the evening.

Evening treat: a small beer and savoury food (crisps, cashew nuts, aperitif assortment).

11/07/2024 : Jour 4, Bugeat (Corrèze) – Châtelus-le-Marcheix (Creuse)

Petit passage en Haute-Vienne, hier je suis passé tout près de la source de la Corrèze, je suis maintenant en Creuse … Superbes pistes et superbes chemins, petite halte pour laisser passer une averse. Je suis à une quinzaine de kilomètres de Gentioux dont je montre chaque année à mes élèves la photo du monument aux morts si particulier, je n’ai pas fait le détour, pas dans la bonne direction et météo peut-être capricieuse. Le monument aux morts de Gentioux, comme certains autres (celui de Strasbourg est exceptionnel), est volontairement pacifiste, comment peut-il en être autrement quant au bilan en pertes humaines de cette sale guerre ? Et ce sont les victimes (anciens combattants, civils, membres des Conseils municipaux) de cette guerre qui ont fait ériger les quelques 36 000 monuments aux morts de notre pays. Celui de Gentioux montre un enfant qui serre le poing devant le monument où sont gravés les noms des morts pour la patrie de commune, « Maudite soit la guerre » est gravé sur la stèle.
Je rappelle si besoin qu’être pacifiste n’est pas être antimilitariste, Jean Jaurès était profondément pacifiste et profondément patriote avant d’être assassiné le 31 juillet 1914 …

Pause sandwich après un peu de roulage sous la pluie, le soleil devrait faire quelques apparitions …

Il a bien plu, je voulais initialement faire le tour du Lac de Vassivière, lac artificiel de 10 km², un des plus grands de France, j’ai préféré gagner 20 km, j’ai quand même pu border ce superbe lac

Pause goûter (pas de coca !) et sèche-linge à Bourganeuf. Et de l’eau ! Bruine, averses, orage et même un peu de grêle… Du Gravel à gogo jusque-là, j’ai fait des courses en prévision d’un bivouac ce soir.

Jour 4, 100 km, 1500 m de D+, beaucoup de Gravel, de superbes coins, de l’eau sur la tête et sur le sol. Des flaques innombrables, certaines bien profondes, certaines stagnantes, d’où les moustiques… Et des ornières, une m’aura eu …

Ce soir option bivouac au sec, sous le porche de l’église de Châtelus-le-Marcheix, au Cap, je suis sur la Via Vezelay, chemin de Saint-Jacques, j’ai suivi les Gr440 et 46.

La météo est incertaine, je ne mouillerai pas la tente et les affaires s’il pleut au moment de plier.

Le château de Châtelus n’existe plus, sa position prête à controverses … Certains le situent à Peyrusse, tout proche, dont on voit encore les ruines et qui aurait été occupé selon la légende par Aymerigot Marchès, célèbre pilleur … Le château devait plus logiquement se trouver près de l’actuelle église où j’ai trouvé abri. Il a fallu tout de même bien se positionner sous le porche qui est en fait sous le clocher et sans véritable plafond : il y a des étages en bois, accessibles par des échelles qui donnent accès au sommet du clocher, les lieux sont occupés par des oiseaux dont des chouettes, des pelotes de réjection

Ce matin, j’ai suivi un bout du Tour VTT de la Corrèze, après Bourganeuf la grande traversée à VTT de la Creuse.

À Bourganeuf, une pensée pour Monsieur Raymond Poulidor, la commune a accueilli un Grand prix cycliste, le Prix de la Saint-Jean, gagné par l’« éternel second » en 1961. Quand on connaît le palmarès du monsieur, ce surnom est bien injustifié … Bourganeuf accueille aussi le réputé Tour du Limousin.

Toujours des terres vallonnées, parfois tu te dis « C’est bon, voilà une belle descente », ça ne dure pas longtemps …

La balade demain dépendra de la météo : détour par les Monts d’Ambazac et le Lac de Saint-Pardoux ou voie « directe » vers la Gartempe et La Souterraine pour un bivouac de luxe chez Éric, Mila et Virginie …

Aujourd’hui, c’est à un Cinq-routes que je suis passé … La Place de l’Étoile à Paris est-elle une « douze routes » ?

Bonne nuit …

La trace en deux parties : https://www.komoot.com/fr-fr/tour/1718761880

https://www.komoot.com/tour/1718776454

Just passing through Haute-Vienne, yesterday I passed close to the source of the Corrèze, now I’m in Creuse … Superb tracks and superb paths, a short stop to let a shower pass. I’m about fifteen kilometres from Gentioux, where every year I show my pupils a photo of the very special war memorial. I didn’t make the diversions, as I wasn’t going in the right direction and the weather may have been fickle. The Gentioux war memorial, like some others (the one in Strasbourg is exceptional), is deliberately pacifist – how could it be otherwise, given the human toll of this dirty war? And it was the victims (veterans, civilians, members of local councils) of this war who had the 36,000 or so war memorials erected in our country. The one in Gentioux shows a child clenching his fist in front of the monument where the names of those who died for the commune’s homeland are engraved. ‘Maudite soit la guerre’ is engraved on the stele.
Jean Jaurès was a profound pacifist and patriot before he was assassinated on 31 July 1914…

Sandwich break after a bit of driving in the rain, the sun should make a few appearances …

It rained a lot, but I initially wanted to ride around Lac de Vassivière, an artificial lake covering 10 km² and one of the largest in France. I decided to save 20 km, but I was still able to ride around this superb lake.

