Cerveau, Sainte-Baume, Siou Blanc, Pépiole – Also in English

J’ai consulté le site de la Préfecture du Var : les accès aux massifs sont autorisés (jaune), je suis donc parti vers la Sainte-Baume avec une ébauche de trace, je naviguerai à la carte sur le terrain si besoin … Ne récupérez pas la trace telle quelle, j’ai fait un peu de prospection, notamment du côté de la Sainte-Anne-du-Castelet où j’ai commencé à suivre une piste forestière assez caillouteuse et très vallonnée façon montagnes russes, au moins par deux fois, du genre tu prends un bon 40 m de dénivelé négatif avec une pente au moins à – 20 % pour passer un petit vallon et tu remontes de suite avec la même pente … La descente se fait dans de la grosse caillasse et la remontée et du même acabit, j’ai donc rebroussé chemin après quelques mètres dans cette descente pour aller chercher la route …

À part la montée à la pointe du Cerveau par une superbe piste (qui se fera d’ailleurs en aller et retour mais le point de vue en haut en vaut la peine), j’ai privilégié les montées aux massifs par le goudron quand c’était possible, les pistes et les sentiers n’ont pas manqué … Les massifs du coin (Faron, Caume, Coudon, Cerveau) ont la même morphologie : l’accès est souvent possible par le Sud mais le versant Nord est fait de véritables falaises, c’est d’ailleurs pour cela que ma jolie montée à la Pointe du Cerveau (par la forestière au-dessus du parc zoologique) a été suivie d’une descente par la même voie, les deux sentiers qui descendaient de la Pointe du Cerveau vers le Nord m’ont paru assez pentus …

La dénomination « Cerveau » ne vient pas de l’anatomie humaine mais plutôt d’une transformation linguistique du provençal « lou Gro Cervèu », variante de « lou cèrvi », signifiant « le cerf ».
Certains récits populaires évoquent une légende selon laquelle un cerf mythique aurait habité ce massif au XVIIIᵉ siècle, ce qui aurait inspiré le nom local « Lou Gro Cervo ». Selon le linguiste Philippe Blanchet, il s’agit plutôt d’une image toponymique commune dans la région : on nomme les reliefs selon leur ressemblance avec un animal (par exemple, « le Croupatas » signifiant « le Corbeau »), dans ce cas, le massif évoquait la silhouette d’un cerf majestueux.

J’avais prévu initialement de passer par Cuges-les-Pins pour longer ensuite la Sainte-Baume en prenant un peu de hauteur par les forestières. Le petit épisode au-dessus de Sainte-Anne-du-Castelet m’a fait raccourcir un peu cette liaison et je suis monté vers la Sainte-Baume par une très jolie petite route au-dessus du grand parc d’attraction OK Corral. À Riboux j’ai pu récupérer les forestières et me suis engagé sur celle qui mène à Chibron, roulante, superbe, offrant de beaux points de vue sur la Sainte-Baume.

Le massif de la Sainte-Baume doit son aspect à sa formation il y a 65 millions d’années suite à la collision entre la plaque ibérique et la plaque européenne, entraînant des nappes de charriage, ces « vagues » que l’on voit de loin …

Il faisait très chaud, j’ai pu rouler à l’ombre sur certains secteurs, je me suis souvent arrêté à l’ombre pour boire et faire retomber la température corporelle, heureusement un petit vent très agréable était de la partie … J’avais pris trois bidons pour m’hydrater, j’ai partout trouvé des points d’eau, sauf dans la traversée de Siou Blanc où le troisième bidon a été très utile …

Après Chibron, j’ai grimpé à Siou Blanc (je voulais impérativement passer au Roucas Traoucas, l’Éléphant de Pierre, je n’ai pas été déçu) par une très jolie petite route à l’ombre, appréciable. Siou Blanc est un vaste plateau calcaire d’altitude moyenne (environ 700 m), riche en formations karstiques : avens, dolines et grottes.

J’ai trouvé l’Éléphant de Pierre par un petit sentier, le site est superbe, le chemin qui suit est caillouteux par endroits mais donne rapidement sur une belle piste. Siou Blanc est très nature et très sauvage, les sangliers y sont visiblement bien, j’en ai dérangé plusieurs, dont une mère et au moins un marcassin, que j’ai bien pu voir. Cela m’a un peu inquiété car la mère, quand je les ai surpris, a pris la fuite et a traversé la piste mais je n’ai pas vu le marcassin la suivre, je suis descendu de vélo et ai marché un peu. Le chemin a cet endroit présente des portions assez caillouteuses mais vaut le détour, on se retrouve juste derrière le Mont Caume.

