Bravo pas pour moi et faire dans l’autocongratulation (je l’aurais fait si j’avais fini en vélo et pas en train), bravo pour le travail fait par la Fédération Française de Randonnée Pédestre pour le travail fait sur les GR par ses bénévoles, en lien avec les collectivités locales, régionales ou nationales. Ils ont tout compris …
Le GR 65 est un des chemins répertoriés Chemin de Saint-Jacques de Compostelle, il relie Genève à Roncevaux, j’en ai fait une partie l’an dernier en montant plein Nord, je l’ai suivi pendant de longues heures hier après Moissac. Bravo car il est bien entretenu, bien balisé, bien conçu. Il y a 2 ou 3 ans j’avais vexé une élue locale car je lui avais dit que je savais qu’il était très compliqué d’aménager des chemins de randonnée mais que je trouvais très dangereux de faire passer ces chemins le long de routes très passantes. Oui, sur les chemins de Saint-Jacques, il y a de la fréquentation, j’ai pu le voir déjà et notamment hier, oui il y a une économie mais cela m’a impressionné de vois tous ces aménagements pour éviter les portions goudronnées : le GR est aménagé en parallèle de la route, sécurisé, en bordure de champ ou autre. Bravo aussi aux propriétaires terriens, aux agriculteurs qui ont accepté de laisser quelques mètres en bordures de leurs champs pour laisser passer les randonneurs et les jacquaires. De nombreux gites sont aménagés dans les villages traversés, parfois en pleine campagne, les commerces sont là aussi, des points d’eaux sont bien signalés, des points de bivouac aménagés, etc.
Je suis parti vendredi soir pour rejoindre le Canal latéral à la Garonne, direction Moissac, pour ensuite monter à Auvillar et suivre le GR 65 avant de trouver vers minuit un point de bivouac, j’avais repéré avec le petit bonhomme de Street View une sorte de halle à Marsolan … Comme je suis parti plus tard que prévu, vers 19h30, je suis allé moins loin pour cette première partie de balade et suis tombé vers minuit et demi sur l’église de Flamarens, superbe site avec son château féodal. L’église, imposante, a été bien restaurée, sa toiture refaite. Son originalité tient dans l’absence d’une grosse du pan de mur Sud, mais cela offre une superbe vue sur la vallée de la Garonne. Le château est très beau aussi, il bénéficie d’une restauration, notamment de ses toitures.
Avant d’arriver là, j’ai suivi le canal jusqu’à Moissac et ai ensuite rejoint Auvillar, très joli village aux rues pavés, avec sa halle circulaire unique en Occitanie.
J’écris régulièrement sur ces caricatures de cyclistes coursiers qui ne répondent pas à ton salut car ça les ralentirait, su côté de Montech je suis tombé sur un exemplaire assez gratiné. La luminosité, même si la pleine lune approchait, avait bien baissé, le mec arrive derrière moi à fond, sans éclairage, sans s’annoncer, et me dépose. Quoi de plus normal que de me faire déposer par un coursier ? Le mec était habillé sombre, sans éclairage sur son vélo, j’aurais pu faire un écart, m’arrêter et me le payer …
Revenons à la balade. Une plutôt bonne nuit à Flamarens, le lever de soleil sur les coteaux de Lomagne …
Le Gers, comme la Lomagne, a deux visages : la campagne alternant cultures, espaces boisés et l’histoire avec ces villages pittoresques, ses bâtisses en pierre, ses bastides, ses châteaux féodaux, n’oublions pas que cette région a été touchée par le Guerre de 100 ans, peut-être est-ce pour cela que de nombreux britanniques y ont élu domicile.
Le GR 65 est très bien aménagé, je l’ai déjà noté, il est aussi fréquenté, j’ai croisé ou doublé un bon nombre de randonneurs, il est tout de même bien nature et sauvage. Il est très roulant : pistes blanches, sentiers herbeux, sous-bois …
Le tout est très vallonné, les montées ne sont jamais très longues mais les pourcentages peuvent vite augmenter … Ça plus le fort vent d’Ouest à partir de Lectoure vont bien m’user …
Premier arrêt hier matin à Lectoure, qui vaut le détour pour sas remparts, sa halle et sa cathédrale, pour manger deux chocolatines et boire un chocolat chaud. Un petit salut à la mémoire de Pertuzé, dessinateur et narrateur gersois que j’apprécie beaucoup …
Après Marsolan, j’ai voulu passer à La Romieu saluer Angeline et les chats, je n’en ai pas vu, du moins vivants, je ne m’y suis pas non plus arrêté. Pour y aller, j’ai pris les 6 km de route, on peut aussi s’y rendre par le GR. Sa collégiale Saint-Pierre, chef-d’œuvre gothique du XIVe siècle inscrite à l’UNESCO, est imposante.
Voici maintenant pour la légende … Vers 1342, une terrible famine frappe La Romieu. Les habitants, affamés, vont jusqu’à manger tous les chats du village, pensant ainsi préserver leurs maigres ressources. Mais une petite fille du nom d’Angeline, orpheline recueillie par un couple du village, adorait les chats. Elle en cachait deux dans la cave, les nourrissant en secret, puis ceux-ci se reproduisirent.
