Pérégrinations audoises Chamina – Also in english

Après les « Boucles à vélo autour de Toulouse », les (excellentes, elles sont très attachées à nos terroirs) éditions Chamina me renouvellent leur confiance pour l’édition d’un topoguide de boucles dans l’Aude en 2025. Je connais bien ce superbe département, terre d’Histoire, de terroirs, de nature, entre mer, terre et montagnes. J’ai programmé ces quatre jours axès sur les Corbières pour aller (re)découvrir, prospecter (au sens « parcourir en cherchant à découvrir »), vérifier, valider ou non certains passages de sept boucles prévues dans le topoguide.

Je ne vais pas dévoiler ces tracés ici mais je peux en donner quelques lignes pour vous mettre en appétit : les falaises de La Franqui, Tuchan, le château d’Aguilar et le Mont Tauch, Cucugnan, Peyrepertuse et Quéribus, Puilaurens, Rennes-le-Château, Alet-les-Bains, Limoux … Le topoguide va proposer vingt boucles dans tout le département, une façon de découvrir différemment des sites touristiques ou nature, emblématiques de l’Aude.

Le périple prévu sur ces quatre jours relie ces coins des Corbières que je veux faire découvrir à travers le topoguide.

Voyageur, touriste, cycliste, graveleux, bikepacker …
J’ai toujours un livre dans une de mes sacoches quand je voyage à vélo. Lecture de circonstance, c’est « L’idiot du voyage, histoires de touristes » de Jean-Didier Urbain que j’ai emporté avec moi. Je vous invite à lire ce livre, il reprend l’histoire du voyage dans notre monde et étudie l’évolution de ces mots et leur transformation péjorative pour certains, « touriste » plus particulièrement. Les premiers touristes étaient considérés comme de vrais aventuriers, c’était sans aucun doute le cas dans les conditions de circulation de l’époque. Aujourd’hui un « touriste » est considéré comme un simple consommateur qui ne voyage que pour accumuler des photos sur son smartphone qui lui sert d’œil et acheter des souvenirs made in ailleurs qu’il exhibera à son retour.
À l’opposé, le tourisme « vert » poussé à l’extrême questionne : je peux prendre l’avion pour aller à l’autre bout du monde mais là-bas je vais visiter des lieux « préservés » à fréquentation limitée et régulée, à quel prix ?
J’ai déjà aussi écrit sur la notion de « tourisme domestique » doublement péjorative que je défends : il y a tellement à voir pas loin de chez soi (mais c’est assurément aussi très beau ailleurs) sans être obligé de prendre l’avion ou de surconsommer …
De circonstance aussi, j’ai écouté mardi la chronique « C’est la France » sur France Inter dont le thème était les différents sobriquets donnés aux touristes par les gens du cru en France (on pourrait d’abord discuter de cette appellation de « provinciaux » donnée par les décideurs de la capitale). Ces sobriquets qui aujourd’hui peuvent avoir une connotation très péjorative ne l’avaiebnt souvent pas à l’origine. Florilège entendu dans la chronique : « monchû » en Savoie, « pinzutu » en Corse ou « horsain » en Normandie …

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/des-nouvelles-de-la-france

Je digresse (comme souvent), je reviens à mon petit périple audois et plus particulièrement dans ces coins des Corbières.

Les Corbières peuvent être délimitées par le fleuve Aude à l’Ouest et au Nord, la mer à l’Est, le Fenouillèdes au Sud, elles débordent sur le département voisin des Pyrénées-Orientales.
Caillasse, soleil, eau … Les terrains y sont très caillouteux, la végétation peut être rase dans les plaines sous influence méditerranéenne, la vigne et les fruitiers nombreux (pêche, amande, etc.), le soleil très présent. L’eau est bien là mais de façon irrégulière : les cours d’eau l’été sont souvent secs, on peut même s’étonner du nombre de lits caillouteux que l’on rencontre, certains très petits mais lorsque l’orage éclate ces lits se transforment en torrents colériques qui font de gros dégâts, le département a été très touché ces dernières années.