Bourganeuf

Snack break (no cola!) and tumble dryer in Bourganeuf. And the water! Drizzle, showers, thunderstorms and even a bit of hail… Gravel galore so far, and I’ve done some shopping in preparation for a bivouac this evening.

Day 4, 100 km, 1500 m D+, lots of gravel, superb corners, water on my head and on the ground. Countless puddles, some very deep, some stagnant, hence the mosquitoes… And ruts, one of which got me …

Tonight I have the option of a dry bivouac, under the porch of the church in Châtelus-le-Marcheix, au Cap, on the Via Vezelay, the route to Santiago de Compostela, following the Gr440 and 46.

The weather is uncertain, so I’m not going to get the tent and my gear wet if it rains when I pack up.

The castle of Châtelus no longer exists, and its location is controversial… Some people put it at nearby Peyrusse, whose ruins can still be seen and which, according to legend, was occupied by Aymerigot Marchès, a notorious pillager… More logically, the castle should have been near the present-day church where I found shelter. I still had to position myself well under the porch, which is in fact under the bell tower and has no real ceiling: there are wooden floors, accessible by ladders that give access to the top of the bell tower, and the area is occupied by birds, including owls, and bird droppings.

This morning, I followed part of the Tour VTT de la Corrèze, after Bourganeuf, the great mountain bike crossing of the Creuse.

In Bourganeuf, a thought for Mr Raymond Poulidor, the town hosted a cycling Grand Prix, the Prix de la Saint-Jean, won by the ‘eternal runner-up’ in 1961. When you consider the man’s track record, the nickname is hardly justified… Bourganeuf also hosts the renowned Tour du Limousin.

Always hilly terrain, sometimes you think ‘That’s it, there’s a nice descent’, but it doesn’t last long…

Tomorrow’s ride will depend on the weather: a diversion via the Monts d’Ambazac and Lac de Saint-Pardoux or a ‘direct’ route to the Gartempe and La Souterraine for a luxury bivouac at Éric, Mila and Virginie’s…

Today, I went on a Cinq-routes … Is the Place de l’Étoile in Paris a ‘twelve routes’?

12/07/2024 : Jour 5, Châtelus-le-Marcheix (Creuse) – La Souterraine

Grosse averse, joli passage Gravel pentu pour éviter la route que j’ai descendu la veille pour arriver à Châtelus, petite pause grignotage sous une petite cahute posée dans un virage de la D5 à hauteur des Vergnauds au plus fort de l’averse … C’est très vert la Creuse, j’arrive dans un secteur que je connais bien. Les médisants ou jaloux diront que c’est parce ce qu’il pleut souvent et que c’est pour ça que les britanniques s’y installent, ce qui est tout de même un problème pour ceux qui vivent ici et qui veulent acheter … C’est aussi vert car il y a beaucoup d’eau : étangs, ruisseaux, cours d’eau …

Il n’y a pas de chocolatines ici, il y a pourtant des trucs qui y ressemblent mais je n’en comprends pas le nom, je vais manger des croissants pendant plusieurs jours … C’est pour moi une question de recette : la chocolatine est faite à base de pâte feuilletée, pas de pâte à pain … Je dis donc aussi « raisintine » pour « pain aux raisins » …
Le croissant et la chocolatine (le « pain au chocolat ») sont d’origine autrichienne (d’où le terme « viennoiserie »), la pâte à l’époque s’apparentait à de la pâte à brioche. La chocolatine était vendue comme « schokoladeen croissant », croissant au chocolat, d’où la méprise … À partir du XXème siècle, la recette évolue vers une pâte feuilletée et l’Académie française a intégré le mot « pain au chocolat » dans notre langue. Dans le Sud-Ouest et même au Canada, au Mexique ou en Amérique du Sud si on en trouve, on dit « chocolatine » … Le débat n’est pas clos et a même pu être violent, certains faits divers le confirment.

Je ne dirai pas que j’ai parcouru 550 bornes juste pour ça mais je voulais vraiment passer sur ce bord de Gartempe du côté de Fursac.

65 bornes aujourd’hui sur cette demi-étape, un peu plus de 1000 m de D+, balade très Gravel et jolis zigs-zags sur la carte. La pluie (l’orage) s’est bien calmée, j’ai profité comme je n’étais pas pressé puisque ce soir j’ai droit à un bivouac de luxe chez Éric, Mila et Virginie …

Quelques jolis sites autour de la Souterraine : la Gartempe, le Lac de Néravaud, les vestiges du château de Bridiers …

Bridiers

La trace : https://www.komoot.com/fr-fr/tour/1718779848

Big downpour, nice steep Gravel section to avoid the road I descended the day before to get to Châtelus, little snack break under a little hut on a bend in the D5 near Les Vergnauds at the height of the downpour … The Creuse is very green, and I’m arriving in an area I know well. Those who are jealous will say that it’s because it rains a lot and that’s why the British move here, which is a problem for those who live here and want to buy … It’s also green because there’s lots of water: ponds, streams, rivers…

There are no chocolatines here, although there are some things that look like them but I don’t understand the name, I’m going to be eating croissants for several days … For me, it’s a question of recipe: the chocolatine is made from puff pastry, not bread dough … So I also say ‘raisintine’ for ‘raisin bread’ …
The croissant and the chocolatine (‘chocolate bread’) are of Austrian origin (hence the term ‘viennoiserie’), and the dough at the time was similar to brioche dough. From the 20th century onwards, the recipe evolved into a flaky pastry and the French Academy incorporated the word ‘pain au chocolat’ into our language. In the south-west of France, and even in Canada, Mexico and South America if you can find it, people say ‘chocolatine’… The debate is not over and has even been violent, as some news stories confirm.