Un peu plus tard, avec tous les chats disparus, le village fut envahi par des milliers de rats, détruisant les maigres réserves de grains, provoquant une catastrophe encore plus grave. C’est alors qu’Angeline libéra ses chats. Ils se multiplièrent à nouveau, chassèrent les rats, et sauvèrent le village.
Angeline fut honorée par les villageois, et selon la légende, son visage aurait pris l’apparence d’un chat, avec des traits félins — une transformation magique pour remercier son amour et sa fidélité aux chats. Aujourd’hui, en hommage à cette histoire, de nombreuses statues de chats ornent les rues, les façades, les toits du village.
Après La Romieu, j’ai rejoint Condom, ancienne cité épiscopale traversée par la Baïse, réputée pour sa cathédrale Saint-Pierre et son passé lié à l’armagnac. Devant la cathédrale, trône la célèbre statue des Quatre Mousquetaires (D’Artagnan et ses compagnons), hommage au roman d’Alexandre Dumas et aux racines gasconnes du célèbre capitaine. Pas mal d’activité en ce samedi matin, des randonneurs, des touristes et beaucoup de britanniques.
Des services de transport de bagages ou de voyageurs existent tout au long des chemins de Saint-Jacques, là j’ai discuté rapidement avec un couple qui venait de parcourir le GR entre Cahors et Condom et qui retournait dans le Lot avec une de ces navettes.
De là, j’ai suivi le Sentier de découverte bord de Baïse, très agréable, très bucolique. La Baïse a été un axe de communication et de navigation dès le Moyen-Âge, la gabarres ou bachots descendaient la rivière jusqu’à Agen, transportant des marchandises agricoles, blé, vin, armagnac, bois, etc. 21 écluses sont aménagées sur tout son long. Aujourd’hui ce sont des bateaux sans permis, des péniches aménagées qui la parcourent.
Je suis passé à l’abbaye de Flaran, superbe bâtiment cistercien fondé en 1151 très bien conservé.
Ce sentier le long de la Baïse est très bien aménagé, j’y ai même trouvé juste avant Valence-sur-Baïse, à côté d’une zone aménagée pour le pique-nique des toilettes sèches, encore bravo !
J’ai quitté la Baïse pour retourner jouer aux montagnes russes en direction de Castéra-Verduzan via le GRP Cœur de Gascogne. J’ai vraiment apprécié cette alternance histoire/patrimoine/nature …
Je ne me suis pas arrêté pour jouer au Casino de Castéra-Verduzan, ni aux thermes, je n’avais peut-être pas la tenue adéquate.
Du côté de Castéra-Verduzan, puis après Laverdens et avant d’arriver à Auch, j’ai délaissé quelques passages sur les chemins pour faire un peu de route, je commençais à être cuit.
Je n’ai pas snobé Auch, j’y ai déjà roulé, ai déjà écrit sur cette très belle ville, j’y reviendrai, Bastien y a son appartement pour ses études, la fatigue ajoutée au réveil de bonne heure prévu dimanche pour représenter avec Jacques Ô Gravel au Forum des associations à Garidech m’ont fait prendre l’option train pour rentrer sur Toulouse. J’avais prévu de rentrer par le GR 653 que je connais déjà bien et que je fréquente régulièrement. Pas de remord, pas de honte, pas de compétition, même si les arrêts ont été nombreux, j’ai gagné plusieurs heures et ai pu arriver à la maison pas trop tard …
La trace / The track : https://www.visugpx.com/peI74haWt9
Well done, cooked – Also in French
Well done, not for me and self-congratulation (I would have done so if I had finished by bike and not by train), well done for the work done by the French Hiking Federation for the work done on the GRs by its volunteers, in conjunction with local, regional and national authorities. They have understood everything…
The GR 65 is one of the routes listed as part of the Way of St James. It connects Geneva to Roncesvalles. I walked part of it last year, heading north, and followed it for several hours yesterday after Moissac. Well done, because it is well maintained, well marked and well designed. Two or three years ago, I upset a local councillor because I told her that I knew it was very complicated to develop hiking trails, but that I found it very dangerous to have these trails run alongside busy roads. Yes, the Saint-Jacques trails are busy, as I have already seen, particularly yesterday. Yes, there is an economic benefit, but I was impressed to see all the measures taken to avoid tarmac sections: the GR runs parallel to the road, safely along the edge of fields or other areas. Well done also to the landowners and farmers who have agreed to leave a few metres at the edge of their fields to allow hikers and pilgrims to pass. There are many gîtes in the villages along the way, sometimes in the middle of the countryside, shops are also there, water points are well signposted, bivouac sites are set up, etc.