Le soleil … Il a fallu gérer l’effort sous la chaleur, j’ai passé trois jours avec des températures voisines des 40°C (jusqu’à 42 °C), je n’ai donc pas hésité (et c’est dans ma pratique régulière lorsque je voyage à vélo) à descendre de vélo et marcher à ses côtés quand la pente s’accentuait (c’est moins fatigant et pas beaucoup plus lo,g de marcher à 4 /4,5 km/h que de pédaler à 5 km/h) et à faire de nombreuses pauses quand j’ai pu trouver de l’ombre, pour faire retomber la température corporelle … Il faut aussi beaucoup boire et ne pas attendre que les deux bidons soient vides pour réapprovisionner.

Lorsqu’on quitte l’axe du Canal du Midi et le bord de mer, l’Aude doit « se gagner », elle ne se laisse pas découvrir facilement, elle peut être rude, ce qui la rend encore plus belle …

Gruissan

Nous avons passé la journée de mercredi à Gruissan avec Sylvie (en amoureux, oui c’est tout à fait possible après trente ans de mariage) et je suis donc parti de Gruissan jeudi 25 août matin. Gruissan, site incontournable pour son massif de la Clape, ses étangs, ses salins, sa Tour Barberousse et son vieux village, sa plage des chalets rendue célèbre par le film « 37°2 le matin » … Nous apprécions particulièrement le site des Ayguades pour sa longue plage et sa proximité du massif. Le « Croq’ » y propose une cuisine simple et goûteuse.

Attention, comme beaucoup de massifs méditerranéens français, la Clape peut être interdite à toute circulation l’été à cause des risques d’incendies …

Jeudi 22 août …

J’ai rejoint le Canal de la Robine pour rallier Port-la-Nouvelle, je visais le Barcarès pour prendre en photo son célèbre Lydia.

À Port-la-Nouvelle, j’ai pris un peu de hauteur à travers la Garrigue Haute pour arriver à La Palme.
La Franqui est aussi incontournable pour ses falaises vers le Cap des frères et le Cap Leucate. J’ai plutôt suivi le bord de l’Étang de Leucate depuis l’Anse du Paurel. Je suis passé à côté de la Grotte des Fées, habité à l’Énéolithique.

J’ai ensuite suivi l’EV8 jusqu’à Port-Leucate en passant au village ostréicole du Grau de Leucate, plusieurs restaurants en bord d’eau vous y accueilleront.

Le Grau de Leucate
Le Lydia au Barcarès

J’ai quitté la côte au Barcarès, je voulais passer au camp de Rivesaltes et son mémorial, la France a écrit quelques pages peu glorieuses de son histoire par les conditions dans lesquelles elle y a accueilli les républicains espagnols fuyant Franco, emprisonné les juifs arrêtés par la police française pendant la Seconde Guerre avant d’être envoyés dans les camps d’extermination, accueilli les harkis venus se réfugier en France après la Guerre d’Algérie. Le site est impressionnant par l’atmosphère qui y règne …

Le camp de Rivesaltes

J’ai repris un peu de hauteur pour passer Vingrau, superbe point de vue au Pas de l’Escala et belle descente pour éviter la départementale.
Le GRP Tour des Fenouillèdes m’a amené au-dessus du château d’Aguilar par une grosse descente trialisante. Randonner à pied ou à vélo (ou à cheval) permet de rejoindre des sites touristiques par des voies moins fréquentées et de bénéficier points de vue.

Il faisait trop chaud et il me restait quelques kilomètres encore à parcourir après Tuchan, je n’ai donc pas gravi le Mont Tauch que je connais bien (une belle pente à gravir et un superbe panorama en haut) ni ne suis passé à Notre-Dame de Faste, j’ai suivi le GRP / GR367 Sentier cathare (magnifique Gr assez exigeant car souvent très caillouteux) pour arriver à Padern puis Cucugnan pour monter la tente à l’éco-camping de Cucugnan avec ses hébergements insolites (une caravane Airstream, des roulottes, une yourte, une tente-lodge, vous pouvez aussi y séjourner plus traditionnellement) et son espace cuisine partagé propice aux échanges.