J’ai déjà écrit sur le sujet : la région toulonnaise possède un riche passé militaire lié à la position stratégique de la rade de Toulon, abritée et profonde, idéale pour une base navale. Dès le XVIIᵉ siècle, sous Vauban, des fortifications sont érigées pour protéger la rade, la ville et l’arsenal militaire. De nombreux forts côtiers (Balaguier, l’Éguillette, Cap Brun…) et de montagne (Coudon, Faron, Mont Caume…) sont construits aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, formant un système défensif complet. Ces ouvrages permettent de surveiller les accès maritimes et terrestres, de contenir des attaques et de contrôler les hauteurs dominantes. Le massif du Cap Sicié et le plateau de Siou Blanc, par leur relief, accueillent également des installations stratégiques. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la région est fortement militarisée par les forces allemandes, avec casemates, blockhaus et batteries. Aujourd’hui, de nombreux forts sont désaffectés, mais restent des témoins majeurs de l’histoire militaire de Toulon.

Je ne pouvais pas passer dans le coin sans rejoindre le très pittoresque village d’Evenos. Et j’ai choisi de redescendre dans la vallée vers Ollioules et ses gorges par la belle forestière qui passe sous le Fort Pipaudon.

Evenos

Ollioules est réputée pour son huile d’olive et ses canaux qui irriguent la commune, j’y ai donc suivi le Canal des arrosants jusqu’au Moulin de Palisson.
Un peu d’Histoire : le territoire irrigable était découpé en 5 quartiers, chacun bénéficiant d’un jour précis pour recevoir l’eau des canaux. La durée d’irrigation était en général de 24 heures, les plus grandes surfaces pouvant revoir de l’eau plus longtemps. Une minute d’arrosage correspondait à l’arrosage d’une parcelle de 54 m² de jardin. Des martelières (écluses métalliques) activaient ou non le passage de l’eau dans les canaux.
Un homme, appelé Meladou de l’aigue puis Garde canal avait pour mission de vérifier que les temps d’irrigation étaient respectés et que pendant la nuit certains n’en profitaient pas pour ouvrir certaines martelières et voler de l’eau. Il donnait en soufflant dans une corne le signal d’ouverture des canaux.
L’olive a donné son nom à la commune. L’olivier y est toujours cultivé. Une tradition encore en cours veut que chaque nouveau-né reçoive un pied d’olivier et une oliveraie expérimentale est cultivée pour les foyers sans jardin ou espace privé, les arbres y portent le prénom des enfants.

Ollioules
Canal des arrosants

Je ne pouvais pas terminer cette longue balade sans passer (la nuit était tombée, j’avais de quoi éclairer) à Notre-Dame-de-Pépiole par ce joli passage sous l’autoroute et la voie ferrée et d’y prendre un petit sentier pour rentrer sur la Coudoulière. Merci Tonton et Tatie suisses de nous avoir laissés profiter de votre appartement pour y passer quelques jours.

Photos réduites en qualité, réseau moins performant au moment de la publication …

La trace – The track (la trace initiale fait 100 km et 2000 m  de D+ cumulé, the initial track is 100 km long with a cumulative elevation gain of 2,000 m) :

https://www.visugpx.com/w7m5dHd3yQ

Cerveau, Sainte-Baume, Siou Blanc, Pépiole – Also in French

A beautiful and challenging hike…

I checked the Var Prefecture website: access to the mountains is permitted (yellow), so I set off for Sainte-Baume with a rough outline of the route, planning to navigate by map on the ground if necessary… Don’t follow the route as it is, I did a bit of prospecting, particularly around Sainte-Anne-du-Castelet where I started to follow a fairly stony and very hilly forest track, like a roller coaster, at least twice, where you descend a good 40 m with a slope of at least -20% to cross a small valley and then immediately climb back up the same slope… The descent is on large rocks and the ascent is similar, so I turned back after a few metres into this descent to find the road…

Apart from the climb to the Pointe du Cerveau via a superb track (which involves a return trip, but the view from the top is well worth it),

I preferred to climb the mountains via tarmac roads whenever possible, as there was no shortage of tracks and trails… The local mountains (Faron, Caume, Coudon, Cerveau) have the same morphology: access is often possible from the south, but the north side consists of sheer cliffs, which is why my lovely climb to the Pointe du Cerveau (via the forest road above the zoo) was followed by a descent via the same route, as the two trails leading down from the Pointe du Cerveau towards the north seemed quite steep to me…

The name ‘Cerveau’ does not come from human anatomy but rather from a linguistic transformation of the Provençal ‘lou Gro Cervèu’, a variant of « lou cèrvi‘, meaning ’the deer ». Some popular stories refer to a legend that a mythical deer lived in this mountain range in the 18th century, which inspired the local name ‘Lou Gro Cervo’. According to linguist Philippe Blanchet, it is more likely a common toponymic image in the region: landforms are named according to their resemblance to an animal (for example, ‘le Croupatas’ meaning ‘the Raven’), in this case, the massif evoked the silhouette of a majestic deer.