I left on Friday evening to reach the Canal Latéral à la Garonne, heading towards Moissac, then up to Auvillar and along the GR 65 before finding a place to camp around midnight. I had spotted a kind of hall in Marsolan using Street View… As I left later than planned, around 7.30pm, I didn’t go very far on this first part of the walk and around half past midnight I came across the church in Flamarens, a superb site with its feudal castle. The imposing church has been well restored and its roof redone. Its originality lies in the absence of a large section of the south wall, but this offers a superb view of the Garonne valley. The castle is also very beautiful and has been restored, particularly its roofs.
Before arriving there, I followed the canal to Moissac and then reached Auvillar, a very pretty village with cobbled streets and a circular market hall that is unique in Occitania.
I often write about these courier cyclists who don’t respond to your greeting because it would slow them down. On the Montech side, I came across a particularly egregious example. Even though the full moon was approaching, the light had faded considerably. The guy came up behind me at full speed, without lights, without warning, and knocked me over. What could be more normal than being knocked off my feet by a courier? The guy was dressed in dark clothes, with no lights on his bike. I could have swerved, stopped and paid for it…
Let’s get back to the trip. A rather good night in Flamarens, sunrise over the hills of Lomagne…
The Gers, like Lomagne, has two faces: the countryside alternating between crops, wooded areas and history with its picturesque villages, stone buildings, bastides and feudal castles. Let’s not forget that this region was affected by the Hundred Years’ War, which is perhaps why many British people have chosen to settle here.
The GR 65 is very well maintained, as I have already noted, and it is also busy. I have met or overtaken a good number of hikers, but it is still very natural and wild. It is very easy to walk on: white tracks, grassy paths, undergrowth…
The whole thing is very hilly, the climbs are never very long but the gradients can quickly increase… That, plus the strong westerly wind from Lectoure onwards, will really wear me out…
First stop yesterday morning in Lectoure, which is worth a visit for its ramparts, market hall and cathedral, to eat two chocolatines and drink a hot chocolate. A quick salute to the memory of Pertuzé, a cartoonist and storyteller from the Gers region whom I greatly admire…
After Marsolan, I wanted to stop at La Romieu to say hello to Angeline and the cats, but I didn’t see any, at least not alive, so I didn’t stop there either. To get there, I took the 6 km road, but you can also get there via the GR. Its Saint-Pierre collegiate church, a 14th-century Gothic masterpiece listed by UNESCO, is imposing.
Now for the legend… Around 1342, a terrible famine struck La Romieu. The starving inhabitants went so far as to eat all the cats in the village, thinking that this would preserve their meagre resources. But a little girl named Angeline, an orphan taken in by a couple from the village, loved cats. She hid two of them in the cellar, feeding them in secret, and they reproduced.
A little later, with all the cats gone, the village was invaded by thousands of rats, destroying the meagre grain reserves and causing an even greater catastrophe. That’s when Angeline released her cats. They multiplied again, hunted down the rats, and saved the village.
Angeline was honoured by the villagers, and according to legend, her face took on the appearance of a cat, with feline features — a magical transformation to thank her for her love and loyalty to cats.
Today, in homage to this story, numerous statues of cats adorn the streets, facades, and rooftops of the village.
After La Romieu, I reached Condom, an ancient episcopal city crossed by the Baïse River, renowned for its Saint-Pierre Cathedral and its history linked to Armagnac. In front of the cathedral stands the famous statue of the Four Musketeers (D’Artagnan and his companions), a tribute to Alexandre Dumas’ novel and the Gascon roots of the famous captain. There was quite a lot of activity on this Saturday morning, with hikers, tourists and lots of British people.
Luggage and passenger transport services are available along the entire length of the Way of St James. I had a quick chat with a couple who had just walked the GR between Cahors and Condom and were returning to the Lot region on one of these shuttles.
From there, I followed the Sentier de Découverte bord de Baïse, a very pleasant, bucolic trail. The Baïse has been a communication and navigation route since the Middle Ages, with barges and flat-bottomed boats travelling down the river to Agen, transporting agricultural goods, wheat, wine, Armagnac, wood, etc. There are 21 locks along its entire length. Today, it is navigated by licence-free boats and converted barges.
I passed by Flaran Abbey, a superb Cistercian building founded in 1151 and very well preserved.
This trail along the Baïse is very well maintained. Just before Valence-sur-Baïse, next to a picnic area, I even found dry toilets, so well done again!
I left the Baïse to return to the rollercoaster ride towards Castéra-Verduzan via the GRP Cœur de Gascogne. I really enjoyed this mix of history, heritage and nature…
I didn’t stop to play at the Castéra-Verduzan Casino or visit the thermal baths, perhaps because I wasn’t dressed appropriately.
Near Castéra-Verduzan, then after Laverdens and before arriving in Auch, I abandoned a few sections of the trails to take the road for a bit, as I was starting to feel exhausted.
I didn’t snub Auch, I’ve already cycled there and written about this beautiful town, and I’ll be back. Bastien has his flat there for his studies, and the fatigue combined with the early start planned for Sunday to represent Jacques Ô Gravel at the Forum des Associations in Garidech meant that I opted to take the train back to Toulouse. I had planned to return via the GR 653, which I already know well and use regularly. No regrets, no shame, no competition. Even though there were many stops, I saved several hours and was able to get home not too late…
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