Aguilar

http://www.campingcucugnan.com/

Vendredi 23 août …

Cucugnan est une commune typique des Corbières, bâtie sur son promontoire. Elle a été rendue célèbre par Alphonse Daudet qui rendit célèbre son curé à travers la nouvelle « Le curé de Cucugnan » adaptée d’un texte initial d’Auguste Blanchot de Brenas qui entendit lors d’un voyage dans les Corbières un sermon (dans un hameau qui n’était pas Cucugnan), le retranscrivit en le déplaçant à Cucugnan : le curé, pour remotiver la foi de ses ouailles, raconte qu’il a rêvé qu’il se trouvait au paradis mais qu’aucun habitant de sa paroisse ne s’y trouvait, tous avaient été envoyé aux enfers …
Aujourd’hui, c’est la boulangerie « Les Maîtres de mon Moulin » qui est réputée à Cucugnan.

Cucugnan
Quéribus

Thématique cathare et trace en zig-zag aujourd’hui avec les châteaux de Peyrepertuse, Quéribus et Puilaurens entre autres.
Les cathares, historiquement les albigeois, même si l’Albigeois n’est pas au centre de ce mouvement, étaient opposés à l’église romaine et ses sacrements, à la propriété privée, à la guerre et à la féodalité et ont été déclarés comme hérétique par la papauté.
Ils ont subi de 1200 à 1229 une traque impitoyable notamment par Simon de Montfort. Ce fut aussi une guerre politique entre France et Aragon pour ramener le large Languedoc dans le giron du royaume de France.
Puilaurens, Quéribus et Peyrepertuse font partie des « citadelles du vertige », sites cathares emblématiques. Tous ces châteaux ont une histoire antérieure à l’époque cathare, ils ont eu un rôle important dans la protection de la frontière avec l’Espagne.

Peyrepertuse

J’ai d’abord parcouru une magnifique portion sur sentier et large piste vers les Cols et le Col de Lapres, offrant de superbes vues sur la vallée et le château de Peyrepertuse, le plus grand, sur son éperon rocheux à 800 m d’altitude, Quéribus est spectaculaire, il donne l’impression de ne faire qu’un avec son petit éperon rocheux et offre un panorama à 360°.

Le département est réputé pour ses vins, l’AOC de Maury fait partie de ce patrimoine. J’ai pu boire une bière mais je ne boirai pas de ces vins délicieux (à consommer bien sûr avec modération, mais plus que la modération, c’est la raison qui l’emportera : vin et vélo ne font pas bon ménage, d’autant plus dans ces conditions …).

Je suis passé à la Clue de la Fou à la sortie de Fenouillet, magnifique passage taillé à travers la roche par l’Agly, lieu prisé des randonneurs avec sa via ferrata. Un pont romain est toujours là.

Le parcours aura été en montagnes russes, j’ai repris un peu de hauteur pour arriver à Saint-Martin-de-Fenouillet puis à La Villasse et sa Tour Sabarda. Les châteaux (ou leurs vestiges) font vraiment corps avec la roche, quand j’avais découvert ces lieux pour la première fois, j’avais l’impression de voir des châteaux partout …

C’est après Aigues-Bonnes, toujours sur le Sentier cathare, que je vais suivre une superbe descente Gravel-enduro (ou enduro tout court d’ailleurs), technique (d’autant plus vélo chargé) et à l’ombre.
Arrivé à Lapradelle, je suis allé faire une boucle autour d’Axat pour vérifier un passage.

Puilaurens

Après avoir parcouru 91 km, je suis revenu à quelques kilomètres de Saint-Paul-de-Fenouillet pour monter la tente au camping de Castel Fizel qui est aussi un centre de vacances, l’accueil y est très agréable.