I wouldn’t say I rode 550 km just for that, but I really wanted to ride along the banks of the Gartempe near Fursac.

65 km today on this half-stage, just over 1000 m of D+, very Gravel ride and nice zigs-zags on the map. The rain (the storm) has calmed down a bit, so I’ve been enjoying myself as I wasn’t in a hurry, since this evening I’ll have a luxury bivouac at Éric, Mila and Virginie’s place…

Some lovely sites around La Souterraine: the Gartempe, Lake Néravaud, the remains of Bridiers castle…

13/07/2024 : jour 6, La Souterraine – Marais de la Brenne

Bivouac de luxe et bonne soirée avec Éric et Virginie. Nuit dans un vrai lit, courses le matin, un petit moment encore à La Souterraine pour un départ vers 12h en espérant voir le soleil. Direction Crozant que je connais bien et que j’ai découvert à travers la belle épopée BD des « Aigles décapitées », puis les bords de Creuse jusqu’à Argenton, Direction ensuite la Brenne et cap à l’ouest, c’est l’océan que je vise… Je suis à la moitié du périple…

C’est reparti !

Pause goûter (si si, c’est le goûter, sur de la longue, tu adaptes ton alimentation) en bord de Creuse après le barrage d’Éguzon, magnifique ! Je suis en Indre.

Crozant

Magnifique et deux dures portions entre Crozant et Gargilesse le long du Grp Val de Creuse avec un porté (vélo chargé, 20 kg) poussé pour prendre 70 m de D+ en pas grand chose.

Gargilesse-Dampierre pour la dénomination exacte, village de George Sand … Attention : le barrage d’Éguzon est interdit à toute circulation.

La suite sera tout aussi belle après Gargilesse avec une descente très enduro qui va aussi m’obliger à porter le vélo …

Après Argenton-sur-Creuse, je vais suivre une belle voie verte, la V94 Touraine Berry à vélo, sur un bon rythme. Tout au long du périple j’aurai croisé ou suivi plusieurs véloroutes : cette V94, la V93 Vélidéale, l’Eurovélo 1 Vélodyssée, la Vélo Francette, la Flow Vélo, et nombreux Gr, Grp ou Pr …

100 bornes cet après-midi pour atteindre les marais de la Brenne, superbes à traverser par les chemins… Bivouac tout près des chevreuils …

Je détourne souvent l’expression « allier l’utile à l’agréable » en allier l’agréable à l’utile quand je vais en vélo aux rendez-vous familiaux, l’utile étant la dépense physique. Ces deux derniers jours j’ai allié l’agréable à l’agréable : deux superbes journées Gravel commencées sous la pluie mais superbes par les sites traversés, agréable avec le bivouac de luxe offert par Éric et Virginie.

Ils m’ont fait découvrir un jeu de cartes que je recommande chaleureusement : The Game, qui te fait jouer en fait ensemble …

Les chevreuils aboient tout près… Bonne nuit.

La trace : https://www.komoot.com/fr-fr/tour/1718795941

Luxury bivouac and a good evening with Éric and Virginie. Night in a real bed, errands in the morning, a little more time in La Souterraine for a departure around 12 noon, hoping to see the sun. Off we go to Crozant, a town I know well and discovered through the wonderful comic epic of the ‘Beheaded Eagles’, then along the banks of the Creuse to Argenton, then on to the Brenne and head west, it’s the ocean I’m aiming for… I’m halfway through the journey…

Here we go again!

A snack break (yes, it’s a snack, you have to adapt your diet over the long haul) on the banks of the Creuse after the Éguzon dam, magnificent! I’m in the Indre region.

Magnificent and two tough sections between Crozant and Gargilesse along the Grp Val de Creuse with a loaded bike (20 kg) pushed to take 70 m of D+ in not much.

Gargilesse-Dampierre is the exact name of George Sand’s village… Warning: the Éguzon dam is closed to all traffic.

What follows after Gargilesse is just as beautiful, with a very enduro descent that will also require me to carry the bike…

After Argenton-sur-Creuse, I’ll be cycling along a lovely green route, the V94 Touraine Berry, at a good pace. Along the way, I’ll have crossed or followed several cycle routes: this V94, the V93 Vélidéale, the Eurovélo 1 Vélodyssée, the Vélo Francette, the Flow Vélo, and many Gr, Grp or Pr …

100 kilometres this afternoon to reach the marshes of the Brenne, superb to cross on the paths… Bivouac close to the deer …

I often twist the expression ‘combining business with pleasure’ to mean combining business with pleasure when I cycle to family get-togethers, the useful part being the physical exertion. Over the last two days, I’ve combined the pleasant with the enjoyable: two superb days of Gravel, which started in the rain but were superb in terms of the sites crossed, and the luxury bivouac offered by Éric and Virginie.

They introduced me to a card game that I warmly recommend: The Game, where you actually play together …

The deer are barking nearby… Good night.