I had initially planned to go through Cuges-les-Pins and then follow the Sainte-Baume, gaining a little height through the forest roads. The little incident above Sainte-Anne-du-Castelet made me shorten this connection a little, and I climbed towards the Sainte-Baume via a very pretty little road above the large OK Corral amusement park. At Riboux, I was able to rejoin the forest roads and took the one leading to Chibron, which was smooth, superb and offered beautiful views of Sainte-Baume.

The Sainte-Baume massif owes its appearance to its formation 65 million years ago following the collision between the Iberian plate and the European plate, resulting in thrust sheets, those ‘waves’ that can be seen from afar…

It was very hot, but I was able to ride in the shade in some areas, and I often stopped in the shade to drink and cool down.

Fortunately, there was a pleasant breeze…

I had taken three water bottles with me to stay hydrated, and I found water sources everywhere except when crossing Siou Blanc, where the third bottle came in very handy…

After Chibron, I climbed up to Siou Blanc (I really wanted to see Roucas Traoucas, the Stone Elephant, and I wasn’t disappointed) via a very pretty little road in the shade, which was very welcome. Siou Blanc is a vast limestone plateau at medium altitude (around 700 m), rich in karst formations : sinkholes, dolines and caves.

Le Roucas Traoucas, Éléphant de Pierre

I found the Éléphant de Pierre via a small path. The site is superb. The path that follows is rocky in places but quickly leads to a beautiful track. Siou Blanc is very natural and wild. The wild boars are clearly thriving there. I disturbed several of them, including a mother and at least one fawn, which I was able to see clearly. This worried me a little because when I surprised them, the mother ran away and crossed the track, but I didn’t see the piglet follow her. I got off my bike and walked a little. The path at this point is quite rocky in places but is worth the detour, as it takes you right behind Mont Caume.

I have already written about this subject: the Toulon region has a rich military history linked to the strategic position of Toulon harbour, which is sheltered and deep, ideal for a naval base. From the 17th century onwards, under Vauban, fortifications were erected to protect the harbour, the city and the military arsenal. Numerous coastal forts (Balaguier, l’Éguillette, Cap Brun, etc.) and mountain forts (Coudon, Faron, Mont Caume, etc.) were built in the 18th and 19th centuries, forming a complete defensive system. These structures made it possible to monitor maritime and land access, contain attacks and control the dominant heights.

The Cap Sicié massif and the Siou Blanc plateau, with their rugged terrain, also hosted strategic installations. During the Second World War, the region was heavily militarised by German forces, with casemates, blockhouses and batteries. Today, many of the forts are disused, but remain important reminders of Toulon’s military history.

I couldn’t pass through the area without visiting the picturesque village of Evenos. I decided to descend into the valley towards Ollioules and its gorges via the beautiful forest road that passes under Fort Pipaudon.

Evenos
Fort Pipaudon

Ollioules is renowned for its olive oil and the canals that irrigate the municipality, so I followed the Canal des Arrosants to the Moulin de Palisson.
A little history: the irrigable territory was divided into five districts, each of which had a specific day on which it received water from the canals.
The irrigation period was generally 24 hours, with larger areas receiving water for longer periods. One minute of watering corresponded to the watering of a 54 m² garden plot. Metal sluice gates activated or deactivated the flow of water in the canals.
A man, called Meladou de l’Aigue and later Garde Canal, was responsible for ensuring that irrigation times were respected and that during the night, no one took advantage of the situation to open certain sluice gates and steal water. He blew a horn to signal the opening of the canals.
The olive tree gave its name to the commune. Olive trees are still cultivated there. A tradition still in place is that every newborn receives an olive tree sapling, and an experimental olive grove is cultivated for households without a garden or private space, with the trees bearing the first names of the children.

I couldn’t end this long walk without passing (night had fallen, but I had something to light my way) through Notre-Dame-de-Pépiole via this pretty passage under the motorway and railway line and taking a small path back to La Coudoulière. Thank you, Swiss Uncle and Auntie, for letting us enjoy your apartment for a few days.

Photos reduced in quality, network less efficient at the time of publication…

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