Pour ce périple, j’ai choisi la halte en camping pour pouvoir prendre une bonne douche après ces journées très chaudes. Aussi pour pouvoir recharger en eau sans me réquisitionner.

http://www.castel-fizel.fr/

Samedi 24 août …

Incontournable routier : le Col de Saint-Louis et son colimaçon.

Le Col de Saint-Louis

J’ai ensuite rejoint Saint-Just-et-le Bézu, Saint-Ferriol et Granès pour passer au superbe rougier du Casteillas. De nombreux rougiers sont observables en Occitanie, cette couleur étant donnée à la terre argileuse par sa richesse en oxyde de fer.

Rennes-le-Château
Espéraza

La trace a dessiné aussi ce jour de jolis zigs-zags : je suis descendu à Espéraza où j’ai fait une bonne pause (avec un très bon accueil à la boulangerie « Le Fournil d’Espéraza » au bar-PMU « Relais occitan ») pour remonter vers Rennes-le-Château puis redescendre vers Couiza rejoindre la vallée de l’Aude …
À Couiza, dans les anciennes chapelleries, furent détenus entre février 1939 et juin 1940 des exilés espagnols fuyant le franquisme dont plus de 600 femmes et enfants, il faut s’en souvenir …
L’activité chapelière persiste avec Montcapel.

Incontournables : Rennes-le-Château et le Bugarach.

Rennes-le-Château


Trésor des templiers, argent caché pendant la Révolution, trésor de Blanche de Castille, trésor des Wisigoths ou celui des cathares, liens avec la franc-maçonnerie, trafic de messes ? La légende persiste sur le supposé trésor de l’abbé Bérenger Saunière, nommé abbé dans la paroisse Rennes-le-Château en 1885 et qui a entrepris de nombreux travaux dans l’église fort délabrée à son arrivée et dans le village …
Le Bugarach constituerait un refuge sûr en cas d’Apocalypse. Il n’en fallait pas moins pour que le site soit particulièrement fréquenté en 2012 au moment de la présumée fin du monde …
Le site a toujours été fréquenté de curieux en tous genres à la recherche de trésors ou de traces d’activité extraterrestre. Il pourrait aussi cacher un vaisseau permettant de fuir la fin du monde …
C’est avant tout un magnifique site naturel pour les randonneurs, offrant des points de vue à 360 °. Ne pas manquer sa célèbre « fenêtre », trouée battue par les vents, passage technique à réserver aux randonneurs les plus aguerris.

Alet-les-Bains

J’ai ensuite suivi la départementale le long de l’Aude pour rejoindre Alet-les-Bains, village aussi très pittoresque avec son abbaye fondée au Xème siècle et son passé thermal.
Je voulais vérifier un accès en hauteur vers le Col de Saint-André et les éoliennes, sans succès, la montée était heureusement à l’ombre, le demi-tour et la descente ont été beaucoup plus rapides …

Le sentier entre Alet-les-Bains et Limoux sur la rive droite de l’Aude est très agréable et ombragé, il est possible de s’arrêter en plusieurs endroits pour se baigner.

C’est à Limoux qu’est apparue la première bulle en France et peut-être dans le monde : les moines de l’Abbaye de Saint-Hilaire ont constaté au Moyen-Âge que certains vins devenaient spontanément effervescents. Le premier brut est né dans cette abbaye en 1531.
« Blanquette » vient de la coloration blanche qui prennent les feuilles du cépage mauzac à l’automne.
La méthode de fermentation dite « ancestrale » consiste à effectuer la mise en bouteille assez tôt alors que la fermentation alcoolique du moût du raisin n’est pas terminée. Sucres naturels et levures se trouvent ainsi dans la bouteille où la fermentation va pouvoir s’achever, l’effervescence venant du CO2 produit par la fermentation. La blanquette ancestrale est plus douce et plus fruitée.
Limoux produit aussi de très bons vins et du Crémant, à consommer avec modération …

Limoux

La météo devenant menaçante, j’ai choisi de faire une grosse pause à Limoux, façon apéro avec noix de cajou, sardines et bière (il faut ce qu’il faut) pour rouler ensuite en évitant la pluie si possible ou pousser jusqu’à Avignonet-Lauragais chez Camille et Louis, j’avais repéré aussi un lieu propice à bivouac si la pluie me surprenait à Limoux.