14/07/2024 : jour 7 : Marais de la Brenne – Gâtine

La Roche-Posay, j’ai retrouvé depuis un petit moment la Creuse (la rivière).

Tous les petits chemins ne mènent pas quelque part, j’en ai pris un qui m’a mené en plein bois, on aurait pu me prendre pour un cueilleur de champignons…

Nouveau bivouac …

J’ai suivi le Grp des Mille étangs, sa dénomination n’est pas usurpée …

140 bornes aujourd’hui pour 1000 m de D+, pas grand chose sur une telle distance mais j’ai laissé pas mal d’énergie sur le Gr634 : il emprunte pas mal de chemins herbeux très peu fréquentés et très peu entretenus, les herbes ont pu être assez hautes …

De beaux coins traversés, des lieux d’Histoire : l’accueil d’Acadiens, la ligne de démarcation, la tombe à l’enfant, les trois batailles de Poitiers…

J’ai franchi au même endroit, au niveau de La Chaussée, au croisement de la D9 et de ka D3, près d’Archingny, la ligne acadienne et la ligne de démarcation. Au XVIIIème siècle, c’est là que s’installèrent des colons français chassés sur Nouveau Monde.

Nous sommes sur les territoires des brandes, ces étendues de landes à bruyère et bois ingrates à cultiver.

Issus du Poitou et ayant migré au Canada, en Acadie (l’Acadie n’était pas initialement en Louisiane), ces colons en ont été ensuite chassés par les Anglais pendant la bataille de sept ans. Indésirables, ces exilés vont errer pendant une dizaine d’années dans les ports de la Manche et de l’Atlantique, attendant une installation honorable dans le royaume de France. L’État, passif, laisse la situation perdurer, les intendants de province se montrent réticents pour les accueillir, sauf en Bretagne, où certains trouvent refuge.
D’autres, au bout de plusieurs années d’errance, préfèrent repartir vers les Amériques à la fin de la guerre de Sept Ans. Un homme entre alors en scène. Le marquis de Pérusse des Cars, né en 1724, a poursuivi une carrière militaire jusqu’à une grave blessure, en 1760. Il se retire alors sur ses terres poitevines, au château de Monthoiron.
Fervent physiocrate, considérant que seule la terre génère la richesse, il devient « seigneur laboureur ». En 1772, l’intendant du Poitou propose à Pérusse des Cars d’accueillir 1 500 Acadiens pour défricher et cultiver ses terres pauvres, couvertes de brandes. Le marquis accepte et fait construire des fermes pour loger les familles. Trois ans plus tard, si de grands espaces de terre sont défrichés, seules 57 fermes sont achevées. De nombreux Acadiens, épuisés et rebutés par le difficile travail auquel ils ne sont pas habitués, par la famine de 1774 et par les promesses non tenues, se révoltent et partent pour la Louisiane (d’où la chanson) ou l’Espagne.
Seules 25 familles, soit 157 personnes, resteront en Poitou et y feront souche. Le long de la Ligne acadienne, on peut aujourd’hui retrouver des vestiges de ces vies mouvementées.
Aujourd’hui, 39 fermes subsistent, toutes privées, sauf deux (les fermes n° 6 et 10). Regroupées en petits hameaux de deux à huit habitations, elles s’égrènent de part et d’autre de l’ancien chemin charretier.
Faute de temps, elles n’ont pas été construites en pierre taillée, comme c’est l’usage en Poitou. Elles empruntent à la Normandie leurs murs de bauge reposant sur des assises de moellons de silex. Les charpentes sont en bois de pays, le sol en terre battue, le toit d’abord en brandes puis en tuiles.

Les Trois Batailles de Poitiers font référence à trois dates précises :
– La bataille de Vouillé en 507, lorsque Clovis est parti à la conquête de la Gaule.
– La bataille de Poitiers, victorieusement menée par Charles Martel contre les Arabes en 732.
– La bataille de Nouaillé-Maupertuis en 1356 en pleine Guerre de cent ans où Jean II le Bon est fait prisonnier par les Anglais.
À chaque bataille, Poitiers se trouve au centre d’enjeux territoriaux, à la charnière entre la zone d’influence de Paris et celles de Bordeaux. C’est encore le cas en 1569, en pleine Guerre de religions, lorsque les troupes protestantes de l’amiral Coligny sont battues par les catholiques du duc d’Anjou, à Moncontour, au nord de Poitiers.

Et c’est après La Chapelle-Moulières, dans une superbe forêt que je me suis arrêté devant la stèle de la Tombe à l’enfant. L’une des origines les plus courantes raconte qu’un jeune berger faisait paître ses brebis. À l’arrivée d’une meute hurlante, l’enfant, pris de panique se mit à courir. Rattrapé par les chiens, il fut dévoré malgré l’intervention du seigneur. Désespéré, ce dernier demanda l’aide de deux bûcherons et enterra sur le champ le jeune berger déchiqueté puis fit édifier le monument. Une autre version plus monstrueuse encore parle d’un châtelain mécontent qui aurait tué ce jeune enfant à son retour de chasse. Ce monument funéraire aurait été érigé au lieu de découverte du cadavre de la petite victime. Dans d’autres cas, l’enfant est une fille mais sa fin est tout aussi tragique. Il est aussi question de loups dévorants en place des chiens. D’autres évoquent la maladresse d’un chasseur et même le souvenir d’un enfant loup enterré ici.
Le monument serait devenu un lieu de pèlerinage pour les enfants blessés, ce que semblent attester les nombreuses croix gravées en forme d’ex-voto.