Je suis parti vers le Razès et j’ai récupéré la Voie verte V84-1, complément de la V81 du Piémont pyrénéen qui conduit à Bram.
L’orage a d’abord tonné derrière moi, j’espérais le devancer mais il pleuvait aussi sur Toulouse et le Razès. Je me suis rapidement équipé en conséquence et ai poursuivi ma route sous la pluie insistante jusqu’à Bram pour rejoindre le Canal du Midi et partir en direction de Toulouse.
Le « jeu » a été d’essayer de ne pas écraser les centaines d’escargots (je n’ai pu éviter deux ou trois malheureux craquements) et les nombreux crapauds (plus difficile mais j’y ai réussi : certains sautaient vers la lumière du phare).
Halte tardive à Avignonet-Lauragais où Camille et Louis m’attendaient.

Castelnaudary

Dimanche 28 août …

Retour au bercail par le Canal du Midi, le périple ne présente pas un gros kilométrage mais les conditions météo l’ont rendu exigeant (malgré tout on ne peut heureusement pas commander la météo, même si l’activité humaine a des répercutions sur nos météos actuelles, on fait avec …), j’ai donc fait au plus facile avec un petit détour tout de même par le Lac du Laragou.

Les traces / The tracks :

Jour 1 (erreurs de date et de durée à l’enregistrement sur Komoot) :

Pérégrinations audoises Chamina jour 1 | Sortie gravel | Komoot

Jour 2 (erreurs de date et de durée à l’enregistrement sur Komoot) :

Pérégrinations audoises Chamina jour 2 | Sortie gravel | Komoot

Jour 3 (erreurs de date et de durée à l’enregistrement sur Komoot) :

Pérégrinations audoises Chamina jour 3 | Sortie gravel | Komoot

Jour 4 (erreurs de date et de durée à l’enregistrement sur Komoot) :

Pérégrinations audoises Chamina jour 4 | Sortie gravel | Komoot

After the ‘Boucles à vélo autour de Toulouse’, the (excellent, they are very attached to our terroirs) éditions Chamina are renewing their confidence in me for the publication of a topoguide of loops in the Aude in 2025. I know this superb department well, a land of history, terroirs and nature, between sea, land and mountains. I planned these four days centred on the Corbières to go and (re)discover, prospect (in the sense of ‘explore while seeking to discover’), check, validate or not certain passages of seven loops planned in the topoguide.
I’m not going to reveal the routes here, but I can give you a few lines to whet your appetite: the cliffs of La Franqui, Tuchan, the Château d’Aguilar and Mont Tauch, Cucugnan, Peyrepertuse and Quéribus, Puilaurens, Rennes-le-Château, Alet-les-Bains, Limoux… The topoguide will offer twenty loops throughout the department, a way of discovering some very touristy sites in a different way.
The four-day tour will link these corners of the Corbières that I want the guide to help you discover.

Traveller, tourist, cyclist, graveller, bikepacker…
I always carry a book in one of my panniers when I travel by bike. This time, I took ‘L’idiot du voyage, histoires de touristes’ by Jean-Didier Urbain with me. I invite you to read this book, which takes up the history of travel in our world and studies the evolution of these words and their pejorative transformation for some, ‘tourist’ in particular. The first tourists were considered to be real adventurers, which was certainly the case in the traffic conditions of the time. Today’s ‘tourist’ is seen as a simple consumer who travels only to collect photos on his smartphone and buy souvenirs made elsewhere to show off on his return.
On the other hand, ‘green’ tourism taken to extremes raises questions: I can take a plane to go to the other side of the world, but there I’ll be visiting ‘unspoilt’ places where visitor numbers are limited and regulated, at what price?
I’ve already written about the doubly pejorative notion of ‘domestic tourism’ that I defend: there’s so much to see not far from home (but it’s certainly just as beautiful elsewhere) without being obliged to take a plane or to over-consume…
I was also listening to the ‘C’est la France’ programme on France Inter on Tuesday, the theme of which was the various nicknames given to tourists by local people in France (first of all, we could discuss the term ‘provincials’ used by decision-makers in the capital). These nicknames, which today can have a very pejorative connotation, often didn’t have one in the beginning. Here’s a selection from the chronicle: ‘monchû’ in Savoie, ‘pinzutu’ in Corsica or ‘horsain’ in Normandy…

I’m digressing (as I often do), so I’ll come back to my little trip to the Aude region, and more specifically to these corners of the Corbières.

The Corbières are bounded by the river Aude to the west and north, the sea to the east and Fenouillèdes to the south, and extend into the neighbouring department of Pyrénées-Orientales.
Stony, sunny, watery… The soil here is very stony, the vegetation can be sparse on the plains with a Mediterranean influence, there are many vines and fruit trees (peaches, almonds, etc.), and the sun is very strong. The water is there, but irregularly: the rivers are often dry in summer, and you may even be surprised at the number of stony riverbeds you come across, some of them very small, but when a storm breaks they turn into raging torrents that do a great deal of damage, and the département has been badly hit in recent years.

I spent three days with temperatures close to 40°C, so I didn’t hesitate (and this is my regular practice when I travel by bike) to get off the bike and walk alongside it when the slope got steeper (it’s less tiring and doesn’t take much longer to walk at 4 /4.5 km/h than to pedal at 5 km/h) and to take plenty of breaks when I could find some shade, to bring down the body temperature… You also have to drink a lot and not wait until both water bottles are empty before topping up.

Once you leave the Canal du Midi and the seaside, the Aude has to be ‘earned’, it’s not easy to discover, it can be rough, which makes it even more beautiful…

We spent Wednesday in Gruissan with Sylvie (as lovers, yes it’s quite possible after thirty years of marriage) and so I left Gruissan on the morning of Thursday 25 August. Gruissan is a must-see for its Massif de la Clape, its ponds, its salt marshes, its Tour Barberousse and its old village, its plage des chalets made famous by the film ‘37°2 le matin’… We particularly like the site of Les Ayguades for its long beach and its proximity to the Massif. The ‘Croq’’ offers simple, tasty cuisine.
Please note that, like many French Mediterranean mountain ranges, La Clape may be closed to all traffic in summer due to the risk of fire…

Thursday 22nd August …

I took the Canal de la Robine to Port-la-Nouvelle, aiming for Le Barcarès to take a photo of its famous Lydia.
At Port-la-Nouvelle, I took a little higher ground through the Garrigue Haute to get to La Palme.
La Franqui is also not to be missed for its cliffs towards Cap des frères and Cap Leucate. Instead, I followed the shoreline of the Étang de Leucate from Anse du Paurel. I passed by the Grotte des Fées, inhabited since the Eneolithic period.

I then followed the EV8 to Port-Leucate, passing through the oyster-farming village of Le Grau de Leucate, where there are several waterside restaurants.

I left the coast at Le Barcarès to visit the Rivesaltes camp and its memorial. France has written some inglorious pages in its history in the conditions in which it welcomed Spanish republicans fleeing Franco, imprisoned Jews arrested by the French police during the Second World War before being sent to extermination camps, and welcomed the harkis who came to take refuge in France after the Algerian War. The site is impressive for the atmosphere that reigns there…

I climbed a little higher to pass Vingrau, with a superb viewpoint at the Pas de l’Escala and a fine descent to avoid the main road.
The GRP Tour des Fenouillèdes took me above the Château d’Aguilar on a long, challenging descent. Hiking or cycling (or horse-riding) allows you to reach tourist sites via less-frequented routes and to enjoy great views.

It was too hot and I still had a few kilometres to go after Tuchan, so I didn’t climb Mont Tauch, which I know well (a nice slope to climb and a superb panorama at the top), nor did I go to Notre-Dame de Faste, I followed the GRP / GR367 Sentier Cathare (a magnificent but fairly demanding path, often very stony) to Padern and then Cucugnan, where I pitched my tent at the Cucugnan eco-camp, with its unusual accommodation (an Airstream caravan, caravans, a yurt, a tent-lodge – you can also stay there in the more traditional way) and its shared kitchen area, perfect for socialising.