J’ai parcouru un peu plus de 800 km, il m’en reste environ 300, je ne pourrai pas les faire ainsi chargé en un seul jour …

La trace : https://www.komoot.com/fr-fr/tour/1718811208

End of the day : luxury at the Conches campsite in Damvix www.camping-des-conches.fr , €12.50 for the cyclist traveller, we often arrive late, come for the shower and leave early, thank you and well done! And again in Damvix, the grocery shop is open at 7.15pm, thank you and well done!

In La Roche-Posay, I’ve been back on the Creuse (the river) for a while now.

Not all small paths lead somewhere, and I took one that took me right into the woods, where I could have been mistaken for a mushroom picker…

A new bivouac…

I followed the Grp des Mille Étangs, aptly named…

140 km today for 1000 m of D+, not much over such a distance but I left quite a lot of energy on the Gr634: it takes quite a few grassy paths that are seldom used and very little maintained, the grass may have been quite high …

I crossed some beautiful places, places of history: the Acadians, the demarcation line, the tomb of the child, the three battles of Poitiers…

I crossed the Acadian line and the demarcation line in the same place, at La Chaussée, at the junction of the D9 and the D3, near Archingny. It was here in the 18th century that French colonists fleeing the New World settled.
This is the land of the brandes, stretches of heather moorland and woodland that are difficult to farm.
Originally from Poitou, these settlers migrated to Acadia in Canada (Acadia was not originally in Louisiana), only to be driven out by the English during the Battle of Seven Years. Unwanted, these exiles wandered the Channel and Atlantic ports for ten years, waiting for an honourable settlement in the kingdom of France. The State, passive, allowed the situation to continue, and the provincial intendants were reluctant to welcome them, except in Brittany, where some found refuge.
Others, after several years of wandering, preferred to leave for the Americas at the end of the Seven Years’ War. One man came into the picture. The Marquis de Pérusse des Cars, born in 1724, pursued a military career until he was seriously wounded in 1760, when he retired to his lands in Poitou, at the Château de Monthoiron.
A fervent physiocrat who believed that only the land generated wealth, he became a ‘seigneur laboureur’. In 1772, the Intendant of Poitou suggested to Pérusse des Cars that he take in 1,500 Acadians to clear and cultivate his poor, heath-covered lands. The Marquis agreed and built farms to house the families. Three years later, although large tracts of land had been cleared, only 57 farms had been completed. Many Acadians, exhausted and put off by the hard work to which they were not accustomed, by the famine of 1774 and by the broken promises, rebelled and left for Louisiana (hence the song) or Spain.
Only 25 families, or 157 people, remained in Poitou and established their roots there. Today, vestiges of these eventful lives can be found along the Acadian Line.
Today, 39 farms remain, all but two of them privately owned (Nos. 6 and 10). Grouped into small hamlets of two to eight dwellings, they are dotted along the old cart track.
For lack of time, they were not built in cut stone, as is customary in Poitou. Instead, they borrow from the Normandy style with their mud walls resting on layers of flint rubble. The frames are made of local wood, the floors of beaten earth, and the roofs first of brandes and then of tiles.

The Three Battles of Poitiers refer to three specific dates:
– The Battle of Vouillé in 507, when Clovis set out to conquer Gaul.
– The Battle of Poitiers, victoriously fought by Charles Martel against the Arabs in 732.
– The Battle of Nouaillé-Maupertuis in 1356, at the height of the Hundred Years’ War, when John II the Good was taken prisoner by the English.
At each battle, Poitiers found itself at the centre of territorial issues, at the hinge between the area of influence of Paris and that of Bordeaux. This was the case again in 1569, at the height of the War of Religion, when Admiral Coligny’s Protestant troops were defeated by the Duke of Anjou’s Catholic troops at Moncontour, north of Poitiers.

And it was after La Chapelle-Moulières, in a superb forest, that I stopped in front of the Tombe à l’enfant stele. One of the most common stories has it that a young shepherd was grazing his sheep. When a howling pack arrived, the child panicked and ran. Caught by the dogs, he was eaten despite the intervention of the lord. In despair, the lord enlisted the help of two woodcutters and immediately buried the mauled young shepherd, before having the monument erected. Another, even more monstrous version tells of a disgruntled squire who killed the young child on his return from hunting. This funerary monument was erected at the place where the child’s body was found. In other cases, the child is a girl, but her end is just as tragic. There is also talk of wolves devouring instead of dogs. Others mention the clumsiness of a hunter and even the memory of a child wolf buried here.

The monument is said to have become a place of pilgrimage for injured children, as evidenced by the many crosses carved in the form of votive offerings.

I’ve covered just over 800 km, with around 300 to go – I won’t be able to do it all in one day!

Poitiers

15/07/2024 : Jour 8 : Gâtine – Damvix (Venise verte, Marais poitevin)

Commençons par la fin de la journée : le luxe au camping des Conches à Damvix www.camping-des-conches.fr , 12,50 € tarif voyageur cycliste, on arrive souvent tard, on vient pour la douche et on repart tôt, merci et bravo ! Et toujours à Damvix l’épicerie ouverte à 19h15, merci et bravo !

Je poursuis sur le Gr654 et le Grp Haut Poitou roman. Je passe Saint-Maixent-L’École, célèbre pour son école nationale des sous-officiers d’active.

Saint-Maixent-l’École, j’ai retrouvé ou plutôt la pluie m’a retrouvé car moi je ne la cherchais pas, pause repas plus tôt et il faut ce qu’il faut : tacos et soda, j’ai été beaucoup plus rigoureux sur mon alimentation tout au long du périple. Je passe au moins 10 heures par jour sur le vélo, je démarre tôt, je m’alimente toutes les deux heures environ, taboulé, salade composée, salé, je mange un peu plus à midi et le soir je mange chaud. Le sucré ne m’attire pas, même si j’ai mangé deux glaces et bu trois sodas sur l’ensemble du voyage.

Les paysages sont plus agricoles, il pleut. Après Saint-Maixent, je suis la Sèvre Niortaise. À Sainte-Néomaye, je prends une variante trial, je passe sous la voie ferrée et me coltine un escalier d’un bon nombre de marches pour prendre 20 m de dénivelé vertical.

Les méandres de la Sèvre ne sont pas lassants, je vais pourtant y passer un moment … Je vais ensuite suivre la Vieille Sèvre ou Bras du Sevreau.

La Sèvre Niortaise, comme un peu plus loin le Canal du Mignon, est navigable : des écluses sont aménagées sur son cours pour en faciliter la navigation.

Comme dans tout sport certainement, il faut être très humble quand on monte sur un vélo… Ce devrait être aujourd’hui la dernière étape de mon périple 2024.

Le dépaysement aura été au rendez-vous, je connais bien une bonne partie de ce qu’il me reste à parcourir, ce sera aussi très beau.

Niort

Dédicace en avance à mon paternel qui s’inquiète à chaque fois de me savoir dormir sous un porche d’église, au milieu des chevreuils ou ailleurs … C’est d’ailleurs pour cela que je ne lui communique pas mes tracés à l’avance, en 2019 il avait parcouru 300 bornes pour venir m’encourager avec Marie-Aimé sur le bord de la route …
Dédicace à mon épouse Sylvie avec qui nous partageons le chemin de la vie de façon très officielle depuis bientôt 30 ans (qui s’inquiète aussi mais je l’espère a pris l’habitude de me voir partir sur les chemins, j’aurais pu pratiquer un autre sport bien plus risqué ou passer mes journées dans les bars) et à mes enfants qui m’encouragent tous les trois.
Un grand merci à vous tous qui me lisez et me suivez, j’aime partager ce plaisir simple de (re)découvrir mon pays, merci pour vos likes, commentaires et encouragements, ça motive !

La Venise verte est magnifique, la traverser par les pistes et les sentiers est exceptionnel. Il s’agit de la deuxième plus grande zone humide de France derrière la Camargue. La Venise verte qualifie plus exactement les zones les plus humides du Marais poitevin, les marais dits mouillés, par opposition aux marais intermédiaires ou desséchés.

Tout cet espace a été aménagé par l’homme depuis le XIème siècle afin d’exploiter plus facilement la terre. Des milliers de kilomètres de fossés, canaux et rigoles ont été creusés, des millions d’arbres plantés pour fixer les berges, autant de témoignages d’une relation étroite avec l’eau. Les tempêtes des dernières années ont fait de gros dégâts, nombreux arbres ont été déracinés …

Superbe balade aujourd’hui de 140 bornes sur le thème de l’eau : un peu de pluie et la Sèvres niortaise depuis Saint-Maixent-l’École jusqu’à ce soir. J’en ai suivi tous les méandres en jonglant avec la V94, le Gr36, la Vélo Francette et les chemins que j’ai trouvés … Et la traversée de la Venise verte, magnifique, de quoi oublier le vent qui souffle fort mais en roulant en grande majorité sur les chemins, on ne le sent pas trop, ce sera peut-être une autre histoire demain …

La trace : https://www.komoot.com/fr-fr/tour/1718825572

Let’s start with the end of the day: luxury at the Conches campsite in Damvix www.camping-des-conches.fr , €12.50 for the cyclist traveller, we often arrive late, come for the shower and leave early, thank you and well done! And again in Damvix, the grocery shop is open at 7.15pm, thank you and well done!

I continue on the Gr654 and the Haut Poitou Roman Grp. I pass Saint-Maixent-L’École, famous for its national school for active non-commissioned officers.

I found Saint-Maixent-l’École again, or rather the rain found me again, because I wasn’t looking for it. I had an early lunch break and I had to have what I needed: tacos and soda. I spend at least 10 hours a day on the bike, I start early, I eat every two hours or so, tabbouleh, mixed salad, savoury, I eat a bit more at lunchtime and in the evening I eat hot. Sweet things don’t appeal to me, even though I ate two ice creams and drank three soft drinks on the whole trip.

The countryside is more agricultural and it’s raining. After Saint-Maixent, I follow the Sèvre Niortaise. At Sainte-Néomaye, I take a trial route, passing under the railway line and climbing a staircase with a good number of steps to gain 20 m of vertical drop.

The meandering Sèvre is not tiring, but I’ll be spending some time on it… I’ll then follow the Vieille Sèvre or Bras du Sevreau.

The Sèvre Niortaise, like the Canal du Mignon a little further on, is navigable: locks have been built along its course to make it easier to navigate.

As in any sport, you have to be very humble when you get on a bike… Today should be the last stage of my 2024 journey.