Friday 23rd August …

Cucugnan is a typical Corbières village, built on a promontory. It was made famous by Alphonse Daudet in his novel ‘Le curé de Cucugnan’ (The priest of Cucugnan), adapted from an original text by Auguste Blanchot de Brenas, who heard a sermon during a trip to the Corbières (in a hamlet that was not Cucugnan) and transcribed it, moving it to Cucugnan: the parish priest, in order to rekindle the faith of his flock, recounted that he had dreamt that he was in paradise, but that none of the inhabitants of his parish were there – they had all been sent to hell…
Today, the bakery ‘Les Maîtres de mon Moulin’ is renowned in Cucugnan.

The Cathar theme and zig-zag trail today with the castles of Peyrertuse, Quéribus and Puilaurens among others.
The Cathars, historically known as the Albigensians, even if the Albigensian region is not at the centre of this movement, were opposed to the Roman Church and its sacraments, private property, war and feudalism, and were declared heretics by the papacy.
From 1200 to 1229, they were mercilessly hunted down, in particular by Simon de Montfort. It was also a political war between France and Aragon to bring the vast Languedoc region back into the fold of the kingdom of France.
Puilaurens, Quéribus and Peyrepertuse are among the ‘citadels of vertigo’, emblematic Cathar sites. All these castles have a history predating the Cathar period, and played an important role in protecting the border with Spain.

I first covered a magnificent section on footpaths and wide tracks towards the Cols and the Col de Lapres, offering superb views over the valley and the castle of Peyrepertuse, the largest, on its rocky spur at 800 m altitude. Quéribus is spectacular, giving the impression of being one with its small rocky spur and offering a 360° panorama.

The department is renowned for its wines, and the Maury AOC is part of this heritage. I was able to have a beer, but I won’t be drinking any of these delicious wines (to be consumed in moderation, of course, but more than moderation, it’s reason that will win out: wine and cycling don’t mix, especially in these conditions…).

I passed the Clue de la Fou on the outskirts of Fenouillet, a magnificent passage cut through the rock by the Agly, a popular spot for hikers with its via ferrata. A Roman bridge is still there.

The route was a rollercoaster, and I climbed a little higher to reach Saint-Martin-de-Fenouillet and then La Villasse and its Tour Sabarda. The castles (or their remains) are really at one with the rock; when I first discovered these places, I had the impression of seeing castles everywhere…

After Aigues-Bonnes, still on the Sentier Cathare, I followed a superb Gravel-enduro descent (or enduro for that matter), technical (all the more so with a loaded bike) and in the shade.
Arriving at Lapradelle, I went for a loop around Axat to check out a passage.

After 91 km, I came back a few kilometres from Saint-Paul-de-Fenouillet to pitch my tent at the Castel Fizel campsite, which is also a holiday centre and offers a very warm welcome.

For this trip, I chose to stop off at a campsite so that I could have a good shower after these very hot days. I also wanted to be able to top up my water supply without being requisitioned.

Saturday 24th August …

A must for the road: the Col de Saint-Louis and its winding road.

I then headed for Saint-Just-et-le Bézu, Saint-Ferriol and Granès to pass the superb rougier du Casteillas. Many rougiers can be seen in the Occitanie region, the colour given to the clay soil by its high iron oxide content.
The trail also made some nice zigzags that day: I went down to Esperaza where I had a good break (with a very warm welcome at the bakery ‘Le Fournil d’Esperaza’ at the bar-PMU ‘Relais Occitan’) to go back up towards Rennes-le-Château and then back down to Couiza to join the Aude valley…

In Couiza, between February 1939 and June 1940, Spanish exiles fleeing Franco’s regime were detained in the former hat factories, including more than 600 women and children…
Montcapel continues to make hats…

Not to be missed: Rennes-le-Château and Bugarach.
Templar treasure, money hidden during the French Revolution, Blanche de Castille’s treasure, the treasure of the Visigoths or that of the Cathars, links with Freemasonry, trafficking in masses? The legend persists about the supposed treasure of Abbé Bérenger Saunière, who was appointed abbot of the parish of Rennes-le-Château in 1885 and undertook extensive work on the dilapidated church when he arrived, as well as in the village …
Bugarach would be a safe haven in the event of the Apocalypse. It was only natural that the site should be particularly popular in 2012 at the time of the presumed end of the world …
The site has always been frequented by curious onlookers looking for treasure or traces of extraterrestrial activity. It could also hide a spaceship to escape the end of the world…
Above all, it is a magnificent natural site for hikers, offering 360° views. Don’t miss its famous ‘window’, a wind-blown gap, a technical passage reserved for the most experienced hikers.

I then followed the departmental road along the Aude to reach Alet-les-Bains, another picturesque village with an abbey founded in the 10th century and a history of thermal baths.
I wanted to check out the elevated access to the Col de Saint-André and the wind turbines, but without success. Fortunately, the climb was in the shade, but the turnaround and descent were much quicker…

The path between Alet-les-Bains and Limoux on the right bank of the Aude is very pleasant and shady, and it is possible to stop in several places for a swim.

It was in Limoux that the first bubbles appeared in France, and perhaps in the world: in the Middle Ages, the monks of Saint-Hilaire Abbey noticed that certain wines spontaneously became effervescent. The first brut was born in this abbey in 1531.
‘Blanquette’ comes from the white colouring of the leaves of the Mauzac grape variety in autumn.
The so-called ‘ancestral’ fermentation method involves bottling the wine at a relatively early stage, before the alcoholic fermentation of the grape must is complete. The natural sugars and yeast are thus in the bottle where fermentation can be completed, with the effervescence coming from the CO2 produced by fermentation. Ancestral blanquette is sweeter and fruitier.
Limoux also produces some very good wines and Crémant, but these should be drunk in moderation…

As the weather was becoming threatening, I decided to take a long break in Limoux, with an aperitif of cashew nuts, sardines and beer (you need what you need) and then drive on, avoiding the rain if possible, or push on to Avignonet-Lauragais at Camille and Louis’s. I’d also spotted a good place to bivouac if the rain caught me in Limoux.
I set off towards Razès and picked up the Voie Verte V84-1, which complements the V81 in the Pyrenean Piedmont and leads to Bram.
At first, the storm thundered behind me, so I hoped to beat it, but it was also raining over Toulouse and the Razès. I quickly equipped myself accordingly and continued on to Bram to join the Canal du Midi and set off in the direction of Toulouse.
The ‘game’ was to try not to crush the hundreds of snails (I couldn’t avoid two or three unfortunate cracking sounds) and the many toads (more difficult but I managed: some jumped towards the light of the lighthouse).

A late stopover in Avignonet-Lauragais where Camille and Louis were waiting for me.

Sunday 28 August …

Back home via the Canal du Midi, the trip doesn’t involve a great deal of mileage but the weather conditions made it demanding (fortunately, you can’t control the weather, even if human activity has repercussions on our current weather, so we’ll just have to make do…), so I went for the easiest route with a little diversions to Lac du Laragou.

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2 Responses

  1. Magnifique ! J’ai déjà hâte de lire le prochain topoguide et, pour le coup, de m’aventurer sur tes traces car je connais encore très peu cette région.
    Comme toujours, les photos et vidéos nous transportent virtuellement dans les lieux où elles ont été prises et certaines (comme celles du camp de Rivesaltes) se démarquent des autres pour les sentiments confus qu’elles diffusent.
    A très vite pour de nouvelles aventures.

    1. Merci Jacques de tes lectures fidèles ! Histoire, nature, tous les lieux traversés dégagent une atmosphère particulière et je suis pour ma part très sensible à ce genre de lieu que certains voudraient peut-être oublier … À très vite !

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