It’s going to be a change of scenery, I know a good part of what I’ve got to cover, and it’s going to be beautiful too.

Dedication in advance to my old man, who worries every time he hears that I’m sleeping in a church porch, in the middle of deer or somewhere else… That’s why I don’t tell him my routes in advance; in 2019 he covered 300 km to come and cheer me on with Marie-Aimé at the side of the road …
Dedication to my wife Sylvie, with whom we’ve been sharing the path of life on a very official basis for nearly 30 years (who also worries, but I hope has got used to seeing me off on the trails, I could have practised another much riskier sport or spent my days in bars) and to my children, all three of whom encourage me.
A big thank you to all of you who read and follow me, I love sharing this simple pleasure of (re)discovering my country, thank you for your likes, comments and encouragement, it’s motivating!

The Venise Verte is magnificent, and crossing it on tracks and footpaths is exceptional. It is the second largest wetland area in France after the Camargue. More accurately, Venise verte refers to the wettest areas of the Marais Poitevin, the so-called wet marshes, as opposed to the intermediate or dry marshes.

This whole area has been developed by man since the 11th century to make it easier to farm the land. Thousands of kilometres of ditches, canals and gullies have been dug, and millions of trees planted to fix the banks, all evidence of a close relationship with water. The storms of recent years have caused considerable damage, with many trees uprooted…

Superb 140 km ride today on the theme of water: a little rain and the Sèvres Niortaise from Saint-Maixent-l’École to here. I followed all the twists and turns, juggling with the V94, the Gr36, the Vélo Francette and the paths I found… And the crossing of the Venise verte, magnificent, enough to make you forget the wind, which is blowing hard, but by riding mostly on paths, you don’t feel it too much, so maybe that’ll be another story tomorrow …

16/07/2024 : jour 9, Damvix (Venise verte, Marais poitevin) – Île d’Oléron

Impressionnant, le village de La Laigne : un séisme a secoué le village le 16 juin 2023 à 1838 (soyons précis), pratiquement toutes les maisons sont soutenues par les étais et sont démolies progressivement.

Je suis dans l’Aunis, j’approche de La Rochelle … La Rochelle est aussi une ville chargée d’Histoire, célèbre pour le siège qu’en a tenu Richelieu en 1627-1628 pour éviter que cette ville réformée ne reçoive le soutien de l’Angleterre …

Châtelaillon-plage, j’ai passé La Rochelle, je ne pouvais aller plus à l’ouest, je suis la côte au plus près vers le sud, le vent qui souffle bien depuis ce matin devient favorable, il reste environ 90 km …
Je suis repassé que la plage en bordure de la Réserve naturelle d’Yves, attention peut-être aux marées si vous passez là.

Là ou tout au long de la Charente je vais voir un grand nombre de cabanes à carrelets, ces cabanes de pêcheurs emblématiques de cette partie de la côte atlantique.

Je vais pousser jusqu’à la pointe de la Fumée à Fouras. C’est un peu plus loin que je vais aborder la cale de mise à l’eau face à Soubise et voir qu’une navette fluviale permet de traverser la Charente à cet endroit. Je n’hésite pas, j’ai déjà roulé du côté de Rochefort et du pont transbordeur, je vais gagner un bon nombre de kilomètres … Pas d’horaires des traversées : la traversée est possible à pied ou à vélo sur simple signalement auprès du pilote du navire ou par appel à la borne prévue à cet effet rive droite, pour une somme modique.

Je suis presque arrivé : je rejoins Hiers-Brouage, cité fortifiée Vauban très pittoresque, ancien port de commerce et militaire.

Je franchis le pont d’Oléron, le vent a un peu faibli …

Le périple 2024 est terminé : quelques détours entre Toulouse et l’île d’Oléron pour près de 1100 km parcourus et 11421 m de D+. Et un sacré dépaysement garanti tous les jours !

La trace : https://www.komoot.com/fr-fr/tour/1718840125

Impressive, the village of La Laigne: an earthquake shook the village on 16 June 2023 at 1838 (let’s be precise), practically all the houses are supported by props and are gradually being demolished.

I’m in the Aunis region, approaching La Rochelle… La Rochelle is also a town steeped in history, famous for the siege Richelieu laid on it in 1627-1628 to prevent this reformed town from receiving support from England …

La Rochelle

Châtelaillon-plage, I’ve passed La Rochelle, I couldn’t go further west, I’m following the coast as closely as possible towards the south, the wind, which has been blowing well since this morning, is becoming favourable, there’s about 90 km to go …

I passed the beach on the edge of the Yves Nature Reserve again, so watch out for the tides if you go that way.

All along the Charente I’ll be seeing a large number of cabanes à carrelets, the fishermen’s huts that are emblematic of this part of the Atlantic coast.

I’m going to push on to the Pointe de la Fumée in Fouras. A little further on, I’ll come to the slipway opposite Soubise and see that there’s a river shuttle that crosses the Charente at this point. I don’t hesitate, I’ve already been to Rochefort and the transporter bridge, so I’ll save a good number of kilometres … No crossing timetable: you can cross on foot or by bike simply by notifying the boat’s pilot or by calling the terminal on the right bank, for a small fee.

I’m almost there: I’m on my way to Hiers-Brouage, a very picturesque Vauban fortified town and former commercial and military port.

I cross the Oléron bridge, the wind has died down a little…

The 2024 tour is over: a few detours between Toulouse and the Ile d’Oléron for almost 1100 km covered and 11421 m of D+. And a change of scenery every day!

Mention spéciale pour ma monture qui aura souffert mais connu aucune défaillance. Pour ce qui est du matériel emporté en voici une liste non exhaustive :
– Couchage : une tente 2 place Camp minima superlight, un matelas « squelettique » Klymit inertia X-frame, un duvet Cumulus ultracompact et ultra light, un oreiller gonflable Camp.
– Vêtements : une paire de lunettes photochromiques de vélo, deux tenues de vélo complète courtes (dont deux paires de chaussettes), deux sous-couches manches courtes, une sous-couche manches longues, un maillot manche longue, un jeu de jambières et de brassières, deux paires de mitaines, deux paires de gants, une paire de gants chauds et sous-gants, une tenue de pluie complète (pantalon de pluie, casquette, veste Assos hyper légère, efficace et respirante, ce qui en explique peut-être le prix …), peut-être trop de vêtements pour le vélo donc … Un polo et un pantalon très léger, une paire de nu-pieds pour le soir.
– Divers : un réchaud et sa bonbonne, une gamelle, un utilitaire couteau-fourchette-décapsuleur, une boîte étanche type Tupperware, une powerbank pour recharger le téléphone et le GPS, une lampe frontale, un bon bouquin et mes lunettes de vue, deux couvertures de survie, une trousse de secours, de la crème solaire, de la crème NOK anti-frottements.
Je roule avec un moyeu dynamo Son Delux et ne me pose pas de question au sujet de l’autonomie de mon éclairage. Je complète tout de même au cas où pour les passages techniques ou en sous-bois avec une lampe frontale Stoots Kiska 3 (cocorico, c’est fabriqué en France et de grande qualité), un sac dorsal type musette pour les courses.
– Outillage : un nécessaire de réparation léger, une fiole de lubrifiant à la cire, un jeu de plaquettes de freins, deux chambres à air en cas de déchirement de pneu, certains rechignent encore à passer au tubeless (avec préventif, en remettre régulièrement, je le fais 3 fois par an), c’est pourtant un sacré gage de sécurité face aux risques de crevaisons. Je m’amuse à chaque fois que je change les pneumatiques à compter les épines en tous genres plantées dans le pneu et qui ont traversé la chape, c’est impressionnant !
– Sacoches : sacoche de guidon étanche très pratique Zéfal Z Aventure (très pratique car le support peut rester fixé au guidon), sacoche de cadre, porte-bagages, sacoches et sacoches de fourche Tailfin, du très haut-de-gamme et très fonctionnel pour le voyage à vélo.

Special mention must go to my bike, which suffered but never failed. Here is a non-exhaustive list of the equipment I took with me:
– Sleeping gear: a Camp minima superlight 2-seater tent, a Klymit inertia X-frame ‘skeletal’ mattress, an ultra-compact and ultra-light Cumulus duvet and a Camp inflatable pillow.
– Clothing: A pair of photochromic cycling goggles, two complete short cycling outfits (including two pairs of socks), two short-sleeved under-layers, one long-sleeved under-layer, one long-sleeved jersey, one set of leggings and braces, two pairs of mittens, two pairs of gloves, one pair of warm gloves and under-gloves, one complete rain outfit (rain trousers, cap, super-light, efficient and breathable Assos jacket, which perhaps explains the price … A polo shirt and very light trousers, and a pair of slippers for the evening.
– Miscellaneous: stove and bottle, mess tin, utility knife-fork-cap lifter, Tupperware-type waterproof box, powerbank to recharge phone and GPS, headlamp, a good book and my reading glasses, two survival blankets, first aid kit, sun cream, NOK anti-chafing cream.
I ride with a Son Delux dynamo hub and don’t question the autonomy of my lighting. However, I supplement my lighting just in case for technical sections or undergrowth with a Stoots Kiska 3 headlamp (great news, it’s made in France and of high quality) and a musette-type backpack for the races.
– Tools: a light repair kit, a vial of wax lubricant, a set of brake pads, two inner tubes in case the tyre tears. Some people are still reluctant to switch to tubeless tyres (as a preventive measure, put some on regularly, I do it 3 times a year), but it’s a great safety measure against the risk of punctures. Every time I change the tyres, I have fun counting all the thorns that have been stuck in the tyre and have gone through the tread – it’s impressive!
– Panniers: the very practical Zéfal Z Aventure waterproof handlebar bag (very practical because the holder can remain attached to the handlebars), frame bag, luggage rack, panniers and Tailfin fork bags, all very top-of-the-range and very functional for travelling by bike.

6 Responses

  1. Bravo Thierry et merci de nous faire partager tes périples , tes photos de notre belle France ….. maintenant vacances reposantes mérité

  2. Tout pourrait se résumer à un seul mot : MAGNIFIQUE !
    Comme toujours, je me suis régalé en lisant ton (très) long et (très) détaillé récit. Les superbes photos et vidéos ont largement contribué à l’étrange sensation d’avoir fait le voyage à tes côtés.
    Merci pour tout cela et bonne récupération à Oléron, au sein de ta charmante famille.
    Bises à vous quatre de nous deux et à très vite aux pays des chocolatines. 😂

  3. Super récit, je rêve quand je lis toutes tes aventures, encore bravo, c’est magnifique !. Bonne vacances
    Pascal

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *